
d’être cités et son tabac, qui s’y récolte en abondance,
est des plus estimés. Les céréales y sont aussi de qualité
supérieure et le blé surtout est d’une blancheur et
d’une beauté rares. Toutes les choses de première
nécessité s’y vendent à des prix d’une modicité surprenante,
et à ces avantages se joint celui d’un climat
très-agréable
penchant d’une montagne, et il est facile de dire pourquoi
il n’en est pas ainsi de Kandahar comme de toute autre place.
Kandahar est un endroit faible et cela , par dessus to u t,
à cause du manque de glacis et de bastions pour en défendre
les approches. Bien plus eneore, le fossé du côté sud est peu
profond et rien ne serait plus facile à l’ennemi que d’empêcher
l’eau d’arriver à la ville, en détournant l’Urghend-âb et les
trois ou quatre ruisseaux qui alimentent la ville. A propos de la
faiblesse des fortifications de Kandahar, il est bon de rappeler
qu’elles ont pu cependant résister h toute une horde de
40,000 hommes de l’armée des Afghans, lorsque, en 1842,11110
petite garnison s’y défendit pendant la nuit du 29 mars.—Ed.
1 Voici ce que dit Burnes sur la ville de Kaboul, l’autre capitale
de l’Afghanistan :
« Kaboul est la ville la plus populeuse et la plus animée de
l’Orient. Le bruit qui se fait dans les rues est tel qu’il est impossible
à quelqu’un de s’y faire entendre de son domestique.
Le grand bazar, autrement dit Çhouchat, formé d’une rangée
d’arcades d’environ 600 pieds de long sur 30 de la rg e , est
divisé en quatre parties égales. Le plafond en est peint et au-
dessus se trouvent les logements des marchands. Le plan de ce
bazar est remarquable, mais il est fâcheux qu’on n’ait pas
achevé cette construction. En outre, les citernes et les fontaines
qui sont bâties à l’intérieur sont fort mal entretenues. Il y a peu
de bazars qui puissent lui être comparés dans l’Orient ; on s’étonne
en le visitant d’y voir tant de soieries, de draps et de
marchandises de toute sorte étalées sous ses arcades. La vue
de ce bazar, le soir, présente un coup d’oeil féerique. Chaque
magasin est éclairé par une lampe placée devant l’étalage et ces
Les chaleurs, assez fortes en été, y sont tempérées
par les vents du N.-E., qui soufflent presque constamment
et se rafraîchissent au contact des cimes neigeuses
de la Paropamisade ; la neige n'y tombe pas
tous les hivers, et lorsque cela arrive elle fond presque
aussitôt après avoir touché le sol. La douceur de
lumières donnent à la ville l’aspect d’une cité illuminée comme
en un jour de fête. Le nombre des magasins où l’on vend des
fruits est considérable, et leur agencement prouve beaucoup de
goût, On trouve dans ce bazar des marchands de volaille et de
gibier pourvus de bécassines, de canards sauvages, de perdrix,
de pluviers, et autres oiseau*. Les boutiques des cordonniers et
des quincailliers sont aussi remarquables et très-bien arrangées.
Chaque industrie a là son bazar séparé et toutes les boutiques
paraissent irès-fréquentéçs. Les libraires et marchands de papiers
sont très-nombreux ; leur papier, qui vient de Russie, est de
couleur bleuâtre. Au mois de mai on débite dans ce bazar le
falodeh, sorte de gelée blanche extraite de la farine, que l’on boit
avec des sorbets et de la neige, C’est un régal populaire et ceux
qui vendent cette préparation ont fort à faire pour satisfaire
leurs clients. Dans les boutiques où le falodeh se débite, on
aperçoit un monceau de neige près d’une fontaine, ce qui leur
donne un aspect de propreté remarquable. Tout autour des boulangeries,
on voit des groupes d’individus attendant que le pain
soit cuit. Je me suis aperçu qu’on le faisait cuire en appliquant
les morceaux de pâte le long des parois du four.
. « Kaboul est renommé pour ses kébâbs, autrement dit ses viandes
rôties que l’on apprécie infiniment. Peu de personnes font
cuire leur viande chez elles. Le rkvash était le plat le plus
recherché du mois de mai à Kaboul. Ce mets se compose simplement
de liges de rhubarbe blanchies en les mettant à
l’abri des rayons du soleil. La plante pousse par rangs dans
le voisinage de la ville, sur les collines, et le goût en est
exquis. Shabash-rhvash, Bravo rkvash ! tel est le cri que l’on
entend partout dans les rues et chacun court au marchand.