
c o n l i c c s d e r a n ü q u i l é ; e t s o n i c r l i l e s o l , e m b e l l i p a r le s a r l s , o l'iV o it
d e L o u s c o t e s d e s m o n u m c n s , c t d e s h a b i t a t i o n s r c c h c r c l io o s .
Aucune dénomination ancienne ne me paroît pouvoir sc rapporter à
remplacement de Rcmer; mai.s en suivant la route ridèlcmcnt tracée sur
ma carte, on arrive bientôt à Adramy Lli, (|ui a conservé son nom ct tons
les avantages dc sa belle posilioii(i). La ville csl défendue des vents du
nord par les baulcs cîmes ilu Gargarc : d'un côté, s’élèvent en amphi-
thcàlrc des coteaux couverts de vignes et d’oliviers; dc faulrc, s’étend
une riche plaine arrosée de plusieurs ruisseaux, dont les eaux, divisées
par d'inlelligcns cultivateurs, répandent par-tout la fécondilc, el doublent
les produits dc la végétation.
Adramytlion avoit été fondée par les Lydiens; ils lui donnèrent le
nom d’un de leurs rois appelé Adramus, qui régnoit peu dc temps
après la guerre de Troie. Cette ville, ayant acquis dans ia suite un grand
degré d’opulence, fut célèbre tant que la Grèce jouit dc sa liberté : elle
devint une colonie d’Athènes, et reçut les habitans de Délos, lorsque
les Athéniens les eurciiL expulsés de leur pairie (2) ; elle ne perdit rien
de son importance sous le gouvernement des Komains, qui, suivant
Pline, en firent le chef-lieu de la province (3). Devenue chrcticnnc,
elle eut ses évêques jusqu’en 869, époque du huitième concile général,
où ou les retrouve pour la dernière fois (4)- Au commencement du
douzième siècle, clic fut détruite par Zacharie, chef dc pirates, mais
bientôt rétablie par les soins dc fcmpereur Alexis Comiiènc. Ce souverain
fut parlàilcmcnt secondé dans cette généreuse entreprise par Eumallnas
Philücalc, quil eu avoit charge, et qui, après avoir rebâti la ville, en
assura la conservation par une victoire signalée sur les Turcs (5).
En continuant dc clicrclier le nom d’AdramylUoii dans fliistoirc du
Ba.s-Empirc, 011 trouve (¡uc cc fut dans le port de cette ville qu’Andronic
le vieux fit arrêter en i 183 Lampardas, général distingue, et attaché aux
(1) Mes Cartes sont rédigées il'après l'ortliograplie
laliiie, par déférence pour im usage constant, adopté
par d'A iiville, et par M. le major Rennell, qui ont
droit ruii ct l'autre à faire loi eu géographie ; je
crois cppenilaiil devoir souvent d.ins mou texte
cuiplojcr les mots grecs, saus l’altération que les
I.aüiis ont faite à cerlaiucs désinancps. Tous les
Grecs qui savent un peu leur langue écrivent encore
aujoiird'liui ; mais le peuple a pris l'Iiabitude
de supprimer, au iiüniinalif, daus le langage
ordinaire, la dernière syllabe de tous les mots terminés
PU l'vv : c’est ainsi que l’on dit liwnf.fi,
pour ¡j.oyxiTr.pii.y. Cet usage existoil déjà dès les temps
les plus reculés, puisque l’on trouve dans llomere
les mots ixy.pu jiüur Smpyisy, et -■pècfi pour rpiqiuoy.
(2) Thucyd. Lib. V,cap. i , l'ausaii.Lib. IV,cap. 27.
(3) l’iiii. Lib. V, cap. 3o.
(4) Oriens Christ. Tom. I, col. 701 ct 702.
(5) Ann. Comnen. Lib. XIV, p. 420.
intérêts du jeune Alexis Comnùnc que cc féroce empereur de Con-
slantinople venoil de faire étrangler ( i) .
Ce lut aussi dans cette ville qu’Andronic Paléologuc convoqua en
1284 les Arsénites ct les Josépbitcs, avec le projet de les engager à
s’entendre ct à sc réconcilier (2). Ces deux sectes n’étoient point divisées
par quelques-uns dc ces points de doctrine sur lesquels l’erreur peut
cire excusable : il s’agissoit d’un crime que tous coiidamnoiciit également,
mais donl les partisans du patriarche Joseph, alors en place, croyoient
qu’il avoil pu accorder le pardon, tandis qu’Arsenne, destitué, persitoit
à soutenir qu’on n’avoit pu légitimer au nom du Ciel une usurpation
fondée sur un altenlat. Miclicl Paléologue, tuteur du jeune Lasearis
son souverain, lui avoit fait inlmmainemcnl brûler les yeux en 1262, et
s’ctoiL emparé du trône. Le patriarche Arscmie l'avoit excommunie, ct
de vaines protestations de repentir n’avoicnt pu le fléchir ; il pcnsoit
bien que la religion peut pardonner le crime, mais non pas en laisser
le fruit au criminel. On sut trouver à cet inflexible patriarche un successeur
plus iraitablc. Joseph ne refusa rien; et une partie du clergé
grec , probablement la plus nombreuse, partagea son indulgence ;
l’autre resta constamment attachée aux principes d’Arscnnc. 11 est à
remarquer que celle espèce de schisme survécut à l'usurpateur, et aux
deux patriarches.
Aiidronic, fils ct successeur de Michel, sacré par Joseph, crut qu'il
éloil de sou intérêt d’élcindrc ce genre dc division, ct de ra]ïprochcr
les deux partis; il en réunit les principaux membres à Adramytlion. Après
de longs débats, les pieux Arsénites consentirent à s’en rapporter au
jugement du Ciel, que les adroits Joscphitcs sc flattoieiiL bien dc diriger.
Il fut convenu que deux rouleaux contenant les motifs allégués de ¡lart
ct d’autre seroicnt jetés dans le même brasier. Les Josépliitcs lurent
moins bien servis qu’ils ne l'avoient espéré ; les deux cahiers furent
consumés à la fois. Cetlc neutralité apparente du Ciel ne put produire
qu’un calme momentané. Les discussions sc ranimèrent; elles agitèrent
l’Orient pendant près d’un siècle encore, ct prouvèrent que, si le pouvoir
parvient à comprimer l’opinion, ou même à ia désarmer, il ji’csl
pas toujours en lui do la changer au gré de son iulérct.
(1) Nicclas- Lib. I, c.ip. i
'Vome I I .
(a) Nivoph. Cr.'g. Lib. VI, c.ip.
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