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])rotoiilious des lial)itaiis de lu noiivello Ilion, nc peuvonL prévaloir sur
le Léinoignagc irilomère : cL n’cst-cc donc pas Ini cpii a les premiers
tiroils à noire confiance , lorsque nous avons le bonlicur de nous
trouver sur scs doinainos? qui {»eut prétendre connoître mieux (pie
lui-mcme scs propres étals; et qu’importent qucàpics erreurs de ceux
qui, plusieurs siècles après, ont essayé de les décrire? Ne prenons donc
{)our guide, au moins dans ce premier momenl, qullouièrc lui seul;
parcüui'ons à sa suite les chuuq)s où l'ul Troie, et nous serons sûrs de
ne ])oiiil nous égarer.
Je remontai le long du Scamandre, à iravers une {»laine découverte,
ol sans arbres, ]»üur arriver aux sourccs iaincuscs qui déjà m’avoicnl été
indic{uécs,cLdonl la {»osilion dcvoit me l'ournir les moyens de retrouver
reui{»laccuieiiL dc ranLiipic llion; mais (piclle que lui mon im{)alicnce
dc {■»arvcnir à ce but désiré, il (alloit, {»our cire {»lus sur de ratlcindrc,
olisener avec soin lous les objets j»ro{»res à me guitler : nous traversâmes
Erkcssi-Rciii; ce village esl bâti à Fexlréinitc d’une ramirication
de r id a , ku[ucllc s'abaissanl à mesure (pi’clle s’avance, {»résente uu
plateau {prolongé , dont la ibrme demi-circulaire enlcrme de ce cote la
plaine dc Troie. Enlre les villages d’Erkessi el d’Udjek, sur un tertre
naturel, centre élevé de ce {»lulcau, est une tombe {»lus liante cpte Loulcs
celles dont j’ai déjà annoncé l’cxislcncc. Après ({uolques réflexions, ce
monuiiiciit me sert à reeonnoître les lieux où je me Irouvc. En cireL,
si remjilaccmenl d’Ilion est, comme Homère ne me ponuct j»us d’en
douter, voisin des sourccs du Scamandre, qu’on me dit sortir des racines
de cotte tiionlagiic, sous cc village de Bounar-Baclii que je distingue
{»arfàiLcinciiL d’ici, je dois être j»rès dc la route que le {»oètc fait suivre à
Priam {»our se rendre dc la ville an camp d’AcIiilIe. Le lombeau liant
lie soixante {»ieils, recouYorl dc gazon, et cjui ne {»aroîl pas a\oii' jamais
été ouvert, sera donc celui d’Jlus; cl cc {'»laleau (pii domine la {»laine sera
lo Throsmos, ttìS'ìov , où rarmèe Iroyenne {»assa la nuit avant de
reconiinencer I’atUupie du canq» (i).
(i» Suivnnt quelques sclioüasies, ©pwîfii; vient de
Sitiwu, |C saule , je m'élance, Qpunfik «rs; ?sa-
nsiir.i oeî' si -/.xzaSai-.n-.x âopitv içi. lies\ cli. verb.
Colle expression , prise de ia nature du lorrain, étoil
devenue le nom propre dc celle liauleur dans la plaine
de Troie; elles lialiilans l.i nommoicnl l’hro.smos,
comme iis appclgleiil Callicolone la bailleur opposée.
D'anlres étyinolugisics faisoient dériver ce mim de
9cofiw, je vois, je découvre;tóso; vi},)),ò;ès, zü teïw, às’ si
r,v -Axiopis. l‘seml()-l»idym. ad Lib, X , vers. i(io'; et XI,
5ü. Vid. Euslalli. ,pag. 1966et i 3 n . La dénominalion
iisiléc dans le pays, et consacrée jiar llomère , quelle
que soil sou origine , cmivieiil, dans tous les cas, au
plateau élevé sur lequel existe encore le lombeau d'il us.
C’clüil pour les Troyens , lorsqu’ils se Iroiivoiciil loin de leurs
remparts, uue posiüou avaiilagcusc (pi’ils devoienl se luiler d’oecuper,
el ils ponvoieiil y parveulr en lenaiil lonjours les liautcurs; c’éloil uu
poiiil .l’appui .sur lequel ils se rclii-oicnt après avoir allaquc les Grecs,
Cl oi. ils lie couroiciil poiiil lo risijue d’èlrc tourués.
Jl csl ecrlaiu que le TJirosmos, silué cn avant dn camp des Grecs,
en éloit pou éloigné. Le coiiimeiiccment du X ' livre de l’tliadc en oITr!
la lirenvc. Nestor, craignant .¡ue Jcs Grecs nc soient surpris ¡.ar les
Troycns cairipés dans la plaiirc, et qui les oui battus la veille, va réveiller
Diomi-de : „ Levez-vous, lui d il- il, lils de Tydée; eommcnl donnez-
. vous ai.isi lonlc la unit? ne savez-vous pas que les Troyens sont sur
. le J’Iirosmos dc la plame, eu liice de nos vaisseaux, ct qu’ils ii’oiil
» qu’uii léger intervalle à Irauehir ( .) ? »
Celte position des Troycns sur le Throsmos, sur l’éminencc de la
¡.laine, est amioiicée par le vers 50 du Livre X I , et ensuite claii-cment
cxpli.|ucc dans le commci.eemcuL du Livre X X . Achille a consenti à
i-cprcndi-c les armes; il est auprès des vaisseaux, entoure des Grecs avides
dc combattre, tandis que les Troyens occupent le Tl.rosmos (2).
Je .revois aucune élévation .¡ni puisse mieux représenter le Throsmos
d’Homère, que celle qui porte sur sa hauteur centrale le tombeau d’ilus.
Cc ..est pas, il laul l’avouer, sans .¡uelque resistance, que i’iniaginalion
consent a reeonnoître aujourcfliui un monument antériCLir à ia guerre
(le Troie. La mort d’Jlus, grand-père de Priam, csl un Ikit bien
reculé, ct la conservation de son tombeau peut causer d’abord dc la
surprise, ou même dc la méfiance; mais si l’on y réllcchil, 011 conviendra
qu’il est d’autres monumcns dont nous admettons avec moins do peine
rcxislcncc , et qui ce;)endaiil sonl aussi anciens .¡ne celui - ci. Les
faits relatifs à la guei-rc de Troie, no nous étant connus que par
les chants d’un poète, ct du plus ancien dc tous, ou reçoivent une
teinte particulière dc fiction ct dc vétusté : les idées fabuleuses .¡ui les
accompagnent les reculent encore dans la pensée, cl les obscurcissent
b.c.. ¡.lus .¡uo ne feroit un récit ¡mrcmcnt llisto^i(¡uc. Les pyramides
d’Lgy|)to sont ¡.lus anciennes que les tcrti-cs éle. és daus la Phrygie , ct
(0 (»•»* riifi; w; Tpws; e’iri Opacpÿ r.iSiota
Èixr«| àyy, S’ .-y, ySiMiipCr.Cl.
Iliad. l.ib. X, >6ü.
Tome u .
(a) 11; oi ,uèv zzipi vr/jji KopMi’ai j/epnzzoxzo
Ap.fi « , n>)lfO; uii, pdyya ¿Aionzo, Kyjuw
Tois; ¥ Bvÿ tzipuèn iff, Opwuâ rciioto.
lliad, l 'i l. XX, I.
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