
superbes rlièncs, que l’on prétencloil y être tlescciiilus tous cnseiiible du
pays des Pières, aux sons harmonieux de la lyre d’Orpliéc (i) .
En continuant de suivre la côte, on reconnoît Le promontoire Ser-
rbion, cl un peu plus loin, un village cl dos ruines qui doivent être
celles do Alcseiubria , la dernière îles places iluc les liabilaiis de Samo-
thracc possédoient sur ce rivage. « Elle est, dillierodotc, près deSlryma,
• qui appartient aux Tbasiciis; le I.issos passe entre ces deux villes;
1) celte rivière ne put alors suffire aux besoins do 1 armée, et ses eaux
« furent épuisées » (2) : cc n’est cn effet qu’un torrent presque à sec
pcmlaut une parlic dc l’année, ainsi que plusieurs autres llenvcs dc
nicmc nature, dont les historiens grecs, avec leur exagération ordinaire,
prélcndcnl ([uc les eaux furent épuisées par l’avnn’c dc Xerxes.
Le c.lnton traversé par le î.isso.s s’éloil appelé autrefois GaUütpie; il
avoit pris depuis le nom dc lîriantiqnc , ct appartcnoit aux (acones.
T itc-E ivc cn parlant dn retour du proconsul (ai. Manlius V nfso ,
188 ans avant l’ère chrétienne , le nomme Prialicns eampns, .soit par
erreur dc copiste, soit cpic les Romains, en traduisant le mot grec,
l’eussent ainsi défiguré (3).
L ’armée dc Xcrxès continua sa roule le long du rivage, ct passa entre
le lac Tsmaros ct la montagne dn même nom , dont Virgile peint les
lianes escarpés , cl célèbre les vins. . . . D m * in cotihus h in a r u s (j).
Juvnl Isniara /lacclio conserene (5). Il csl douteux qu’il y cul
alors uuc ville d’Ismaros, quoique Servius ct l'.nslallic paroissent le
rroirc (6); Ilarpoeralioii et Éticiinc dc Bysanrc supposent que c’éloit
le premier nom dc la ville dc Maronée (7). En effet Ismaros, ville des
Ciconcs, avoit été détruite par Ulysse à son retour de Troie.
« An retour d'Ilion, dit-il, les vents me porlcrciit vers les terres des
» Ciconcs, à Jsmaros. I.à je pillai leur ville et les massacrai. Nous en-
,1 levâmes leurs l'cmmcs cl leurs riclicsscs ; et je les partageai fidèlemenl
» à mes conqiagnons, qnc je pressai aussitôt de fuir avec rajuditc.
» J.es insensés ne m’obéirent point; et taudis (pi’ils s’arrêtaient â lioire
» sur le rivage, cl à égorger les boeufs ct les brcliis dont ils s’(itoiciiI
t « 1
( l ì (iiollon. Tiliixl. .Argnn. I.il). T, v. 9 H. M. I jr-
c h e r . tml. .niùn.dôle. lomc \ III . p. ^ 0 1 -
(aj llon.il(.l. Llb. VU, ciip. ro8.
È ïT i t . Liv Lil.. XXXVHI, cap. '|i.
( .'in i ig . Eclcg. VIII, V, /i3.
Lfi'; likin. Ocoig. Lib. II, v. "ij.
( 5; klein. Ænekl. l-ib. X , v. 3 5 1.
(C; Sciv., ibirlcni. Euslalb. ail Dionys. Perieg-,
V. I éi.
(t , llitr-iiucral. verb. Mxowtta. Slcpli. verb. lufrop.
. empares, les Ciconcs cn fuyant, appeloicnt leurs nombreux cl braves
» compalriülcs qui habitent le continenl » ( i) .
Pour eommcncer à prcndro une justo idée des héros grecs <pii avoieul
ri’um leurs forces contre Ilion, remarquons qu’Llysse sc vante ici de ses
brigandages, d.aiis un récit dc scs aventures dont l’objet csl dc donner
une liante idée dc lui à scs bêtes, ct d’en obtenir les secours dont il a
besoin. Ulysse, après avoir pille la ville sacrée des Ciconcs, car c’est
ainsi qu’il la nomme lui-même cn sc vantant dc l’avoir saccagée, avoit
enlevé une grande quantité dc ces vins célébrés depuis par les Grecs
ct les Romains (2); mais lorsqu'il endormit J’olypliéiiic, cc fut avec
une outre d’un vin plus précieux encore, ipii lui avoil été tloimé jiar
Maron, fils d’Èvanlheus, prêtre d’Apolloi. dont il avoil respecté le
temple (3).
Sur les ruines d’Ismaros, ou plutôt i très-peu dc distance, il s’éleva
une nouvelle ville appelée Mapama, Maroiiea, et dont le nom csl encore
le même : elle éloil près du lac Ismaris , ct sur une rivière nommée
Sehoenos (.j). Lorsque Pline dit que celte ville s'ajijida d’abord (Jrla-
gurea(5) , il commet probablement nue dc ces méprises <pic nous
avons déjà fait remarquer; il prend pour uu véritable nom une simi>le
épilhètc relative au culte dc Bacclius (ü). Maroiica reçut dans la suite,
dc nie dc Cilios, dc nouveaux habilaiis (7), et deiiut uuc petite
répiibli<iuc capable dc disputer â celle dc Tbasos la possession de
Stryma. Pliilippc termina ces dil'férens par uu moyen dc pacilicalion
qui lui éloit familier ; il s'empara tout à la fois de ïiia so s , dc Slrv.na
CL lie jMaroiica (8).
Eu conliimaiiL tic suivre la cólo, on irucoiilre un ¡iclÎL village qui
paroit être sur i’cmplaccmciil dc i ’ iialcsiiia ^g); et après avoir doubh’
uuc Jioiiuc derrière laquelle sont des salines, on arrive au cap qui l'ormc
de ce côte la baie dc Lagos. Le fiuial qui lui iloiinc aujourd'hui sou
nom est élevé sur les ruines dc la lillc de Parthciiion (lo ). Le fond dc
la baie est presque ciitiércmciit, ct depuis loiig-lcmps, sépare de la
( 0 Odyss. l.ib, IX ,y . 3 8 ,- S ad Plin. Vossiiim ad
a pa , ut aulur o.
Lib. XIV, cap. 4
(3 iOdy.»,s. Lib. IX. V.
(4 ' Piimp. 'Mela. l.ib. H.t-ip. 2.
(5 . Plia. Lib. IV, cap. ir.
ibi .Mai’onca priu.s Orlagurca dicL
c.ip. I C. A'idc Ilardu
Mclani. Lib. II, cap.
(7) Scyniii. Cbiiis.. pag. 3g , apud Gcogr. min.
gr.cc., T. II. Xgimus. Dionys. Lib. 1 , v. lu , p. 10.
(8 , llistoire do l'hilijipc, par Olivicr, T. II, p. i .',3
(gi Pliu. Lib. I\ , cap. n .
(10) Plin, Ibid. Stoph, vcrb. Ikrf/visv.
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