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qnc cette princesse avoit été attachée ( i ) , nous avons cru couvcualile
d’en indiquer la place sur la carte. Uu auteur assure même que le nioiislvc
qui ravagcoit cette contrée n’éloit qu’un roi puissant sur mer , appelé
Céton, lloiil le iioiii transformé eu xiroç, dans la langue grecque, désigne
un monstre tnarin.Ce pirate venoil. dit-il, avec une .armée, dévaster le
pays dont les lialiitans, pour se raeliclcr du pillage, éloieul coutraiiUs
dc lui aliaiidoiiiicr leurs filles el leurs chevaux ipi’ il alloil vendre sur les
plages loiiilaiiics. Hercule, joint à Laomédon, le vaiiiquilctle lua (2);
loiue celle hisloirc iic seroil donc que celle d'un forhaii qui inlcstoiL la
l'roade, el iiiiposoil un Iriliul odieux, fort en usage dans ces lemps où
les enfans, regardés comme une vérilable propriété, éloicnl livres sans
pitié par leurs païens.
Oii décrit, dans les articles précédeus, les tomlicaux d’A cliillc, de
Palrocle cl de Feslus; ia vue (¡ne nous doiinmis aeluellcuieiu offre celui
lie Patrocle à droite, cl snr uu plan plus éloigné, nue suilc dc bailleurs
qui, lirenanl du caji Sigée, semble venir joindre, dans le Ibiid de la iiiame
sur la gauclie, lo lombeau d’ ilus, donl elle esl pourtant séjiarée par le
canal qui conduil aujourd’hui les eaux du Seamaiidre à la mer Egcc.
Celle eliaiiie, d’uuc pente assez raiiide vers la jilaiuc, offre, du côté delà
mer, uu grand csearpcmeiit, qii’oii fraiicbil par des scnlicrs étroits
et tortueux, iiratiqui’s au milieu des rocliers, (lar les liabilans des
villages établis sur sa crélc. Cel esearpcmcnl a, dans quelques endroits,
jusqu’à 3oo Jiieds (3) ; à la iioiiite même du eaji Sigéc, la partie la plus
(’levée, sc Irouvc le village de ](àii-Chelir, sur l’c 111 placement de l’aii-
cicnuc ville (le Sigéc : les moulins (pie fon y remarque, occupent sans
doute le lieu où l'-toit la citadelle. Vient ensuite uu monticule ou tumulus
que l’on a pris pour le tombeau d’Aiililoqiic, jiiiis li'-ni-Keui également
liàli sur une autre sommité. Ces collines se perdent derrière le Tlirosmos
(pii serl de base au village (l’Erkessi-K,('iii, et [ilus loin csl le grand tombeau
d’ ilus nommé aujourd’iiui LVÿci:-7'o/ie'. Telle est la situation des
lieux où nous devons elicrchcr les rocliers il'llésione.
Hercule aborda dans la Troade avec les .àrgoiiantcs, selon plusieurs
auteurs (/|); suivanl (Uaulres, ee ne fui (pi’après les avoir (piitléis ct avoir
o Luea.,-Pharsal. I.lh. IX. v. 970.
(2, PaUvpliat. <le Incredibil. c. 38.
ç3j Voyage tlans la 'l'roatle de Lecbcvalier, Tora. II,
pag- 3o8.
(4 - Daràs, do excidio Trojæ, bib, 1, c. 2. Diod.
.Sic. I.. IV, c-4a , pag. 28b; c. 4 9 . P-
3 i el 8(j. Val. Flacc. Argon. 1- U, v. 4 5 l. TzcUès ad
Lvcopbr. V. 34.
lêmlé, avec Poly,,liêmc, la ville dc Cios dans la Mysie ( i ) ; d’antres
encore prétendent (pic c’étoit cn rcveiuiiit de la guerre contre les Amazones
(2). Nous lie chercherons pas à (iciaircir cc jioiiit de clironologic,
inutile à notre objet. Une tempête, dit-on, jeta les Argonautes sur
le cap Sigée, (pil ne portoit pas encore ce nom, ct ils y dcsceiidirciil.
Hercule, un de leurs chefs, suivi de sou cher Télamon, se promcnoit à
quelque distance sur le rivage delà mer Egée, lorsqu’une voix plaintive
vint frapper ses oreilles. Il s’arrête, il éeonte, promené au loin ses regards,
ct voit sur les rochers uue jciiiic lille ciicliainéc, cl à scs pieds l’appareil
dc la mort. Jl franchit aussitôt l’espace qui l’eu séjiare, s’aïqu'oclic,
apprend d’elle son infortiine, ct, louclui des larmes et des sanglots do
cette innocente victime, il sc promet dc la délivrer. Pour prix dc co
bienlàit, il doit possiàlcr les dicvatix donnés |iar Jupilcr à ïr o s ou à
llus; Laomédon 01 a fait le seriiicm, il n’en faut pas davantage ; le héros
s’apjirête à combattre le monstre (3).
En faisant aborder Hercule au cap Sigée, ces historiens semblent
d’abord iiidi(|uer ce lieu comme celui où Hésione auroil été attachée ;
mais les deux vers suivans dc Valorius-Flaccus :
Alciilcs Tcliimoiiqiiü cornes diim litlora blando
Anfractii sinuosa legnili, vox accidit anres.
font voir clairement que cc.s deux In’ros s’éeartoiciit des autres Argonautes,
en siiivauliiii rivage sinueux ct cscariiiq ct, par cette raison, ils iicrmettciit
dc prendre toute la eôlc (jui suit le eaji Sigée, sur ia mer Égée, jiour les
rocliers d’ilésioue { I le s io n is scopuli"). Eu el'fet, comme uous avons vu,
toute cette cête présente un escarpcineul dans lequel il scroit bien difficile
d'assigner précisément la place où la fable dit qu’Hésionc avoit élé
euehainéc. Cependant faulicjuilé signale, eu ce caillou, iiii cap ct un
port, ajijielés 'kya.ti.ne, c’csl-à-dirc le cap ct le port de la N o n mariée,
jiaree que l ou preLeiidoit (jiie c’étoil là quTIésiouc, encore lille, avoit été
exposée- à la fureur du uioiistrc ( j \ Hesycbius dit lucinc qu’ kyaaia
est une petite ville, et rciidroit où toutes les jeunes illlcs avoient élé
livrées au monstre selon l’ordre de l'oracle (5).
(1) Ai>ollod. Lib, I, c- 9, § 18. Servius ad Virgil.
Æneid. Lib. l, v. 623,
(a) Apollüd-Lib. 11, c, 5 , § 9.
i 3) Darès, de cxcid-'IVojiT. Llb, I. c. 2. Diod. .Sic.
1-ib. IV, c. .',a, pag. 28Ü. Hjgiii- liib. 3 i , 89. V.il,
rl.icc. L. I l, V. 446 et seq. Tzetzès ad Lycophr.
V. 523.
(4) .Slepli. verbo kyiauti.
ç5) Hesycbius et Phavorinus verbis kyxpia; <
Aya.aosmí
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