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Adramj'ttion fut la patrie clc quelques litterateurs distingues; du poète
Diolimc, dont il nous reste des fragmens, ct qui vivoit dans le troisième
siècle avaut J. C.; dc l’orateur Xénoclcs, dont l’èloqucnco arrêta, dit-on,
la vongcance des Romains , et obtint grace pour son pays qui avoit
embrasse le parti de Alilbridate ( i) .
Cette ville, aujourd’hui à 4000 toises dc la mer, en ctoit jadis beaucoup
plus rapprochée, ou, pour m’exprimer mieux, la mer étoit moins éloignée
de scs murs. On reconnoît facilement que la plaine si unie qui 1 eu
sépare actuellement, a été formée par les terres que les rivières ct les
toiTcns ont charriées du sommet des montagnes voisines. La rivière qui
traverse cette plaine, et coule de l’est à l’ouest après être sortie dune
gorge près du village nommé Farenclli, est peut-être un nouveau canal
que s’est creusé l’Evénus, depuis qu’il a cessé d’ètre reçu sur l’aqueduc
destiné jadis à conduire les eaux dans la ville.
Entre les villes d’Adramytlion et d’Autandros, étoit colle de Chrysa,
célèbre par son temple d’Apollon Smintbeus , ct sur-tout par cette
belle captive que son père, poiilifc du dieu, vint réclamer au camp des
Grecs (a). Clirysa, qui étoit autrefois sur le bord de la mer, eu est
aujourd’hui à quelque distance, par l’effet des attérissemcns dont je
viens de parler. Des Cilicicns qui l’iiabitoient furent forcés par les malheurs
dc la guerre do l’abandonner, et transportèrent leurs foyers et
la statue d’Apollon sur la côte de la Troade.
Une source d’eau thermale ne laisse aucun doute sur la position
d’Astyra; et l’on retrouve quelques vestiges d’un temple dc Diane, qui,
placé au milieu d’un bois sacré, ctoit desservi par les habitans d’Anlandros.
Si l’on remonte le long de la petite rivière que l’on rencontre avant
d’arriver à Astyra, on traverse le village do Zéilèli, b.âti sur les ruines
dc l’ancienne Cilla, qui avoit aussi son temple d’Apollon, d’ou ce dieu
étoit appelé Cillæus; ct l’on arrive sur l’emplacement dc Tlicbo, inhabitée
dès le temps de Strabon, mais reconnoissablc par les débris qu’on
y retrouve encore. Ce canton, célèbre par sa fécondité, et que les Lydiens
"et les Mvslcns sc disputèrent long-temps, s’appeloit la plaine dc T lièb c,
0i:€nç Tstèiov ; eu latin I/lebes Canipics (3).
E ’â ' i ;
Ti-y
(l) Slrab- L it. XIII, 1» Gi.'j.
(a) Uiad. L it. I, v. 3SG.
(3) Sriab, Lib- XIII, p. G88.TIl.-Liv. Lib. XXXVil,
P
Le village (rAiilanclros conserve encore son nom sans aacunc aUcra-
lion. .Le ¡)orl, appelé aujourd’hui Lidja, est excellent, et met à l'abri dc
Lous les vents. C’cst-là que les navires et les bateaux du pays viennent
cliargcr les produits dc ces ricbcs contrées, ainsi que les bois que l’on
lire du Gargarc, ct qui fournissent les chanlicrs de IMitylène, comme ils
oifrircnt jadis à Encc les moyens de construire les vaisseaux, sur lesquels
il s’éloigna, d it-on , de sa patrie désolée, pour aller en Italie fonder
l’cmpirc romain. Autandros s’étoit d’abord appelé Edonis ( i ) , et puis
Cimméris, parce que les Cimméricns roccupcrcnl peiidaiii un siècle :
elle prit ensuite le nom qu’elle porte, d’un chef des Eoliens, ou, selon
d’autres auteurs, d’une colonie de file d’Aiidros qui vint s'y établir.
Si fon en croit le poète Alccc, cité par Strabon (2 ), ccLLo ville fut aussi
au pouvoir des Lélèges; ct il ajoute qu’elle étoit placée immédiatement
sous le mont Alcxandria, une des sommités dc l'Ida. Celte montagne,
sur laquelle Paris, nommé aussi Alexandre, avoil jugé les trois déesses,
est probablement un des pics qui accompagnent le sommet plus élevé du
Gargarc; ou, scroit-cc le Gargare lui-mème qui, comme tant d’autres
objets de cette contrée, avoit deux noms? On n’exigera pas, sans doute,
une parfaite certitude sur fcndroit précis où fut jugé ce fameux différend,
qui attira de si grands malheurs sur les Troycns, et qui, traité
sans cesse depuis trente siècles, par les peintres el par les poètes, est
apparemment un sujet inépuisable.
Un peu plus loin sur la côte, étoit une ville qui portoit aussi le nom
dc Gargarc, située à 16 milles romains d’Antandros, ct à i/jo stades
d’Assos (3). Ces distances connues m’ont décidé à placer cette ville
auprès d’une fontaine désignée sur ia carte, et près du village d’iiic , sur
une pointe qui, sans s’avancer beaucoup daas la mer, est cependant
reconnoissablc.
Toute cette contrée, exposée au midi, à couvert des vents du nord
par une muraille de hautes montagnes, ct par-tout arrosée des eaux qui
cil découlent, est pcut-clrc le plus beau ct le plus fertile pays de la
terre. Aussi, la ricbcsse dc scs productions est-elle le dernier terme de
(i) Aiigiivüs agiraur divûm, classeinqiiii sub ipsà
.Aiitaiiclro cl Pbrygiæ moliiniii' montibus Idæ.
Æbinu.Lib. I I ! ,v . 5 .
Pliu- Lib. v, cap, 3o. Slcph. A'erb. Av:«vîîo;.
(î) Aie. ap. Strab. Lib. X l l l , pag. 6ü6.
(3) Slrab. Lib. X lll, pag. 606. Scrv. ad. Vi.
Gporg. lib. I, V. roî. Macrob. .Saturn. Lib- \ , cap. ;
Tab. Pculing. Segm. 8.
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