
comme de grands centres de population, sont de très-
petites localités, auxquelles il est impossible de donner
rang parmi les cités, même de troisième ordre.
Les Anglais seuls connaissaient cette contrée : ils
l’ont complètement explorée de 1840 à 1842; mais on
comprend qu’ils ne l’aient pas fait connaître, puisque^
toujours inquiets pour leurs possessions de l’Inde, ils
ont tout intérêt à grossir les difficultés d’une agression
contre eux de ce côté, et à ne pas désigner les routes,
les rivières et les localités qui pourraient faciliter une
invasion de l’ennemi. Pour jeter de nouvelles lumières
sur ce point, il faudrait avoir parcouru ces contrées
avec plus de tranquillité et de temps que je ne l’ai fait;
pourtant mes remarques suffisent pour donner une
idée approximative des avantages et dès désavantages
que trouveraient les Russes et les Anglais dgns la
lutte prévue depuis longtemps entre eux. J’essayerai
néanmoins de les indiquer ici avec plus de précision,
sans but hostile à aucune des deux nations, et simplement
dans un intérêt historique.
CHAPITRE XXX.
Possibilité d’une invasion de l’Inde par une armée russo-
p e r s a n e .— Le manuscr it d’Alexandre B u rn e s .— Méthode
d’envahis sement adoptée par les Russes depuis 1836.—Colonies
militaires q u ’ils ont établies entre l ’embouchure de
l ’Embah, dans la me r Caspienne e t la me r d ’Aral.—Lignes
de puits ma rquant leurs routes s tratégiques.- -Marche q u ’ils
suivront à partir de l’Oxus. — Un passage de l ’ouvrage de
Burnes. — Les Russes p e u v en t aussi gagne r Merv par le
déser t et Hérat, en suivant le Mourghâb. ^—Opinion du général
Mourawieff. — I tinéra ire d’une armée russe par le
Khorassan, le long des rivières, ju s q u ’à Kandahar.—Impor tance
de la position de Hé ra t .— Facilités d’approvisionnement.
— L’Indus; — Points où il peut être franchi. -— Ligne
d’opération des Russes, s’appuyant sur les montagnes de la
Pàropamisade.—Probabilité d’une révolte de l ’Inde anglaise.
— Les Sipahis et les troupes européennes . — Im p e d im e n ta
de l ’armée indo-britannique.,-^ Conditions et force d ’une
armée d’invas ion.— Chez les Afghans, tout est a ffa ire d ’a r g
e n t.—Tactique des Anglais dans le cas d ’une invasion dans
l’Inde.—Sir R. Shakespear et le Khan de Khiva.-îlÉHabileté
de la politique anglaise dans l ’Asie centrale.—Nécessité de
l’occupation de Kandahar e t Kaboul.—Motifs qui détourneraient
le Châh d’une alliance rus se.—Rôle de la Franc e
dans le cas de cette invasion.—Routes qui traversent le pays
des Eïmaks et des Hézarèhs. — Elles ne sont impraticables
que pour les Afghans. — Les passes de Bolâne. — Politique
afghane. — La succession au trône des principautés de Ka_
boul, Kandahar et Hérat. — Opinion de Burnes touchant
les intérêts anglais dans ces principautés. — Conduite des
Directeurs de la Compagnie des Indes. — Devise du Czar.
—Excursion des Russes dans la Turkomanie, en 1852. —r
Opinion de l ’auteur.
Les difficultés qui s’opposeraient à l’invasion, dans
l’Inde anglaise, d’une armée russo-persane ou seule-
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