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a suppose que c’ctolcnt des sladcs olympiques, mais je suis l'oudé à
croire que l’auLeur doul. il empruiitoit ces délails avoit employé dos sladcs
plus coiiiTs, lois que ceux dont se sert Ilérodolc, cl que d’Aiiville a iîxcs
à yO toises; il faudroit donc alors réduire la distance indiquée par IMinc,
daus le rapport du stade olympique au stade d’Hérodote, c’cst-à-dirc de
94 loiscs 3 pieds à 76 toises. Je suis d’autant plus fonde à soupçonner
la réalité dc cc mécompte, que je prouverai bientôt, cn décrivant risüime
de l’Alhos, que Pline est tombé daus cette même erreur, lorsqu’il évalue
cn pas romains les douze stades donnés par Hcrodole à cel isthme; ct il
est bien probable qu’il avoil pris dans un même auteur la longueur dc
rislhmc ct l’cloigncmciit dc Lcmnos.
Nous adopterons donc la distance donnée par Pline, eu la rectifiant
ct la réduisant à 69,967 pas. IjC pas romain a clc évalué par i\[. Gos-
sclln, à .4 pieds, 6 pouces , 8 lignes-^, ou 4 pi^ds^ ( i) ; d’après laqucUc
évaluation, les 69,967 pas romains ('galcnl 53,186 toises; telle est donc
la distance que fon supposoit du temps dc Pline ciilrc Lemuos ct le
mont Atlios : elle est d’autant plus vraisemblable qu’elle se trouve cou-
firrace par Plutarquc, qui la compte de 700 sladcs, lesquels à 76 toises
ieroicnt 53,200 toises, somme presqu’égale à celle que donne l’énonce
dc Pline rectifié. Cette conformité présente un rapprochement curieux,
cl devient nn motif de plus dc probabilité.
La distance indiquée par Pline et par Plularqiie n’exige que 7 1 3 loiscs
dc liautcur, pour que l'ombre dc l’Aliios puisse arriver à Myrina; ct
cc doit être à peu près sa veritable elevation, ce qui fait dc l’Alhos
une montagne moins élevée que les sommets dc rAuvcrgnc ct ceux
dos Pyrénées, moins Jiautc que l’Glyiiqie dc Thcssalie, auquel Bernoulli
donne 1017 toises (2) : mais l’Athos nc fait point comme celui-
ci, partie d’une chaîne de monts dont les masses collaLcralos altéiiuent
la hauteur a[)parenle; il est isolé; l’oeil cmlirassc à lu lois son sommet,
et la ligne horizontale des eaux; il en paroît plus gigaiilcsqiie :
cl d’ailleurs sa cime chargée d’épaisses nuées est souvent le foyer des
orages; par sa position, il offre aux navigateurs des dangers, dont le
souvenir sc réveille à son aspect dans les jours mêmes les [»lus sereins:
( 1; Géographie de Slrabon. Tom. 1 , pag. li.i.
M. d'.Yiiville l'avoit auparavant évalué à pieds G
opinions dc ces deux .savans esl indifférente à la C]ues-
lioii qui nous occupe,
(ai litiffoii. Epoque de lu Nature, page 3o3.
r . A
faul-il s’clomior qu’il ail clc juge avec un peu d’exageralion, cl que la
llajour qu’il .„spire soil dcvcuue pour lui uu moyen dc g.-andeur cl dc
renommée ?
L ’admi,-ation que l’Alhos avoil ¡„.spirce aux anciens a engage plusieurs
modernes à s’eu occuper; malheurcuscracul cc n’cloit pas sur les lieux •
lous ceux qui dc leurs cabiuels onl voulu découvrir scs dimensions, se
sonl plus ou moins trompes : les uns n’ont ¡.as eu égard dans leur cale’u l,
à la courbure dc la lcrre; d’autres n’out ¡.oml Iciiu compte dc l’clciulué
que présente aux rayons du soleil coucl.anl fépaisscur dc la monlagne,
depuis sa base jusqu’aux deux lioi-s de sa baulcur; cl ils scmblcnl l'avoir
considérée comme une véritable colonne : aucun n’a réfléobi que Ja place
publique de Myrina cloil probablement cxliausséc dc quelques toises
au-dessus du niveau dc la mer, el la vaebe dc l.ronzo encore au-dessus
du sol de la place : par une suite de ces inadvcrlanccs, ils oui oblcnii
dc leurs calculs des résullals, d’après lesquels l’Ail,os scroit ¡.lus élevé
que le Cldmborazo, le point le jilus exhaussé du globe, ct donl le
dernier sommet est resté inaccessible au plus intrépide des voyageurs ( i) .
Il ii’y avoit eu d’observation failo à Lcmnos que par le P. Aiigcio
Lorcdaiio, cn i 6 5 8 ; mais ce Jésuilc n’étoit pas un Père Parcimiii, on
un Père Boscovich, et il n’avoit point d'ailleurs les niovcns qu’exigent
dc telles observations : il n’csl même pas dit qn’il eiil n.ic monlrc,
mslriimcnl à cetlc époque encore assez rare; c t, s’il en atoll une, il
scroll aisé do prouver qu’cllc éloil fort mal réglée. Riccioli rapiiorlc
fobscrvalion du P. Loredano, cl eu lire des conséquences assez justes,
mais .1 „ ’a pas su rcconnoîtrc l’crrci.r provenant du moment du coucher
du soleil, mal saisi par fobservatcur (a).
M. R æ s ln c r , s a v a n t p r o f e s s e u r d c ( i o c l l i i i g u c , d a n s u n l o n g m ém o i r e
su r CCUC q u e s t io n , n ’a p u q n o d i s e u l c r a v e c s a g a c i t é c o q u i a v o i l é lé
tlit a v a n t lu i ( 3) .
Pour approcher dc la vérité, autant qu’on le peut lorsqu’on nc réunit
(t) l’Iivsioiiomio (le Végétaux, p.ig. 67.
I.eGliiniborazoaélé mesuré par le cél,-live M. (nium-
bolilt, doul [vs sciences oui reçu el .■mendeut encore
<1<| si grands .services ; il a déterminé ia baulenr totale
de eetic famcn.so montagne, à 335o toi.ses au-dessus
«lu niveau do la nier. Malgré la d.flicnlté de re.s,,irer
qm lu. avoil dçji oa.bse .le vi„le..s aeeideus, il êtoii
piirvcn. à la l.a..teur de 3o .5 luises, el s'efforçoil de
To/iie IJ.
continuer sa marcbc pénible, lonsqu'ii sesl t.-ouyé
invinciblemenl arrèlé ¡.ar desprtk.pices.des erevasscs,
el des neiges Irop peu solides pour le .soutenir.
(2I Geograjihia refoi’mata. Lib. IV , eap. . 5 , de
alliü,.linc Alla , „ ,.j„, „[,,¡,1.11
unibr;'. vesperlinà exacte delcrininalâ.
(3) lk’scl..eil.u.ig d.r Kbcne von Troja, etc., p. a3 r.
Ueber lioeho uud .Sdiatten des Atbos. Leipzig. 1792.
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