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souvenirs religieux, exisloicuL encore; les iradilions etoicnt ildclcmcni
conservées; et le pays lui-mcmc n’avoil pas subi do grands changemens.
Ee golfe où avoient débarque les Grecs, n’cloit du temps dc Strabon
qu’à demi-coinblc par les sables. Cc gcograj)lic, après avoir indiqué la
position dc la ville dc Rhétée el celle du lombeau d’Ajax, ajoute : « Au-
» delà est la ville dc Sigce, aujourd’hui détruite; ct dans cet esjiacc sont
» le port des Acbccns, remplacement où furent leurs vaisseaux et leur
« camp, le lac qui communique avec la mer, et fembouchure du
» Seamandrc. Le Simoïs ct le Scamandre, qui sc réunissent dans la
» plaine, charient beaucoup dc limon, et l’entassent sur lu côte : la
n bouche du fleuve est obstruée, et les eaux jointes à celles do la mer
« forment des lacs cl des marais ( i) . » Ces attérissemcns ont continué
de s’étendre depuis cette époque, et ont acbevc de remplir le golfe, en
présentant toujours le même aspeel marécageux.
Parfaitement assuré que j’avois reconnu, sous les sables qui lo couvrent,
l’ancien port des Grecs, je me liàlai dc rcelicrcher les vestiges du
tombeau d’Ajax sur lo eap Rhétée : il subsiste prcsqu’enücr; mais il
nous suffit pour le moment de l’avoir reconnu ; nous reviendrons
ensuite l’examiner; hàtoiis-nous dc passer au pied du cap Sigéc, pour
nous assurer de l’cxislcncc do ccsautres tombeaux célèbres dans l’Iliadc,
vus par Pockocke, par Chandler, et dont après des recherches suivies
je constaterai peut-ctre la nature ct l’origine, mieux que nc l’ont pu faire
ces habiles voyageurs dans une course rapide.
Au pied du cap Sigce sont cn effet deux monticules, ou masses
coiiifiues, évidemment construites avec des terres amoncelées, ct cn tout
semblables à ces anciens tombeaux que j’ai déjà comparés^, page 28, à
ceux des Scythes. Le plus rapproché du cap est le plus élevé, le plus
considérable; cl je 11e dissimulerai point, que dans le premier moment
je le pris pour le tombeau d’Achille. Tous les détails consignés dans
l’üdysséc scmbloicnt autoriser mon erreur : ce n’est f|ue lorsque je suis
parvenu à le faire ouvrir , ejue j’ai clé désabusé par l’inspection des
olqets qu’il rciifermoit; ils nc permettent pas d’aLlribucr à ce monument
.me SI grande a.uiquile; cl je ne doule point que ce nc soil celui que
Caracalla lit élever à son favori Festus (i).
Un peu plus à l’esl, à 220 loiscs de distance, esl un autre monticule
dc la même lorme, mais moins l.anl, et dont le sommet paroît avoir
soulicrl plus long-temps l’aelion des pluies el des vents. Il me semble
très-probable, que c’csl le monumeul, le élevé sur remplaccmenl
du Iniehcr de Palrocle , et qui ne devoit pas être loin dn lombeau
cl Achille, dont mes rcehercl.es ullérieures me firent enfin découvrir
quelques vestiges. Nous ven-ons dans la suilc avec quel soin Homère
md.quo, ct l’emplaecracnt, el le genre de conslmelion dc ces lomheaux,
consacres dans les siècles suivans par un culle publie, couslaul, el qui
n’a cesse (m’avec le Paganisme. « Le temple el le tombeau d’Achille,
• du Slrabon , sont près du promonlolrc Sigéc; on y voit aussi les’
. monumens de Palrocle et d’Anl.loque : les habitans cl'Ilium honorent
» d un eulle religieux tous ces héros, ainsi qu’Ajax (2). „ Nous n’avons
aucun indice positif dc la silualion du moimmcnt d’Aiililoque ; mais il
uous reste plusieurs lomheaux sans noms, parmi lesquels pourront
choisir ceux qu. ue veulent rien laisser daus une incertitude, si naturelle
cependant cn dc telles questions.
Près du tombeau d’A chillc, un temple avoit été élevé aux mânes du
héros. Les foibics débris de quelques marbres cjiars cn indiquent .anjour-
d’Imi la place, et onl fait remarquer la hase du toniheau, ipii Ru sans
doute rase, cn même temps que le temple, par les empereurs chréliens,
empressés d’anéantir les pratiques superstitieuses des hahilans. Le!
malériaux do cet édifice, sûrement peu considérable, seront ciilrés dans
la conslmelion dc la forteresse turque, ou bien ils auront servi à faire les
cippcs fuiiia-aircs des Musulmans ensevelis dans celle base du tombeau
d’.âchille, devenu mi dc leurs cimetières.
Ainsi, dans cc premier cl rapide ajipcrçu, nous avons déjà retrouvé ie
porl comblé par les sables; à l’est, sur le cap Rhéléc, le tombeau d'Ajax;
à l'oucsl les monumens d’Achillc ct dc Palrocle. Aidés par ces premières
nolions, nous entrerons dans la plaine, en uous dirigeant au sud, vers
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