
les monls Ida, donl une des croupes, beaucoup moins liauLc (]uc les
autres et plus rapproebce dc uous, porloil jadis la laineuse Ilion. Nous
nc {»ouvous encore ([ue présumer vaguement, d’u{)rcs la nalure du lerrain,
jusqu'où le golié s’enloneoil, el où s’élcndoil le camp des (jrees : mais
si le même bonheur ([ui nous u conserve le lombeau d’Ajax, el qLick[ucs
restes, du moins, de celui d’Achille, avoil aussi préservé d’une entière
doslrueliüu le lombeau que les Grecs élevcreiiL à tous les guerriers tues
dans la bataille précédente, cl qui éloil un peu eu avaui des vaisseaux,
tutÔov xtto TTpo viüv ( i ) , iious pourriolisuloi'Siious Ibrmer uue idée assez juste
de la p l a c e q u ’o c cu p o il le re tran ch em en t c o n s lru il par le conseil d e lS e s lo r .
Noiisado{)terions l’opiniond’Aristarque, que paroît nous avoir conservée
l’archcvêquc de Thcssalonique (2); et nous Iracerious raiicieii rivage cinq
stades on arrière de la muraille el du fossé, (¡ui dovoieuL enfermer dans
leur enceinte le tombeau commun, axpiroi- r^êov, pour ne pas laisser aux
Trovcns ravanlage que cette hauteur voisine leur auroit ]>rocuré.
En remontant le long du fleuve, environ à 3/|00 Loiscs de sou
embouchure aeluelle, 011 appcrçoit daus le marais que forment les eaux
slagnantes, un petit (loiil de pierres, sur lequel ou peut passer à
clicval daus le fort de l’été. Je crus voir à jieii de dislaiice de ce puiiL,
au milieu des roseaux, ciucbiues marbres, el les restes informes d’un
tertre cn partie détruit par les eaux; et je jugeai, pciit-êlre assez
légèrement , qu’il avoit élé autrclbis semblable aux tombeaux déjà
reconnus. J'imaginai d'abord (jiie c’ctoit le mouumenl (¡ne je cbcrcbois
avec tant d’ardeur, comme uu moyeu de fixer mes idées; mais je no
tardai pas à rejeter cette su|)posiliou, en trouvant à l’extrémité ojiposéc,
près de Kouni-Keui, uu véritable tombeau, bien conserve, ct dont la
position répond beaucoup mieux aux circonsianecs rajjportées par
Homère. En effet, c’est à la gauche du camp que s’étoiciiL alors livrés
les combats; c’est dans celte partie que les guerriers avoient péri: il seroit
donc peu vraisemblable qu’on eût transporté leurs coiqis à l’extriànité
opposéede la ligue pour les brûler, et qu’on leur cùLiilevé un monument
devant les troupes d’Achille, qui seules n’avoient point combattu. Je
me trouve ici a|)puv(i de ro[)inioii de !M. Hcyiie, qui, sans savoir (pi il
existe uu pareil inonument à la gauche du canq), présumoil cepeiidaiil
1|UC la devoil avoir clé le tonilicau commua, ¿V.p ,ro ç T-ÿaCos ( i ) ; et ce
savant nc faisoit que .suivre l’opuûon do plusieurs aueieus Sclioliaêes.
Les („.ces Cl les Troycns sont convenus d’uu armistice pour rendre
les dcru.era Iiouueurs au.x guerriers qui vieuucul do périr dans les deux
armées. Nestor presse scs eompaguous dc remplir ce pieux devoir, et
d enlever promptemc.it les corps avec des chariots : . Nous les brûlerons,
» dit-il, uu jieii eu avaut tics vaisseaux, ct nous pourrons cn rapporte!
» les os à leurs cnfans, lorsque uous retournerons dans notre patrie :
» sortons ct (levons sur la plaine nn toinheau qui leur soit commun
llu s loin le poèu- aj-a.it dix-rlt les funta-aillcs faites aux Troycns par les
soins de Pnam, ajoute : .. De l’autre coté, les Grecs affligés plaroient
» leurs morts sur le bûcher ; aussi-tôt que le (bit les eut consumés, ils
. rcloarncre.it sur leurs vaisseaux. Durant cette dernière partie dc la
< nuit ou faurorc ..’a point encore paru, mais où l’obseurité com.ncnec
» a s’afioiblir, une troupe choisie veilla près du bûcher; ct les Grecs
» elcvercnt cnsnitc sur la plaine un toinheau commun à lous (2). »
Les Grecs, persnadés par les sages avis de Nestor, eonstruiscn! !„,uite
«n mur avec de hautes tours, dans lequel ils prali,,ucnt des porles assez
larges pour laisser passer les chars; au-delà ils crcuscm uu larec et
profo.Kl fossé, qu’ils arment d'un rang de pieux 1 ce rotranehcmem
deleniloillcs vaisseaux tirés sur la grève, et couvroit néeessaircmem aussi
le tombeau commun. Puisque nous croyons avoir lrouv<: cc .„„....ment
tious potn-oi.s déterminer avec assez dc précision, la. position de ee!
ligues <1111 s’étcndoicnl de la gauche à la droite du canqi, et qui, du
temps d’Homère, étoient déjà détruites, ct recouvertes par les sables.
Place sur l’A crilos-lymbos, je vois à ma gauche uue colline étendue,
(1) lliad. I-ib. V ü , V. 334. (2) Kust. ad Llb. XXIII, 3 58, pag, rèi^ü. ¿-dit-Ilaûil.
(i)Debuit liic turaulus in locis i ........... ........
silus esse, iu Ixva castrorura pai io. Obsurv. iu lliad
Lib, VII, Turn. V , pag. 3G4-
Crcdfiidiini csl valltini iiule a dcxlra tiiimili seu
australi latere cxtirdia habiiissc, ut iudc prooederet
aille froulcm caslrurum. Ibid. pag, 3G6.
(•Jl lliad. Lil>. VU, V. 4 33, et seq.
Le .Seiioliaslc de Icditiou de Villoi.sou jette des
doutes sur rauilicuticité dos vers 334 et 335, .lans
lesquels Nestor .lit , q„ou poorra reporter les os des
guerriers liions ti le.ii-s eiifaus; il (leiiiaudo coiiimeiil
011 pourra recoiiiioiire ces os confu.sémeiil brûles, et
coininciu on les reporlcra cn Civce , s'iLs sont ensevelis
daius un iiièiue luiiibeau.
U’s dinieull* qui iVappeut le .Seholiastc, s’éva-
nouisseut d'elles-tnèuies. lorsqu'on sail.ainsi que nous
auroras le.s moyens de nous en couvainerc (|iiaiid nous
nous occuperons des funérailles de Palrocle, qti'ou
éleignoil le feu dés que les cliaiis éloieul entièrement
consuméc.s, el les os hlaiicliis par la flamme; qu'on
les rceueilloit pour les enfermer dans une unie ; que
les touiliearax de terres amoncelées, eu grec zipSa ,
en latiii tunniU, ne oonlcnoieiit souvent que les rosies
du bûcher et le.s débris des objcls qu'on y avoitjelés -
qu'eufin c'éloil pltiu'il des nioiiumous consacrés à lu’
mémoire des niorls, que de véritables tombeaux,
pui.squ'il uc paroit p.us que leurs os y fussoiu loujoiir!
renfermés, (^»uoique daus la circonstance dont il s'agit
ICI, on eut brûlé un grand nomlire de corps à la fois,
il II en éloit p.is moins possible de distinguer les resles
de eliacuu de ces guerriers, par la pl.acc qu’ils occu-
poiciil sur uu amas de bok irès-éteudu.
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