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des trois fleuves, IVEscpus, le Carcsus, cL le Grauiquc, t[ui découlent
(lu mont Gargarc , et se dirigeant au nord-csl, vont se jcler dans la
kroponlidc. La contrée rcijut le nom dc cc prince; et pour honorer sa
mémoire, on ie donna égalemcnl à la ville bâtie depius sur ic rivage
(le rilcllesponl : ses mânes n’ont [»as â se plaindre dc la [»osLcrité,
puisque CCS lieux le portent encore.
Je me permets pour cette ibis de n’clrc pas dc l’avis dc M. Barbié
du Bocage sur une question géogra[)bi([ue. Je nc saurois admcUre, à
r(’[)oquc de la guerre de Troie, l’exislence dc la \itle maritime a[»pclée
Dardanus , AxfJ'am : quoique mon savant confrère Fait mar((uéc sur sa
carte, je la crois d’une origine moins ancienne ([ue ic temps au([ucl
nous nous reportons. Homère ne la nomme point, comme Font cru trop
légèrement presque tous les iraduclcurs, plusieurs comincntaleurs, ct
ceux qui les ont co[»iés (1). Les mots xnVot AapJ’aviMv employés par le
poète nc me paroissent nullement signifier ([UC Dardanus ibnda la ville
depuis connue sous son nom, mais bien qu’il établit la colonie, Félat
de la Dardanic. Les fondemens d’Ilion ne furent jetés que par son petit-
fils, et le poète fait entendre qu’il n’exisloit encore aucune ville dans la
contrée : il dil posilivcmeiiL que les bases dc FIda étoient seules habitées,
ct ([Lie les nouveaux colons s’étoieut d’abord conccnti’és dans Fintéricur
des montagnes, donl les vallons sont fécondés par de nombreux
ruisseaux (2).
Si mon ü[)inion est nouvelle, du moins elle aura un défenseur
ancien, cl d’un grand poids ; car c’est évidemment dans cc même sens
que Thucydide em[)loie l’expression d’Homère, lorsqu’il dil d’Amplii-
lochus, éHTiiTiv A/zôiAcj/ixv, il fojida l’état, la province d’Am[»hilocbie; ce
prince donnoit en meme temps le nom d’Argos à la ville construite dans
sa nouvelle possession, et aucune aulrc ville nc porta le sien; le sens do
Thucydide n’est donc pas douteux (3). Le seiioliaslc de Lyeopliron,
aux vers 72 et 78 , em[)loie avec la nuhnc Inlentioii le mot ; et
' 1I ITcvne. Oi)sorv. .tù lib. XX, pag. •’•J. M"’' Oaoicr,
Tr.iduct.de l'Iliade. Toin. IH, pag. 3og. lìilaubé, ibid.
Tom. I l i , pag. ibq. in-8». Banier, MylLol. I-iv. \ ,
cliap. VII, pag. /|2<j. édit. ¡11-4°.
(a) 3i , izci oJ-w ÌÀto; kn
Kv -lòi'i.) r.cr.óhTzo, ¡/cpvrMv àySù'iiruv,
À)/.’ cV Aapitoii W.SCJ rMuT.Sxxo; lic;.
lliad. Lll). .'i.V, pag.2i6.
Strab. I.ili. X in ,p ag . 5ya,
(3) Apyoi TÒ Aaçd.ozix.èv vm Aij.yàuyJsa xf.v àUnv hmc
ficxà zi Tpuir-i............AfiyO.iyiii i Knfdpea......... ¿/rwvvpov
zi, iauzo-: T.azpiii Àpyo-,
Tiiucjd. Lib. 11, cap. 68.
sans cloute on pourra trouver beaucoup d’autres exemples favorables à
mon opinion. '■
Enebthonius parvint à une opulence qu’Homcrc exprime avec une
fouo exagération, en disant qn’.l devint le plus riche de tous les
hommes : d avou trois mille cavales dans ses prairies; c’est la ricliesse
des Cozaqucs du Don, el des Tartares de la Bucharie ( i)
Tros, sc rapprochant de la plaine, avoit fonde la ville d’Ilion dont
la position, lacile à défendre, donnoit en mémo temps les moyens
détendre la enitnrc dans une riche campagne, ct de communiquer L e e
la mer. C etoit un nouvel étahlissemeiil que ce prince formoit cn faveur
d uu de ses fils, tandis que l’autre devoit conserver le patrimoine de ses
percs, ct le fruit de leurs premiers travaux.
La Dardanic devint donc, après la mort de T ro s , le partage d’As-
saraeus, perc d Anchise. On montra long-temps l’endroit des monts Ida,
mi Veuus s etoit eprise de ce jeune prince veillant sur ses troupeaux f )
Jupiter en courroux punit le trop fortuné mortel, qui, long-temps
combattu par ses terreurs religieuses, avoit enfin cédé aux avances de la
deesse; mais ciui, à la venté, n’avoit pas été ensuite aussi discret que
1 exigent de si hautes aventures. Le père des Dieux, par uu genre do
justice quelquefois à l’usage des souverains, frappa le bel Anchise de
ses ioudres, cn pardonnant à sa fille.
Au défaut de son père hors d’étal de combattre, Énée, secondé par
les deux fils dAiUenor, conduisoit les troupes dardaniennes eonü-e
lennem, commun (3) i elles formoient une grande partie de l’armée
divisce en trois corps, les Troyens, les Dardanicns, el les alliés. Homère
ne manque jamais dc les distinguer, de les nommer panieuhèrement •
otlorsq e 'n am , Hector, ou quelque autre chef, s’adresse à l’armé!
entière, c’est en disant :
Kf'*AsW^,u.Tp&î, yj, AdfAtm, ¡Vi'xospoi.
E c o u te z , T r o y e n s , D .ird anien s , et voua alliés.
lliad. L ib . V I I , V. 348. X V , 4a5.
Nous ne prèlerons point foreille aux calomnies qui ont attaqué la
’ et scq.
(l) Aiaimm où zmff uiivV.ptyBiutov (Saaûrâ
ü; 3n ¿çvitoraTo; yUm ivOpixav.
Ilwtl. l-ib. XX.pilg, Jîy.
Tome 11.
(a) Hymti. in Vener. Vers, a
(3) lliad. Lib. II, v. 819,
IL, , ;