
mine par une haute colline appelée Kou-Khohdjèh (le
Mont de l’Eunuque).
Une rectification me paraît encore nécessaire au
sujet des petits affluents du lac. Le Khach-Roud ne
tombe point dans l’Hirmend, près de Kouh-Nichine,
comme cela est indiqué sur la carte de Burnes
(Àrowsmith) : le lac-du Sistan le reçoit au N.-E. un
peu plus bas que le Khouspas, torrent à sec en été,
mais toujours très-gonflé en hiver. De l’autre côté
du lac, mais toujours au Nord, viennent se perdre le
kcrrah-Roud et le Herroud-Roud, à trois farsangs de
distance l’un de l’autre; ce dernier, après avoir reçu
le Khachak-Roud, qui coule entre les deux. Ptolé-
mée, dans les temps anciens, et quelques géographes
des temps modernes, ont confondu le Héri-Roud,
rivière qui passe à Hérat et va se perdre en Turko-
manie, avec l’Herroud-Roud dont il est ici question.
J’ai dit autre part, à propos de l’Adreskiân-Roud,
comment et pourquoi ces deux rivières sont distinctes
l’une de l’autre et n ’ont jamais pu former
un seul cours d’eau. Toutes ces rivières,'l’Hirmend
excepté, sont presque à sec en été, leurs eaux étant
détournées et employées à l’irrigation des cultures.
Il y a toute apparence que les Béloutches du Sistan
descendent des peuples primitifs de cette contrée,
car cette race paraît s’être peu modifiée : leurs idées
sur leur origine sont extravagantes et varient à l’infini;
on ne peut rien en conclure. Leur langage ne
paraît se rattacher à aucun de ceux qui sont parlés par
leurs voisins, pourtant il s’est notablement augmen'é
de mots arabes, persans, puchtous et indiens; mais il
faudrait en faire une étude bien approfondie avant
de pouvoir indiquer la source d’où il découle. On n’en
saurait rien dire aujourd’hui, sinon : — c’est du bé-
loutche, rien que du béloutche. Chaque tribu a son
dialecte particulier, mais ils se rattachent toujours à
la langue commune et la différence entre eux est fort
petite if
Les tribus béloutches, en général, se subdivisent
en plusieurs centaines de branches, mais on
les connaît mieux d’après les trois grandes divisions
qui forment, pour ainsi dire, irois peuples distincts.
Ce sont : les Norvuis, les Rinds et les Meksis.
La plupart des habitants du Sistan, notamment ceux
des bords de l’Hirmend et du lac, appartiennent à la
première de ces divisions. Il est difficile d’évaluer,
même approximativement, le chiffre de la population
de cette province, parce qu’étant en partie nomade,
indépendante, et sans cesse en mouvement, toute
appréciation devient impossible, et qu’ils exagèrent
d’une manière ridicule quand on s’adresse à eux
pour savoir leur nombre. Les Béloutches ne sont pas
régis par des lois écrites, mais par d’anciens usages
et par les traditions. L’autorité des chefs est très-
bornée parmi eux ; elle consiste uniquement à
arranger les différends entre les membres d’un même
kheïl (village, campement), à déterminer le lieu du
campement, le jour du départ, et à entretenir des
relations avec les voisins ; hors ces cas, chaque Béi
Les grammaires de la langue béloutche et braliui récemment
publiées montrent clairement que ce premier nom est
sanscrit ou arien et le dernier scylhe oo turkoman.—Ed.