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N comparaison pour les anciens; et V irgile, après avoir dit au laboureur dc
souhaiter dos solstices humides ct des hivers sereins, ajoute :
............................. N u l h tantum se M y s ia cu ltu
J a c ta t , e t ipsa su as m iran tur Gai'gara messes.
ViRG. G e o r g . L ib . I , V. 302 ( i).
Les détails purement géographiques dans lesquels je crois devoir
entrer ici, pourront paroîtrc un peu arides ; mais s’ils servent à rectifier
la connoissance imparfaite que l’on avoit de ces fameux rivages, s’ils facilitent
à d’autres voyageurs les moyens d’y retrouver des objets curieux,
dont un grand nombre m’aura sûrement échappé, cet avantage pourra
faire pardonner leur sécheresse. Il faut d’ailleurs , pour offrir sans
cesse des descriptions varices ct des tableaux piquans, un genre dc talent
qui n’appan ticnt pas à tout le monde. Le public peut aussi être devenu
difficile à satisfaire; ct uu voyageur n’osera guère se flatter désormais dc
lui inspirer uu intérêt continu, s’il n’a rencontre ni lions terribles, ni
monstrueux hippopotames ; sur-tout s’il ne peut sc vanter d’avoir inspire
daus sa route une seule grande passion. Celui à qui u’adviemicnt point
dc pareilles aventures, doit être inquiet de la simplicité de scs récits.
L ’utilité de quelques recherches peut seule soutenir son courage ; ct
peut-être même a-t-il besoin d’un peu de philosophie pour ne pas envier
l’heureux auteur, que la plus séduisante des Arabes, la belle Gémilé,
enivroit de voluptés sous les hauts palmiers du rivage de Rosette, ou
l’amant plus audacieux qui sut vaincre la fierté des princesses d’Abyssinie.
Toutes les contrées d’ailleurs no sont pas également favorables
à ceux qui voudroicnt faire usage de ces grands moyens ; plus elles sont
rapprochées de nous, moins elles prêtent à ces hrillans effets; ot chez
les Grecs, q u i, sous tant de rapports, rappellent leur antique civilisation,
on perd jusqu’à la ressource d’exalter le bonheur de la vie sauvage ct les
rares vertus des peuples barbares (2).
(1) Le mont qui domine ces superbes campagnes
est toujours nommé, dans Homère, au singulier
neutre , tô laV/Mov; mais lorsqu'on vouloit désigner
la contrée, ou l'ensemble de celte partie de l’Ida ,
ou disoit ra rKS/asa, les Gargares : la ville clle-mcme
étoit ainsi désignée par un nom plurii l, usage doiitil
y a beaucoup d'exemples en grec cl en latin; Albènes,
Avivât, Tlièbes, Virgile emploie toujours le
mot Cargai-a au pluriel.
lilas ducit amor Irans Gargara.............
Gto«o.Lib.Ill, V. 269.
(î) Personne n’a poussé plus loin que M. le docleur
Forster la bienveillance pour les peuples, donl les institutions
humaines, comme on l’a si souvent répété^
n’ont pas encore perverti l’Iieureux naturel, u 11 ne
Avant d’aller plus loin sur la côte que noits vouons dc suivre, cl que
n’a décrite encore aucun voyageur, je vais passer dans l’île dc Ecsbos,
sur laquelle je n’ai pu donner, dans le premier volume dc ce voyage,
que des notions Ircs-imparfailcs; mais je désire n’y être suivi que par
ceux à qui la geographic dc ces lieux inspire quelque Intérêt; je sens
trop bien que co ne peut être le plus grand nombre des lecteurs, pour
ne pas me croire oblige dc les avertir.
La véritable configuration dc l’ilo dc Lcsbos n’a presque aucun rapport
avec celle qu’on lui attribuolt dans les diverses cartes do ia Grèce
publiées jusqu’à co jour. Ces cartes, en effet, ne pouvoicntquc répéter
les mêmes erreurs, ou varier, par un citarla tan ismo trop commun, des
suppositions toutes également gratuites, puisque aucun travail exact
n’avoit encore servi à les rectifier.
Slrabon, qui d’ailleurs donne à peine à celte île la moitié do son
étendue réelle en disant qu’cllo a i io o stades de tour, a conservé la
tradition d’un événement donl les effets sont encore bien rcconuois-
sablos ( i) . C’étoit une opinion généralement reçue, que Lcsbos avoit
autrefois fait partie du continent, ct en avoit élé séparée par des
secousses violentes du globe, et par une irruption subite des flots. Lo
souvenir vague de cet événement avoit été conservé par les anciens : il
doit être rapporté à la grande époque do la rupture du Bosphore dc
Tiiracc, qui donna brusquement passage aux eaux du Pout-Euxin. On
conçoit quelle dut être la ibrco des flots descendant lout-à-coup d’un
Iwssln supérieur; quelles explosions, quels décbircmens produisit au
même instant rinlroductiou de ces eaux dans les volcans dc Lcmnos,
do Skyros, ct dc quelques parties dc l’Asie mineure, dont les plaines
furent alors inondées. Des causes si puissantes opérèrent sur d’autres
parages dos changemens bien plus grands encore que celui-ci ; ct les
Ilécatonncsos ne sont même que les sommets do montagnes peu élevées,
puisque, dans le détroit qui sépare Lcsbos dn continent, les pins grandâ
profondeurs dc la mer ii’cxccdcut pas 5o à 60 brasses. Les rochers qui
» faut pas, écrit ce voyaget
a idée trop dèsavaiuag
mglais, se faire une
s nouveaux Zélaii-
» dais ; quoiqu’ils aient massacre onze Anglais ulce luat
1. chaloupe l’A venture, el mange lecapitaincFrançois
'• -Marion, avec vingi-irois hommes de son équip.age,
a je puis vous assurer que ce sont de bonnes gens ,
“ qm ne Iraiteiit pas mal les étrangers. Ou retrouve
'i'nnUi / / .
M chez c
» quels X
tous les témoignages d’honnètoté avec
]ui n’est pas civilisée peut '
leiihr.
Lettre du. docteur Forster d M. Magellan, imprimée
dans ie Journal de Physique de l ’abbé Jiozier, aniiée
1775, page i32.
Ci) .Slrab. Lib. XIII, p, GiG, Lib. XI\', p. 654.
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