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dos etymologies qui sont aussi des traditions, quelqueldis même dc
Yêritables titres , scmliloient prouver l’existence d’uu volcan .à Ecmnos :
co nom lui vcnoit dc la mere des dieux que les babltaus appeloieul
mais elle sc nommoit aussi Ætlialia, l’ilc brûlante (i) . \ ulcam
précipité du Ciel éloit tombé sur la montagne nommée Mosyclilon, qui
vomissoit des llammes : Homère ne dit point ibrmellcment que le dieu du
leu travailloit à Lemuos scs merveilleux ouvrages; il paroît même que c’est
dans le Ciel que Vuleain fabrique le filet làtal qui bientôt enveloppera
son inlidèlc épouse; mais c’est à Lemuos qu’il feint alors d’aller, pour la
tromper et la surprendre, à Lemuos sa terre cliéric, cl le séjour qu’d
préfère à tout autre lieu dc la terre (2). Ces expressions prouvent assez
qu’alors brùloicnl déjà les feux, dont ou 11c tarda pas à lairc les lorgcs
do 3 ulcaiii; ct en effet, dans tous les poèmes postérieurs à Homère-,
Lcmnos est uu des ateliers de cc dieu (d).
].a colline où l’on commue de prendre comme autrefois avec des ceremonies
religieuses, l’arglle célèbre à laquelle 0,1 accorde depuis tant
dc siècles la faculté dc guérir des maux cruels, offre bien tous les caractères
d’uu sol consumé par un feu souterrain; cependant ces cratères
doiitparlqCleèrou et que rappellent aussi Eustatl.c et le sehobasle
dc Sophocle (5) , 110 so retrouvoicnt point. De premières reclicrclies
dirigées vers l’intérieur de file , et vers les parties les plus élevées,
avoient été tontes iniructucuses : on n’y avoil reconnu ni cratères, ni
laves, ni verres de volcan. On avoit seulement trouvé des picrres-iwn-
ccs ; ’mais elles pouvoicnt avoir été apportées par les flots sur le rivage ,
ou lancées autrefois par les volcans qui ont évidemment brùlc dans d’autres
lies peu distantes.
Uuc rcconnoissancc plus exacte des récifs dont il importoit a la navigation
que f étendue lût soigneusement déterminée, m’apprit que ces
bas-fonds sont une partie dc l’Ile de Eemnos, qui s’est affaissée sous les
eaux C’ost-là qu’étoit le volcan; les leux InléricLirs ont miné les fondc-
inens de ce proinoiilo.rc manitenaiil recouvert par les îlots : la montagne
fri Steplt. verb. Avm'X , cl AtM.r,. Seiiec- iti llercul. ,
V. ,35a Sophocl-, in Wnlod., v. 8 . 4- FusR.lh.
aci lliad. Lib -1 . p- i 58.
(2) V.kxz‘ tuiy k My-'AX-J ¿-Jr-^evov stroIúSp«,
II 0! yoAw qàzàzr, crtiv àr:«£'..v.
OdysS.L.Vm.v. î 83.
isviio,çûji,).«Tpov Se-.px-xsioy’-y
Ob V« éj Ûjxiw, yer.xSi.MO-,, Mà r.ou liôn,
Olxezxt éiAf.yyay ycziXózixiáryCioyo.vo-x. lliid. v. 292.
(3) Dionys. Perieg., v. 522. Nicand. Tlicri.ic., v. 472,
iScbol- Ibid, llcsyobius, verb. MooayXov. Valer. l'Iactis.
Lib. II,V, 78.
\4) Ciccr. de Nat. Deor. Lib. I I ! , cap. aa.
' 5} Ù -.U-jn (I yvAJxm, aÛ.x mljaS'Àii
Tüi Xopitn TW S »oeoXoaftsxùi vjpi
KftTTffioov, w ysracuf. Suplioel. il) Pbiluct., v. 814.
bnUanLc, qui meiiaçoit d’aiicantir l’île entière, a pcri ; ct clic a entraîné
dans sa chute les terres voisines.
En mullijiliant les sondes sur celte suriace que recouvrent les îlots,
et où, dans les temps calmes, se montrent quelques pointes des rochers
dont elle csl hérissée , on a reconnu un passage étroit qui divise les réciis
eu deux parties très-distinctes, et qu’un bâtiment adroilemeut conduit
pourroit suivre pour les traverser. Celte circonstance qui étonna les
marins chargés de sonder ces parages, me fit rcconnoîtrc sous les eaux
l’île de Chrysès, que l’inlortime dc Pliiloctcte a rendue célèbre, cl qui uc
se rctrouvoil plus. Sur cet écucil iiihahité, Jason et les hardis Argonautes
avoient élevé un autel avant do s’engager dans le Pont-Euxin ,
dont ils alloient les premiers braver les dangers. Hercule ct Pliiloctcte
avoient sacrifié sur ce même autel, lors de leur expédition contre Troie :
les oracles prescrivirent aux Grecs réunis sous Aganicmuon de mériler
par les mêmes sacrifices la protection des Dieux. C’est eu leur indiquant
cet aiUcl, et cn essayant de le dégager des ronces qui le couvroiciu, que
Philoctèle fui piqué par un serpent, et délaissé par le conseil du ])criide
Ulysse durant dix années de souffrances et dc misère ( i) .
Du temps d’Appien, c’est-à-dire au commencement du second siècle,
011 moutroit encore dans cette île déserte fautel de Pliiloctcte, sa cuirasse,
uu serpent d’airain, ct des handclettes, témoins des longues douleurs
du héros (2). Mais Pausanias, qui ccrivoit [leu d’années ajirès, nous
apprend que l’île fut engloutie dans le même temjis où l'île d'Ilicra sortit
du sein des eaux (3); c’est-à-dire vers l’an 197 avant J .-C ., époque
que j’ai déterminée eu décrivant l’îIc de Sanlorin.
11 csl curieux d’übscrvcr que la destruction dc l’île dc Chrysès avoit
été prédite depuis plusieurs siècles. Le philosophe ünomacriLe s’éloit
]icrinis d’introduire furlivcmcnt parmi les oracles dc Musée ijuehjucs
lüvAíífiva éyyay^pov zeü Hjai'roy. ¿V5a xai iparípsí ttufo;.
Scliol. Ibidem. EusUith. ad lliad. Lib. I , p. 158.
( i1 .Sopiiool. m l’liilocl., V, 197. .St-liol. Ibid. Pausan.
Lib. VIH, cap. 33. l’ liiloslr. Icoii., p. vSSg.
(2) Oiiapiov Si xai AXt-wípov itai Aiovúaiov mpi Aüyjm h
ípííuüi v>|3tü xaralaS'úv ó Ao-Jzoi/W.os, ( cvSa Seimuxai Suyé;
íiloKTJÍrou , Kai ;pi7xEo; Sqi;, xxi ñ;a, «ai Seápaf raivioi? rípt'-
ítTOi, yi-yuya rr,i ¿xsivou T.xSyi;) ótSftXsi yiy aiiot;, CtC. Apjl.
de licll. Miilii-id.
(3 ) Émáián.Tai asct f» TúSe (xi tív ¡(txjv yi¡(aya xal Saufiaro;
JtXeíovo;í xaráot/fzfiopái itai évTyayíai ttóXEev Ariumu yáp ítXovv
CrtErXEV 02 TT0À-22 Xp2SÎ VKTOi, £2 p Zat TÛ ll>lP.OZT,;tp yttSeèxX
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xa)myhrr;-/Upiy,xoySi oii» «vx,oovo-2.Paus. Lili. VIII, o.np. 33.
C'est celle meinc île de Clirvsès que désigne Cicéron,
lorsqu'il dit : « Saxuiii I.c-uiiiium clamorc Pliiloctctæo,
fuiic.statum. 11 L’orateur romain, s'il eût voulu parler
de la belle et fertile Lemuos, ii'eiit pas cmplo.vé uuc
expre.ssioii failo pour eu donner une si fausse idée.
Cioer. dc l'iuibus. Lib. Ill, cap. 29.
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