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P L A N C H E S V I ET V I I .
Plaii et vue d ’un Khan, ou Kiarvanscrdi.
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On appelle du mot générique K h a n , tous les lieux publics où lies
voyageurs sont admis : on donne plus parliculicremcnt le nom dc Kicii'-
vanserdi aux bâtimcns assez vastes pour recevoir dc nombreuses troupes
dc marchands, nommées kiarvan, ctque nous appelons assez improprement
caravanes. Ces édifices sont dus presque tous à la piété de pachas,
ou dc riches particuliers qui les ont fait construire, et les ont placés sous
la sauve-gardc dc la religion, en consacrant à des mosquées le modique
revenu cpfon en retire.
Les Kiarvanscraïs sont presque toujours formés de quatre bâtimcns qui
renferment une vaste cour; au rcz-de-cliausscc sont des écuries ct des
magasins; l’étage supérieur est divisé en uu grand nombre dc chambres;
elles ont presque toutes une clicminée, et communiquent par une
galerie extérieure. Au milieu dc la cour, est une fontaine abondante ct
richement décorée; dc magnifiques platanes en ombragent le pourtour,
ct présentent leur abri aux voyageurs fatigués, (i’est uu spectacle
intéressant que celui d’un Khan, lorsque, vers la fin du jour, plusieurs
caravanes aiTivciiL dc divers endroits pour y passer la miil: dc longues
files dc chameaux viennent y déposer leurs charges précieuses; une Joule
clc cavaliers les accompagnent ou les suivent; ils onLdcsvctcmcns variés,
des armes, des figures différentes; le mouvement est général; on parle à
la fois plusieurs langues; on se retrouve avec surprise; on sc reconnoît
avec joie; les uns proposent des marchés; les autres s’interrogent sur les
dangers delà roule : toutes les nations, toutes les religions so rapprochent
pour leur intérêt commun. Un vieillard, inspecteur du Ivlian, chargé d’y
maintenir le bon ordre, est assis ù l’cirtréc; il accueille les voyageurs,
leur rend le salut et les voeux qu’ils lui adressent; il s’informe clc ceux cpi’il
n’appcrçoit point encore : tous sc félieilcnt dc le revoir, et le traitent avec
égards; ¡1 veille aux intérêts de scs hôtes, assigne les places, prévient les
discordes; et si, â la suite dc ces riclies convois venus des régions lointaines,
il se trouve, par un coiiiraslc trop rrécjuent, cjuclqucs mallicurcux
dénués de tout, au nom dc Dieu ct de ÛMaliomcL, ils sont traités comme
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