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E n finissant ces vcrs^ je je tte les y eu x a u to u r de m o i; n o u s u ous
r eg a rd o n s avec é to n n em e n t, c t n o u s n o u s tro u v o n s su r u n m o n ce au de
p ierre s. J e l’examine p lu s a ttc iitiv cm en t; j ’apcreois q u e ce so n t les restes
d ’u n Lombeau p a re il aux d eu x a u tr e s , ol d o u t to u te la jiarLic .siqx'iieure
e sl d é tru ite . C’cst u u conc tro n q u é , ou p lu tô t u n p la te au circu la ire dc
q u a tre -v in g t-d ix jiictls de d iam è tr e , mais q o i n ’est p lu s élevé q u e do b u it
à dix jiied s a u -d e s su s d u sol. Celte surface est creusée d e la circonférence
ve rs le c e n tr e , cn forme d c cratè re. 11 e st é v id en t (ju’ap rè s avoir rasé la
p y r am id e , o n a fouillé sa base p o u r tro u v e r les o b jets q u ’elle conLcnoit.
Comment aurois-jc pu rejeter entièrement l’illusion qui s’offroil à
moi, et nc m’a-t-il pas été permis dc me croire sur le tombeau d’IIoctor,
cn lisant dans Pausanias, cjuc les Grecs sont en eflèt venus cliercber les
cendres dc ce béros?
« Les Tbébains, d it - il, montrent aussi près do la source qu'ils
» appellent la fontaine d'OEdipc, le tombeau d’IIcctor, donl ils disent
H que les restes ont été transportés d'Ilion chez eux, cn vertu d’un oracle
» conçu cn ces termes :
« Tbébains, <jiii habitez la ville de Cadmus, si vous voulez jouir
B dans voire patrie d’un bonheur constant, apportez de l’Asie chez vous
J) les os d’Hector, lils dc Priam, et honorez ce héros; ainsi l’ordonne
» Jujiitcr ( i) . »
J’avoue que je me crus alors sur le tombeau d’Hector, ctcjue, durant
quelques instans, je jouis sans scrupule de ce plaisir. Toul cc que je
vciiois dc voir étoit si extraordinaire, mon imagination éloit telicincnl
éblouie de tous les rèvcs qui sc réalisoienl devant moi, j’élois encore si
près dc celte haute lour d’Ilion, donl, à ma grande surprise, je venois
dc retrouver les fondemens, que rien ne pouvoit plus me jiaroîlrc impossible.
Je nc connoissois point heurcuscmcnl jilusieurs passages de
différcns auteurs (jui depuis sont venus imjuiélcr ma coniiaucc. Le
jircmier est Lycojibron, dont le nom seul à quelque chose d’cffrayanl;
on craint d’cnlrcr cn lice avec lui; et iiouvtanl il est vrai que cc poète,
iamcux par son obscurité, offre, par cela même, toujours des ressources:
(juaiid il nc s’agit que dc se défendre contre le sens d’un de scs vers, ou
nc doit jias trop se laisser décourager; il csl presque toujours si làcile de
lui en trouver un autre !
(i) Pans. L.l>. IX. cap 18.
Cassandrc, lisant dans l’avenir, s’écrie : . O mon frère ! objet cher à
. mon cceiir, défenseur de nos palais ct de notre patrie, ln n’anras pas
» cn vain rougi les autels du sang des taureaux, ct oll'ert laul de [iré-
. niiccs et de victimes à celui qui monta sur les trônes d’Oiihioii : ce
» Dieu tc conduira dans sa terre natale, le séjour le plus honore de
” »’’ fi“ I» G ’’/ “ ........... T ’ I hahilcras les iles des heureux, grand héros
» destine à repousser les traits de la peste, lorsque le peuple d’Ogygès,
que sema jadis Cadmus, pressé par une troupe dc redoutables guer-
. ricrs dévastant le pays, les palais et les temples de ïéiiéros, docile
» à la voi.x du Dieu de la nnidceiuc, t’eidèvcra des tombeaux d’Opbry-
» iinim, ct te jiortcra dans les murs dc Calydiios, sur la terre des
» Aouiens (i) . »
Ces mots, t'enlèvera des lomheaux d ’Op hrynium , pourroicnt faire
croire que le lombeau d’IIcclor éloit dans ecttc petite ville dc la Troade,
mais Tycopbrou n’a-l-il pas ici confondu la séimluire du béros avec ui!
bois qui lui étoit consacré? méprise qu’a pu facilement commettre au
temps dc Ploléméc Philadclpbc, un grammairien d’Alexandrie, qui sc
plaisoit à imiter, ou même à exagérer fobscurité ordinaire des oracles, cl
s’atlachoit à cmidoyer les mots les ¡ilus anciens, et les moins usités. '
. Il y a, dit Strabon, à Ophrynium, im bois consacré à Hector, et
( I ) iF tù fJvaius, zJ.srsTOV è f cfw; ?j5evoi
c-.ipx^sk, pùàQpm ippx, ztdzpxi
air. ci; xaiv r.pr,7À3x çtu/iîei; çovw
zx'jpm, x'jxxzi Ttôv Oîïui'o; Spovwv,
râfïîTa; S-jiixhm âaeovuno;.
àSÀ' x;izx< as 7pi; j’iy.SJtav râ.srâa,
■&,v iliyy; rpxucka kvpvojpiypv.
Rizoï; hîxxxpw 3" é-puczounau; piyx;
Ilisu;, àpayi; Xoiu.mSv zo;fjpxzuv.
ôzov ai rstrfii; ÎSyàyoy axxp-.o; « à ;
Xfnapiî;ixzpoO, 5.£<{ao’j , Tspftivfisaç,
i î üqavAav ipOsrv ¿vstpiax;,
àîu Ka^ùoyoj rvpaiv, kivuv zs yr,v,
aazr.p’, ôzxv «auvafftv îtîXï« azpxr.tp
r.ipOovzi )cçipxv, Trpipo'j z' chxxtapx.
Lycopli. vers. 1189 et seq.
îl n'est presque pns un ver.« tîe I.vcophroii qui
nexlgc uu coniuienlairc ; celui qui monta sur les
trônascrOp/non,ccst Jupilcr, üls cio .Xitunie, qui
avoil clitrôm: Ophion , clief de.s Tilan.s, et avaut lui
niaitrc de ruiiivers. Tu habiteras les îles des Heureux
Tome I I .
Jupiter, suivant mie tradition p.inieulière, éloit né
àTlièbcs ; Voulant rendre hommage à la ierro nalalc-
du premier dc.s Dieux, le poète l'assimile aux iles Fortunées,
dont la vague et iuoertaiue céiél.riié exerroit
Iimagiualion des anciens. 7,e/.««,,/g que sema jadis
Cadmus flyjyov ,T.xpzi; Ixi; ¡ ie jieuple semé d'Ogvg.-s ;
expres.siou qu'il éloit impo.ssibie de rendre en fran-
rois dans toute sa précision , el que Lycopliroii paroit
avoir empiuiilée de l’ iiidare. r.ucleii ,daiis sou élooe
de Démosiiièncs, nous a conservé un fragment dc le
poete, qui commence par ces deux vers ;
iapevw r, yç,uar)M.xz;y
Les temples de Ténéros -, ïéiiéros, lils d'.Apollon et
de la nymphe Mélic,sauir du lleuve hmène. avoit
reçu du Dieu .sou père le don de projil.élie ; sou temple
éloit sur les bords du fleuve dout il .se'trouvoit
a.nsi le neveu, el qui traverse la ville dc Thèbes. Les
murs do Calydnos; Calydiios étoit le premier roi de
Thèbes, i.rédéoesseurd Ogygès, I.a terre, des doniens;
les Aonieras étoicnt une peuplade dc béotie, et sont
pris ici pour tous les Kéolicns.
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