
te
On ûugincutoiL la pi oprictc dos pierres d’Assos, en rcmplissaiiL les tombes
d’une poussière qui n’étoit sans doute que cette même pierre broyée.
On doit supposer <¡u’e!le éloit d'une nature ¡larlieulicrc, âpre, IcDaiit
de la chaux vive, ct produisantà peu près les mêmes eircls. On trouva,
en 1787, près d’Assos, un sarcophage recouvert par une masse dc terre,
dont une partie s’élaiil détachée, avoit laissé voir uu angle dc la tombe.
Tous les habitans dc la cote, persuadés qu elle rcnicrraoil un riche trésor,
s’étoicnt LumulLueuscmcnl assembles dans rcspoirdc scie parlager:
les coramandans turcs firent ouvrir le monument eu leur présence, ct
n’y trouvèrent qu’un squelcLlc entièrement desséché.
Sur la côte que nous suivons en sortant d’Assos, à 80 stades dc
distance, étoit un village appelé Polymedion, suivant Slrabon (1). Plhic
l’appelle Polymedia, et parle ensuite d’une autre ville nommée Pala-
mcclium, qu’il suppose exister dans celle même contrée (2). 11 csl
probable que cet éloquent compilateur dc Lous les ou\ragcs de son
temps, commet ici une erreur, un double emploi, en faisant deux
villes dislincLcs dc la môme ville désignée, avec quelque légère diffc-
rciicc, par les auteurs donl il analysoil les ouvrages. Celle ville liroit
sou nom du tombeau de Palamcde, qui en ctoit voisin : clic s’appcloit
d’abord Palamedion, ct cc nom se changea ensuite en celui dc Poly-
mcdion, qu’elle portoit du temps dc Strabon et dc Pline.
Palaraède péril par les artifices d’Ulysse jaloux de scs succès, ct dc
finflucncc qu'il cxerçoit sur rarméc. Achille fut inconsolable dc sa
mort : il pleura cc héros chéri des dieux cl doué d’uuc liautc sagesse,
qui l’avoit si vaillamment secondé: accompagné d’Ajax qui paiTagcoil scs
regrets, il lui rendit les derniers lionneurs, ct lui éleva un tombeau sur
la côte d’Asie, au-delà du cap Lecton, en face dc Mélbyninc ct du mont
Lepctbymiius. Sur ce monument, étoit une statue d’une coudée do
hauteur, qui représculoit Palamcde avec scs armes, sous l’extérieur d’im
homme plus âgé que lui, ct avec cette inscription, ©Eia nAAAMHAEI,
au divin Palamcde. Dans cc lieu révéré, les habitans des pays vojsin.s
venoient, â certaines époques dc rannée , offrir des sacrifices, ct
invoquer les mânes du héros. Apollonius de Tyanc, après avoir visito
les tombeaux d’Achille et d'Ajax, voulut rendre les mômes hommages
â la mémoire de Palamcde; il débarqua sur la côte, et releva sa slaLuc,
(1) Slrab. I.il). Xm. p. Go6. {■T Win. Lib. V. cap. 3o.