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c lc la I r a d u c t i o u t u r q u e , n e p o u v a n t r e c o u r i r { a c i l c m c n t à r o r i g n i a l . Cc
n’est pas la première ibis qu’on aura ])u làirc, dans notre siècle, ce reproche
à qucl(iues-uns de ceux (jui se mêlent d’crudition : combien de
traductions IVançaiscs des AiUcurs Grecs ont été laites sur les versions
latines !
L ’Erincos est surmonte par l’extrcmilc d'im morne, qui sc prolonge
cn arrière jusqu'au précipice dans le fond duquel coule le Simoïs, ct
qui forme ainsi uu rempart naturel, couvrant dü côté du midi le terrain
où fui la ville.
Le sommet escarpé qui s’élève sur l’Erinéos, du côté du couchant,
me paroît être ce qu’llomérc appelle Skottî» (Scopiè)^ l’obscrvatoirc,
le iiou où fou monloit poitr voir au loin dans la plaine. Cette cime
porte nn tombeau conique très-élevé , et recouvert de gazon. Nul
passage d’Homère n’indique les mânes qui ont droit de le réclamer;
el nous ne pouvons par conséquent avoir une parfaite certitude qu il
existât dc sou temps. Je scrois cependant très-porté à le supposer,
d’après la parfaile ressemblance de ce tombeau avec celui d’Ilus , et
parce (pic sa hauteur ajoutant encore à l’avantage de celle posilion pour
observer au loin, il a pu contribuer à faire donner le nom de Sy-oxi»,
d'observatoire, à cette crête élevée.
Si dans un sujet où tout est déjà si merveilleux, on ne dcvoit pas
conslammcnt s’intcrdire des conjectures fondées sur de simples indices
néccs.sairemcnt très-incertains, on pourroit croire que ce tombeau csl
celui de Laomédon. 11 n’cn est point parlé dans Homère; mais Cointus
de Smvrnc le cite en parlant du tombeau de l’amazoue Peiilhcsiléc : elle
fat, selon lui, brûlée cn avant de la ville, et ses restes lurent placés
conlro la muraille, sur une lour saillaiilc, ct près du tombeau de l.ao-
médüii (i).
La porle Scée, S/.aïai nvAai, tiroit son nom dc son exposition au couchant,
(JUC les anciens regardoient comme la gauche du monde ; ct c’est,
sans doute, jjar une suile de cette prévention que l’on a conservé l’nsage
d’orienter ainsi les cartes géographiques (2). La porte Scée etoil aussi
(1) Jpüiià' fôr.K zsfixuxâw/tf;,
Àx-Zf.svoi -.áp-f/,axv ciîiir,zov Tiipi «íyí; ,
llCf/« èttI hmvxoxtî , T.xf ia-.ix AxogHov-.a; ,
lïfa xi/zfi IhvÎEîilei';;.
Coitil. Smyrn- Lib. L v. 80
(2) Eustalli. ad lli.id. Lib. Ilf. i 45,expli(]iiek's muls
uxaiai 5tv)æi , pa r iîriKs.;, occideulalcs; el il ajoute ipibii
appcloit ffxatà ou àpiazipà, les lieux situés au couehaiil ;
maii yàp iÎTOi iptaztpà zaivrixà.
Ira
.il.pcldc ¡jorlc Dardaiiicnno ( i) ; ct c’cloil la seule qui pût doimer passage
aux chars. Dc lous les autres côtes dc la ville, il n’j avoit d’issues
cpic pour les gens dc pied : eux seuls cn effet pouvoicnt dcsccudrc les
rochers escarpes qui dominent le profond ravin du Simoïs; ct c’est par
CCS portes, à l’ahri dc toute attaciuc de 1a pan des Grecs, que les assièges
conscrvoicnt uuc libre communication avec les montagnes et tout fintc-
ricur du jtays. La porto Sccc ctoit dcfcncluc par de hautes tours d’oû l’on
découvroil toute la plaine : c’csl dc là ([uc Priam, arrachant scs cheveux
blancs, ct la mallicurcusc Ilécubc, sc livrant à toutes les douleurs d’une
mère, conjttrcnt leur cher Hector dc no poittl sc me.snrer avec un Iniros
tro]) redoutable; enfin c’cst eirfacc dc cette parte, qu’H cclor, se dérobant
à leurs prières et aux larmes d’Andromaque , tombe sous les cotqts
d’A cliillc, dans cc combat si hien décrit par Homère, et si mal entendu
jusqit’an moment où l’aspcct du terrain me fit nailrc une idée absolument
nouvelle, et qui, je crois, sera généralement adoptée.
On va suivre sur la carte la course des deux héros, ct l’on sera convaincu
qu’.Is n’ont pas fait, comme on le supposoit , trois fois le tour de la
ville, mais qu’ils ont couru presque circulaircmcnt devant la ville, sur
nn espace assez honié (2).
« Tandis qu’Hcclor ctoit cn proie à ses irrésolutions, Achille, sem-
.1 blahic au fier dieu dc la guerre, s’approelioit, agitant sur sou épaule
« droite sa latice redoutable. L ’airain dc sou armure brille comme la
• flamme, ou comme un rayon du soleil levant. Hector, à l’ajqiroelie
• dc son ennemi, csl saisi dc crainlc, ct n’osant fattendrc, il s’éloigne
» dc la porte, ct prend la fuite. Achille le poursuit avec rapidité : tel
» un épcrvicr, le plus prompt des oiseaux, s’élance du sommet des
• montagnes sur la timide colombe; clic se détourne, ct s’efforce de
.1 fuir ; mais il fond sur elle avec des cris aigus, el bientôt il l’aura saisie :
» ainsi voloit l’ardent Achille. Hector d'frayc l'uyoit sous le mur d’Ilion,
» et rcdouhioit dc vitesse : courant loujours le long de la muraille , ils
» passèrent auprès de l’Eri'neos c l dc la pointe clevcc, naoû Saoir.»«
• nul ’Ffmiv ¡¿n/iiii/Tit; puis ils s’élancèrent dans la grande roule, Éz z r f
“ aizaSiG» fsvsrâ.ro, et ils arrivèrent aux deux sources abondantes, dont
» les eaux forment le sinueux Scamandre........................ Jms guerriers
(i) lliad. Lib. XXII, V. n (2)Ib. V. i 3 t et scq.
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