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qu'il calmûl ainsi des inquidludes, qui, pav bouliour, tourmcnlciU
rarcineiil sou sexe.
Le plan qu'olïrc la planche X X , a été levé avec la plus grande cxac-
tiUidcqlous les mouvemens du terrain y sont indiqués; ct les deux coupes
jointes à la carte, ctaLlics d’après des nivcllemcns pris avec soin cn deux
directions différentes, aelievcroiU de faire parfaitement connoître ce local
intéressant. Je me suis permis dc désigner les murailles d’Ilion par des
lignes ponctuées. La direction que je leur ai donnée n’est pas louL-à-fait
imaginaire; les murs destinés à ceindre la ville du seul côté où elle lût
accessible, ne pouvoicnt guère en avoir une autre. Toute cetlc surface
est encore couverte de fragmens de décombres extrêmement divisés,
atténués, mais cependant très-faciles à distinguer pour ceux qui ont
l'babiludc dc ces recherches : ct quoique les ruines dlliou aient elles-
mêmes péri, on ne sauroit mécoimoître ici remplacement d’une ville
très-aiicicnncment détruite. Des fouilles dirigées avec intelligence feroieiit
découvrir des restes de fondations, qu’on croit même apercevoir encore
cn plusieurs endroits, au niveau du terrain, ct l’on pourroit retrouver
le contour de ces murailles, peut-être relevées depuis qu’elles furent
renversées par les Atrides, mais qni, même sans supposer cette restauration,
peuvent s’cLrc conservées dans le sein de la terre jusqu’à nos
jours.
Cc plateau, d’où l’on jouit déjà, de l’aspect de la plaine, est lui-même
surmonté par une crête plus élevée, par le dernier sommet qui portoit
la haute citadelle d'Ilion, Pcrgama, nipyx.tcx, nom devenu depuis d’uu
emploi général chez les anciens, pour désigner toutes les forteresses
situées sur le sommet d'une montagne. Je m’empressai d’y monter, cn
passant sur les débris d’uu mur destine à défendre le dernier asile des
assiégés, ct les approches dc la haute tour, donl les fondemens existent
encore sur le bord même du précipice ; Turrim in proecipiti sianteni...
Virgile assurément ne pouvoit mieux indiquer sa position. A quelques
pas est une profonde citerne; ct sur cette sommité, sont par-loul des
vestiges dc constructions bien plus nombreux, et plus rcconnoissablcs
que sur remplacement dc la ville même.
Bientôt, rcvciiaiiL sur mes pas, je remarquai deux tombeaux, ou plutôt
les bases dc deux tombeaux circulaires du même genre tpie ceux (jiii
avoicnl arrcLé mes premiers regards sur le rivage de l'Hellesponl, mais
moins élevés relativement à leur diamètre, ctformés de pierres entassées
eonfnsémcnl. L ’un a seize toises de diamètre sur trois ct rlcmie dc liau-
tcur; l’aulrc, plus recouvert de gazon, et sur lequel ont même jioussé
qiicbpics arbustes, a vingt toises de diamètre sur quatre de hauteur;
il n’est pas douteux qu’ils n’aient été jadis beaucoup plus élevés, el que
les pierres, d’un transport facile, n’aient été enlevées par les habitans
des lieux voisins.
Assis près de ces monumens, sur le sommet de la montagne où tant
dc souvenirs sc réveillent à la fois, je contcmplois toute la plaine de
Troie; j’examinois l’effrayante profondeur du ravin,au fond duquel coule
le Simoïs, ct je ne pouvois me lasser d’admirer combien, de tous côtés,
ce local est conforme aux descriptions tl’IIomèrc. JMon imagination,
nourrie par le spectacle continuel des moeurs des Grecs, sous bien des
rapports, si semblables à celles de leurs ancêtres, relcvoit ce palais de
Priam, le temple de Minerve, ct les autels dc Jupiter.
La vue des lombcaux me rappelle les funérailles d’Hector; j’en relis
les détails touchans qui terminent si heureusement l’Iliadc, en produisant
ce genre d’émotion que le coeur se plaît à recevoir et à conserver. Si les
vers d’Homère onl éternisé les regrets d’Andromaque, ct si, depuis, le
premier dc nos poètes nous a mieux encore associés aux douleurs dc la
veuve d Hector, (juel intérêt acquéroicnt cn cc moment ¡»our moi dc tels
souvenirs ! J’achève de lire la dcscrij)lion dc ces cérémonies lûncbrcs qui
terminent l’Iliade.
« Lorsque la brillante aurore du dixième jour vint à paroître, les
» Troycns, versant dos larmes, portèrent le corps du vaillant IlecLor sur
)) le sommet du bûcher, et ils y mirent le feu. Aux premiers ravoiis du
» jour, tout le peuple sc rasscml)la de nouveau; on éteignit avec du vin
» les restes dc ia flamme. Les frères et le.s amis du liéros recueillirent
» cn gémis.sant scs os blanchis, et ils les mirent dans une cassette d’or,
» qu’ils enveloppèrent des plus précieux voiles dc pourpre. Us la dcpo-
» sèrcnt aussitôt dans une fo^e profonde, la recouvrirent d’une grande
» quantité de pierres, et se bâtcronl d’élever ainsi le monunicnl. De tous
» côtés étoicnt placés des gardes cn observation, dans la crainte qne les
« Grecs no tentassent une surprise. Après avoir achevé le tombeau, les
» rroyciis se rcLirèrcnl, et célébrèrent un festin magnifique dans les
» palais do Priam. »