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fertile; et ile nombreux troupeaux sc multiplient dans toutes les parties
qui nc sont pas aussi Javorablcs à la culture. Dc vastes prairies s’clcudenl
uu nord du port dc Moudros; ce sont sans doute ces pâturages que Slra-
boii appelle Euboea, nom qui indique un endroit propre â nourrir dos
boeufs ( i ) . A l’orient de cette prairie, sont des terrains niontucux, couverts
dc vignes, où l’on rencontre plusieurs villages qui n’ont pas etc
determines sur le terrain, ct que l’on n’a pas places sur la carte.
De' toute cette cote, l’on appcrçoit le mont Athos : les poètes et les
historiens sc sont accordes pour célébrer son extrême élévation.
A'3-cwç v a r a An/u.vicLç aA o ç.
« L ’A llios, dit Sophocle, couvre dc son ombre la surface dc la mer
n de Lcmnos. »
iH gciili Lcllureni pró x im a s umbrÀ
V e s tit A lîios, nemo rumq iic ob scarat imagine pontum.
Stat. Theb. Lib. V , v. ô i .
Les navigateurs qui traversent ces parages, sont frappés dc cc spectacle,
ct observent un effet commun, il csl vrai, à toutes les côtes élevées
derrière lesquelles sc couche le soleil, mais bien plus sensible, lorsque
c’est une montagne isolée qui projette le cône dc son ombre sur la surface
dc la mer.
et Le matin, dille chantre des Argonautes, on dccouvritle mont Allios.
i> Il est éloigné dc Lemnos, du chemin que peut faire un vaisseau léger,
a depuis le malin jusqu’à midi : l’ombre dc son sommet couvre une [»artic
a de l’île, et s’étend jusqu’à la ville de Mvrina (2). a
Pline ct Solin confirment cette assertion (3), ct Ifiularquc ajoute que
l’ombre du mont Albos attcignoit une vache de bronze, qui ornoit la
place publique dc Myrina (4).
De ces témoignages, qu’il est difficile dc révo([ucr cn doute, 011 a
cru pouvoir inférer quelle est la haulcur de l’Alhos ; il l'audroit pour
cela connoître avec précision son éloignement de Lcmnos, l’angle que
fait celte distance avec le méridien tlu lieu de l’observation, et la figure
(1) Slrab. Lil). X, pag. 4/19.
(2) hite
©pzizi’i], fi TÔCÎOV ¿zítmSi Azazov iaja'jy,
Ci hiii-y z-v èictohot i'/xi; ¿yjqiyxi
'"Apollo'ii.Vod. Llb. i f v , Ü.ÍK.
(3) l ’lin. Lib. IV, cap. 12. .Soliii. cap, n ,
Salmas, ad Soliiiuni. Elyraol. mag. verb. A2m.
(4) ASu; za>,2~£! Tthvpa »zpi'a; eoo;.
E::iSa)J.£i yip ft trai roJ Speui (tl); «oiz£) ■riyi jizzo;
ar.ezkn-jea Sii Tfli 5e0iixxr,; oCz. £>ar:ov Eirrtrzo^itov oiaAotv.
Wiilarcli. <le facie in orbc Itiiuc.
(Ic la montagne. Ces observations sont au nombre clos matériaux que j’ai
perdus, avant d’en avoir déduit les résultats.
La seule connoissance jiositive que l’on me doive relativement à celte
question, c’est la position dc Myrina ct celle de la cote nord dc Lcmnos
jiistpi’à présent incertaines. ’
La carte indique une ligne tirée de la monlagne de Tlicrma, au sommet
du mont Athos : une ligne semblable Uree d’un aulrc point nous
eût fait connoître la distance dc l’Aü.os à Myrina; elle n’existe pas s t i l la
imimtc qni a été conservée dc cette carte. Du mont S.-Antoinc on a
tiré une antre ligne; mais au lieu d’ètre dirigée vers le sommet de la montagne,
elle l’est sur le cap sud-ouest dc la jircsqu’ilc, ct il faudroit, pour
eu tirer parti, „ ’avoir pas perdu la carte de cette côte, qui nous eût donne
la distance clc l’axe dc fAthos au cap sud-ouest.
Ces données certaines, et qui eussent conduit à la solution du pro-
liicmc, ii’cxislciit plus pour moi : je ne puis doue m’aider que des passages
des anciens qui indiquent celte distance. Il est Impossible dc rien
inférer des expressions beaucoup trop vagues d’Apollonius; on ne sauroit
non plus accorder une pleine conliancc aux longitudes el aux latitudes
dc Ploléméc, presque toujours défectueuses. Suivant ce géographe
Myrina scroit éloignée de l’Atlios dc 56’ ; et le calcul démoiitrc
qu’il laudroit alors environ 800 toises de bailleur à la montagne, pour
que son ombre parvînt .à Myrina, vers la fin d’avril, au coucher du soleil
Les astronomes Grecs les plus iiabilcs n’avoieiu aueun moyen de délei-
mincr, à une dcmi-hcurc prés, les longitudes : Ptohimcc lui-môme s’est
coiistammciil trompe d’un quart dc degré sur la latitude dc son propre
observatoire d’Alexandrie, cl il sc trompe dc jihls d'un degré sur la latitude
dc Lemuos. Je crois donc devoir préférer la distance dc 87,000
pas, assignée par Pline, quoiqu’elle ne i>uissc être regardée eommc’unc
mesure rigoureuse, puisque les anciens n’avoicnt pas do moveiis pour
mesurer le sillage d'un vaisseau : nous n’en avons nous-mêmes encore
que tle trcs-iiiexacls.
Lcmnos, dit Pline, csl (doigiiéc de l’Allios dc 87,000 pas ( i) . Je remarquerai
(|ue la mesure énmieéc 011 pas par l’anteur latin, est prob.a-
blemciit traduite d’une mesure qui lui avoil élé indiquée en stades : Pline
‘’"s- i-ib IV.
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