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(lo Mysie, qui (íLoiciil sous la domination de Byzance, tout cc qui leur
avoit (d<‘ ravi par los Bitliytiicns.
Bvzancc, depuis cc doulilo traiff, jouit assez long-temps d'une j>ai\
pi-oi'ondc. Toyaiil les Romains s’avancer â grands ¡»as à la ronqm'tc dc
rUnivcrs, elle rcclicrcha et obtint leur alliance. Elle s’empressa dc leur
iburiiir dc puissans secours dans b'S guerres qu’ils eurent à soutenir
contre Antiochus, rcrséc, Arisloiii('us, cl dans plusieurs autres aussi
intércssauLcs pour eux. lÜlc osa braver la valeur imj)cUieusc dc Milliri-
datc, qui sc prtq>aroit à fondre sur clic avec toutes les forces dc son
Empire.
J.es g(niérciix habitans résolurent dc s’ensevelir sous les ruines dc leur
ville plutôt que d'abandoinicr leurs alli(’'S. Ces services mulliplics des
Bvzanîins furent payés d'ingratitude. Leurs lois furent fouh'cs aux
pieds, ct 011 les força dc recevoir dans leur ville des coupables qu’ils
en avoient bannis.
Proposer un pareil décret à Rome, c’étoit proposer de violer le droit
des gens, d'cufrctndrc les traités, dc sc jouer dc la foi |)iil>]i(|uc : il fal-
loil ctre bien sur dc la dépravation générale. Aussi Rome cLoit-cllc
alors accablée sous le poids dc sa gloire ct dc sa jniissaiicc.
A d e s c ito y e n s g é n é re u x , réu n is p a r l'am o u r d c la lilieiTé e t la h a in e
d c la iv ram iic , a v o ic u t su c c é d é les p a tr io te s ja lo u x , q u i a u ro ie n t sacrifié
Lout fU i ii \c r s su r l’a iile l d c le u r p a trie .
Ces patriotes heureux, d’abord modérés, ct quelquefois justes,
devinrent bicnlôt des brigands avides, ct subsLilucrent l’intércl personnel
à celui dc TElat. Une multitude aveugle et enivrée suivit les
caprices du jilus vil des liommes, qui sut caresser son orgueil et
scs passions. Clodius cn est la preuve; cet infâme Clodius, cnucmi juré
des Catoii, des Cicíú'on, cn un mot dc tous les I»ons citoyens, cl (jui
avoil lous les scélérats j»our amis, ou plutôt pour conij»bccs. Les exilés
(le Byzance lui avoicut promis des sommes prodigieuses. CoiiLciil dc
trouver dans cc trafic odieux dc (pioi fournir à son luxe, à scs intrigues
et à scs déljauchcs, il propose le décret dc leur faveur, ct le fait recevoir
dc la multitude sans réclamation.
Cicéron, dans le discours (ju’il ¡»rouonça cn faveur des provinces
consulaires, parle des vexations cL des outrages (juc Byzance cul à
souflfir de la part dc Pisou, digne ami de Clodius. Cc Romain cruel,
avare ct débauché, cxcr(;a, dans mic ville alliée cl fidèle, les mcmcs
brigandages qu’cxercc un ennemi féroce dans une ville prise d’assaut.
Non content d’avoir exige des Byzantins des contributions ruineuses.
DE L A G R È C E . 457
de les avoir dépouillés dc toutes leurs riclicsscs, dc leur avoir enlevé
toutes les statues précieuses dont leur ville étoit embellie, il envoya
chez eux d(;s troupes de quartier d’hiver, et donna pour chef à ces
Iroupcs des hommes qui Im éloient v(mdus, ct qui se faisoicnt gloire
d’(Urc les ministres dc ses crimes et de ses plaisirs, il s’attribua, au
mejiris des lois de Rome ct des décrets du sénat, une juridirlion dans
une ville liJire, voyant avec iiidifiéreuce les suites que pouvoit avoir sa
tyrannie; clic étoit faite mxanmoins pour révolter contre les Romains
tons les peuples qui, comme les Byzantins, s’iiloicnt attaclu’s à eux,
à condition de conserver leurs lois et leurs magistrats. Ees hommes
magnanimes qui, dans Byzance, osèrent alors parler de justice, et ceux
qui étoicnt hors d’état de satislairc l’avarice de Pison, étoi('iil immolés.
Ifexeès dc scs déhanches alla si loin, (jue de jeunes Byzantines, des
Jilus distinguées jiar leur naissance, sc précijiitèreiU dans des puits, ne
jiouvaiit se soustraire autremenl à scs passions brutales el à son iniamc
lubrieit(\
Ccltc silualion déplorable nc dura pas après le di'parl do Pisou.
liyzancc reprit son ancien cclal, et servit encore les Romains comme
auparavant; mais ce fut alors moins par amitié que par eraiiile. Les
Césars curent beaucoup à se louer de scs bons offices; ils nc l’asserv ireiit
pas moms à d’énormes tributs, s’aïUorisaiit, dit Tacite, sur la fertilité
dc son pavs ct sur ses ricbesses. Épuisés par les guerres récentes du
Bospliorc ct de la Thracc, les Byzantins, sous l’eiiijicrctiv Claude,
olitinrciit, pour citi(| ans, uuc cxemptioii dc Iriiiuls dont, ils étoicnt
cliargés. Vcspasicn, à cause des séditions qui s’idevoicnt coiiliiiucMc-
meill daus leur ville, leur ôta la liberté que Néron leur avoil rendue
Apollonius dc Tyaiie lui eu fit des rcprocbes qui ne i'urciil point
cutciidus, ou (ilutôl qui furenl luéjirisés.
L ’Empereur exigea les tributs, cl leur donna un Couvcriicur, disant,
liour justifier sa coiuluitc à leur égard, qn’ils avoient désapiiris à être’
libres.
le s Byzantins coiiscrvèrciu iiéaninoiiis leur esjirit d’ii,dépendance :
on avoit ciiipêclié cc germe actif dc croître, mais il n’étoit jias éloiille.
Pcscomiitis Niger ct Seplime-Sévèrc sc dlspiitoicnt le litre d’Empercur.
Uc parti de Niger parut aux Byzantins le plus juste; ils se déterminèrent
a le suivre. Septime fut vainqueur, immola sou rival et assiégea Bvzaiiee.
Cette ville, fidèle à la mémoire de Niger, soutint le siège avec courage.
Mais il l'allut oiiüii sc rendre. L ’Eiiipcreur confisqua les biens des
liabitans, fit passer au fil d c l’épée la garnison et les magistrats, détruisit
TomeU. , ,g
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