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200 V O Y A G E P I T T O R E S Q U E
quelques siècles après, reproduit ces masses prodigieuses qui firent
alors trembler l'cinpirc Romain encore dans toute sa force: mais à cette
observation susceptible de trop grands dévcloppcmens, il vaut mieux
cn joindre ici une autre, non moins incontestable, ct qui répond
plus directement aux objections de fauteur anglais; c’cst que Xcrxcs,
attaquant la Grèce, avoit su intimider, ou séduire les peuples qui
pouvoicnt les premiers lui opposer uuc utile résistance. Il ne faut pas
oublier qu’aucun accord ne régna entre plusieurs états, qui, obstines
dans leur imprévoyance, et tardifs dans leurs armcmcns , attendirent
pour s’ébranler que fenncmi fût déjà près d’eux, ou mémo qu’il eût
Ciivabi leur territoire. Les colonies dc l'Asie avoient fourni des troupes
et des vaisseaux aux Perses; presque toutes les îles, qui jadis avoient
pris part a rcxpéditioii contre Troie , joignirent alors leurs forces à celles
du grand roi ; tous les peuples dc la Thracc, et de la Macédoine accrurent
son armée; les Thessaliens, effrayés de ses menaces, ct n’ayant
pas obtenu des villes Grecques les secours qu’ils leur deinaiidoiont,
ouvrirent à Xcrxès les passages de fOlympe, ct se virent même forcés
clc lui fournir leur cavalerie; la plus grande partie des Béotiens passa
dc son côté ; enfin bien moins de nations concoururent alors à la dél'cnsc
commune, que l’on ii’cii avoit comptées sous les ordres d’Agamemnon :
l’cspoir du pillage avoit été plus puissant, que ne le fut depuis l’amour
même dc la liberté.
M Bryant compare le nombre des galères qui combattirent a
Artcmisium, et à Salamine, avec les i,.8 6 bateaux qu’Homèrc nous
peint rangés sur le rivage dc rllellcspont; et 1e nombre de ceux-c.
lui paroît incroyable. Il csl vrai qu’à la bataille d’Arlemisium , les Grecs
ne purent rassembler que 271 galcres, et 878 à celle dc Salamine ; mais
CCS galères étoicnt des trirèmes; et ces bàtinieiis armés par l’etal, ct
uniquement destines à la guerre, étoicnt bien différons des foibics embarcations,
sur lesquelles s’étoicnt entasses les destructeurs dc Troie (1).
C’est ainsi que les sauvages habitans des côtes du Pont-Euxin, ct des
iles du Borysthène , vinrent en 904 sur d’innombrables et frôles barques
(,) Les trirèmes nont été inventées que très-longtemps
après la guerre cio Troie, par les Corintlncns ,
doul un riche commerce avoil accru la puissance. I-a
prcmièrebaiaille navale fut livrée eiUrelesConnlhieus
et les Corcyréens, aCo ans avanl la lin «le la guerre
du Péloponèse ; cesi-à-dire 66/, ans avant J. C ., et
606 ans après la prise d’Ilion , que nous plaçon.s avec
M. Larclieè .270 ans avant l’ère elnéticnne. Jusque là
le.s Grecs n’avoient point eu dc marine militaire ; ils se
bornoieiUà iran.sporter leurs Iroujies sur les rivages
ennemis ; et lespirales infesloicnt seuls les mers: lart
de détruire n’avoil pas encore accjuis sa pcrfeciton.
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