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clc ccllc-ci eu sont autant de ilcvcloppemcns, et laisseioiit, cc me
semble, peu clc chose à désirer pour l’intelligciice de l’Iliade : scrüis-)c
accusé de trop de présomption, si j’osois laisser entrevoir cpéclles me
paroissent le plus précieux hommage cjui art encore été déposé sur les
autels du père de la poésie? Uc nouvelles recherches pourront, sans
doute, les perfectionner; et moi-mc'-iue je vouclrois retourner une troisième
fois sur les ruines cf Ilion, pour y réparer mes négligences, ct
fixer cpielqucs incertitudes qui me tourmentent encore; mais quel csl
l’aclmirateur tf Homère qui, dès ce moment, ne se félicite dc pouvoir
embrasser d’uu coup d’oeil, le théâtre des événcmens, dont,lâiite d’uu tel
secours, il uc pouvoit toujours suivre la marche et reconuoitre la liaison ?
Quelles consct|ueuces ue tircra-t-il pas dc la justesse avec lacjucllc vont
s’appliquer sur le terraiii lous les détails du poème ainsi justifies, ct
rendus eu quelque sorte à fliisloire?
Le lecteur qui verra cette carte avec un véritable intcrct, ct avec
quclipic désir d’en prolltcr, chercliera d’abord à concevoir la disposition
générale du pays; il remarquera qu’offrant toutes les contrées comprises
entre rllellcspont cl le golfe d’Adramvli, clic contient la Troade proprement
dite, Iircsque tonte l’aiicieinic Dardanie, cl la plus grande partie
des deux provinces jadis habitées par des Cilieiens. Il recoiinoîtra au midi
cette longue ct étroite vallée arrosée ¡lar le lleuve Satniou ou Saliiiois,
ct tpi’il a déjà vue sur la planche VUE Le fleuve se nomme aujourd’hui
Tousla-Tchaï, rivière des Salines, parce que ses eaux repoussées par la
masse du cap Lcctum, et dirigées vers le uord-oucst, se jettent à la mer
près de ces salines naturelles , où le sel étoit formé, comme nous
l’apprend Strabon, par le souffle des vents Étésicns : elles n’ont jamais
depuis cessé de fournir aux besoins des habitans, toujours en possession
de cette branclie d’indiislric (i) .
Nous trouvons daus Athénée une anecdote , on pourroit dire uu
apologue, dont la morale auroit trouvé depuis son application, si les
souverains eussent été dans l’iisagc de tenir uu peu plus compte des
apologues (2). Lysimaquc, frappé des ahoudans produits des salines
voisines d’Hamaxitus, les jugea dignes de l’attention du gouvernement,
( 0 Slrab. Lib. X lll, pag. 6o5. Plin. Lib- XXXI,
cap. VU. Ces Salines éloieiit nommées Ipx/icxlov ¿ V
(a) Alhen. Deipn-animad. 111, cap. I
el les greva d’une forte imposition. Cette loi, ou si l’on veut employer le
terme tccliinqnc, cette disposition administrative fut pour la nature une
diifciise de produire. G „ prétendit que par un prodige, interprète de ia
justice divine, le sel avoil tout à coup refusé de naître sous l’haleinc des
vciits. Le ,iio„ar,,M0, quoiipie instruit dans l’art de régner par un conquérant
devaiil qui tout avoil cédé, céda lui-même à la voix de la raison,
craignit dc tarir une ancienne source dc prospérité par uu nouvel impôt,
cl 11c voulut point faire payer à ses sujets un bienfait qui leur scinbloi!
accordé par le ciel : il donna l’utile et rare exemple d’un souverain
rccoinioissant son erreur; cc lût là le véritable miracle.
Sans nous laisser distraire .par des souvenirs que révcilleroicnl trop
lût presque tous les points dc ces nobles rivages, nous commencerons
par observer les principales masses des moiilagiies, les diverses directions
des brandies dc l’Ida, les plaines (|u’cllcs enferment, et sur-tout le cours
des Uoiivos (pu, tmc fois bien reconnu, donnera les plus grandes facilités
liour prendre ,111c idiic juste dn pays, et démêler quelques obscurités du
texte de Slrabon, ou plutôt de Démétrius de Scepsis; car le premier
ii’avoit point visité la Troade; cl la descripliou qu’il eu tloniie est c„-
liércmeiit extraite d’un ouvrage dc Démétrius qui ne nous a point été
conserve. Cc grammairien, coiucmporaiii de Cratès ct d’Aristarqaie, ctoit
né à Scepsis, Sm'T,;, ville de l’intérieur des monts Ida : il avoit vu la
plaine dc Troie dans sa jeunesse, ct composa dejiuis à Alexandrie, nn
long commentaire inlilulc Aiùanycs Tfmy.k, sur réimmératioii des troupes
iroyciiiics, laquelle termine le second livre do i’Iliadc : on ne peut guère
le soupçonner de n’avoir pas approfondi sou sujet, quand ou sait qu’il
avoit composé treiUc-six livres dc notes ct d’observations sur une soixantaine
dc vers : au risque dc trouver fauteur un peu diffus, nous serions
bien heureux dc posséder un travail qui jettcroit tant de lumières sur
la topographie dc la Troade, ct sur les nations qui s’efforcèrent de la
(Ictendre.
La riipiitalion dont jouissoit ce savant critique dans une école célèbre,
où l’on làisoit uue étude particulière des poèmes d’Homère, lui doiiiioit
de grands droits à la conliaucc; ct en effet, sa description de la plaine
de Troie, copiée eu grande partie par Strabon, paroîtra fort exacte à
quicompic prendra la ])eiuc dc la lire avec soin, ct eu comparera les
expressions au tracé lidèlc dn terrain. Une seule erreur, dont fauteur n’a
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