
presque certaine en prenant la route la plus directe.
Nous pensons qu’une armée européenne dont le chef
saurait se ménager les Khans qui commandent dans
cette conlrée, et qui avancerait avec prudence, traverserait
leur territoire sans difficulté sérieuse. L’eau s’y
trouve à chaque pas et dans toutes les saisons. On y
rencontre des troupeaux nombreux, de suffisantes
récoltes, des fruits en abondance et de grasses prairies,
qui subviendraient à peu de frais aux besoins de
l’armée. La cavalerie se remonterait facilement et
convenablement parmi les beaux chevaux hézarèhs.
Les montagnes dont les Afghans sont tant effrayés
peuvent être évitées en suivant le cours des rivières et
les vallées, et plusieurs positions naturellement fortifiées
tomberaient bien vite entre les mains des Européens
: deux ou trois obus suffiraient pour en déloger
les indigènes. Nous avons pris de minutieux renseignements
auprès de personnes qui parcourent en
tout sens ce pays depuis de longues années, et de ces
notes, jointes à nos propres observations, nous
avons conclu que deux routes au Nord et une au
centre mènent facilement à Kaboul; un chemin que
l’on trouve au Sud conduit aussi directement à Kandahar.
Voici ces divers itinéraires :
!» De Hérat à Tchektcheràne, Derzi, Ser-Mourgh-
âb, Ganimet-Hazaret, Dereguez, Korram, Bamian et
Kaboul.
2» De Hérat à Feïz-Abad, Obèh, Kodjah-Chest, Doou-
let-Yar, Chéhérek, Kassanek, Dèh-Zingui. Trois routes
partent de cette dernière loealité : la première, au
Nord, passe par Yekeuholing, Bamian et Kaboul;
celle du centre est tracée par Dirazgul, Barèh-Khanè,
Kalèli-Mir-Wali et Kaboul ; celle de l’Est traverse les
villages d’Alayar-Beg, Guzéristàne, Nawar, et rejoint
la route de Kaboul à Ghaznèh, sans offrir de difficultés
sérieuses. Un autre chemin va directement de
Dèh-Zingui à Kandahar, par Meïdàne, Dèh-Koudi et
Dèrrè-Ival.
3° Au lieu de passer par Guiranèh et Wachir pour
arriver à Kandahar, on peut atteindre plus promptement
cette ville par Sakhar, Teïvèrè, Gulistan et
Gourek; mais les montagnes y sont rudes, le pays peu
sûr, et en partie dépourvu d’eau près de Kandahar.
Du reste, ce trajet n’est jamais suivi par les caravanes.
Il serait facile aux Anglais de créer une route
directe de Chikarpour à l’Hirmend. Si l’on nous a dit
vrai pendant notre séjour à Kandahar, les avant-postes
de la Compagnie des Indes sont déjà établis au Nord, à
Dader, en deçà des passes de Bolàne1. A l’Ouest, Kélat-
Nasser-Khan obéit à leurs lois, et leur domination dans
cette contrée est facile; une centaine de Sipahis suffit
à y maintenir le bon ordre. L’Émir de cette ville,
pensionné par la Compagnie, rend seulement la justice
sous la surveillance d’un Résident anglais qui administre
financièrement le pays. Une distance de 40 à 45
farsangs au plus sépare Kélat des bords de l’Hirmend ;
en suivant certaines directions bien connues des indigènes,
on circule toujours au milieu de steppes,
aujourd’hui presque déserts pendant huit mois de
l’année, mais autrefois bien peuplés et pourvus
i Ce fait est nié par l’éditeur de la traduction anglaise.