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reconnoitre, et qu’on pourroit s’égarer dans certains quartiers déserts
do Rome , an milieu des décombres qui rccomrciit les fondemens
de ses édifices renversés?
Lucain suppose que César ne T o u t point passer dans la Troade, sans
rendre liommagc à la terre natale des glorieux ancêtres dont il prétendoit
descendre; ct le poète saisit ce prétexte dc peindre rapidement tout co
q u o les champs troyens c o n s c r v o i c n l encore, on rappeloicnl d’intércssanl.
Sigeasquc petit f;tmæ mivator arenas,
E tSLmoeiilis aq na s, et Graio nobile busto
l lb o e l io n ,e t muUum debentes v atibus umbras.
C ircu it exustæ nomen memorabile T r o iæ ,
Magiiaque Phoebei quæril v estig ia muri.
Jam s y lvæ s tériles, et pulres rob orc tranci
Assaraci pressore d omos, et templa Deorum -,
Jam lassa radice len cn t , ac Iota leguntur
Porgama dumetis : eliam periere ruinæ.
Aspicit TIesiones scopulos, sylv asqu e latentes
A iicb isæ thalamos; quo ju d e x sederit an tro ;
U n d e puer raptus coe lo ; quo v er t ic e nais
LuseriL (Elione : nullum est sine nomine saxuin.
Inscius in sicco serpentera p u lve re r ivum
T ra u s ie ra t , qui X antu s erat : securus in alto
Gramiue ponebat gressus ; P h r y x incoia manes
Ile cto r co s calcare vetat. Discussa jacebant
S a x a , nec ullius faciem s crva iitia sacri;
H e r c e a s , monstralor a i t , non respicis aras?
O sacer et magnus v atum la b o r , omnia fato
E r ip is , c t populis donas mortalibus ævum {1).
„ Admirateur dc la gloire , César se hâte vers la plage sablonneuse
dc Sigcum, il Tcut YOir le cours du Simoïs, cl le Rbctéc anobli
parla sépulture d’un héros grec; il veut rendre bommage.à ces ombres
qu’ont si bien servies les chants des poètes. 11 fait le tour dc cette
Troie jadis consumée par les flammes, et qui ii’csl plus qu’un nom
mémorable; il rcchcrcbc les longs vestiges des murailles construites par
Apollon : mais des bois stériles, des troues pourris pèsent sur les palais
d’Assaracus, ct dc leurs racines liiliguccs compriment les tciiqiles <lc.s
Dieux. Pergame entière est cachée sous les ronces; les l uiiies même
(i)î.ucau. Wiarsal. Lili.JX. v .9 6 1 -9 8 1 .
ont péri. .Le liéros aperçoit les rochers auxcjucls Ilésione fut attachée;
la sonilire foret, sanctuaire dos amours d’Aiicliise; l’aulrc où sic'gca Je
juge des trois déesses, cl l’endroit où le jeune fils dc Tros fut ravi pour
I’()l\-nipe; ct la colline, tliéâtrc dos jeux dc la nymphe OEiioiic ; car
dans CCS lieux il n’est pas une pierre qui n’ait nn nom. Gésar avoil
traversé le lit desséché d’un ruisseau serpentant à travers des sables
arides , c’cst le Xautlic, qu’il avoil méconnu. Il monte avec sécurité
sur 1111 tertre élevi; recouvert dc gazon : le Phrygien qui le guide lui
défend dc fouler les mânes d’Hector. Des pierres mutilées nc préscn-
toicnl plus aucuns indices de leur destination sacrée : ne voyez-vous pas,
lui dit-il, les autels de Jupiter Jlercéen ?
O précieux ct divin laieiiL des poéte.s, il n’est rien que vous nc puissiez
soustraire aux coups du destin; ct les peuples meme qu’il condamne cà
piirir, reçoivent dc vous l’immorlalité ».
Les anciens édifices d'Ilion n’exisloient plus sans dontc; on n’y trou-
voil plus que des ruines, ct il n’est pas étonnant qu’au milieu des ravages
de l’iiicendic et dc la destruction, un étranger eût quelque peine à distinguer
des lieux, qui nc lui étoicnt connus que par les chants d’Homère.
l^c palais de Priam, et scs antiques murailles bâties par les Dieux avoient
péri. On ne relrouvoit point ces fastueux débris qui cn d’autres lieux
altosleut la magnificence des siècles passés, elia??i per ie r e mince j mais
Lucain ne dit assurément pas qu’on lût dans rinccrtiludc sur femplacc-
incnL d’Ilion, ou même qu’ou méconiint la place de ses monumcns. II
point seulement la nécessité où l’on ctoit d’en rechercher les fondations
cL les débris sous les arbustes ct les ronces qui les recoiivroicnt. Il suj)pose
que César a besoin d’etre guidé par un des habitans <pi’inslruiscut d’an-
cieinics Iradilions ; il passe lo Xanthe sans ic remarquer; ce n’étoit
qu’un ruisseau coulant sur une surface de gravier : ct tel est cn effet ce
fleuve durant l’été dans toute la partie inférieure à ia jonction du Simoïs.
César moiiLc sur une élévation coiiverlo de gazon, in alto gj-aminej ct
le Lln-ygioii lui apprend (|u'il foule lo lombeau d'Hector. Enlîu il lui
moulrc dans quclipies débris informes, les restes défigurés des autels de
Jupilcr llcrcccii ( i) . Comment auroil-on pu en trouver les débris, et
iO Zsi;c>(0;, (le tot-.o;, t'iiceiiilf, liniiu-, cutlos ; soit des libalions, et l'on y Invoquoit le pouvoir
]n|ùl.’r ¡ii’olcoU’iir, ilOfen.sa.i’ dos liobittilioii.s .- ses Uilolturo lî.i père des dieux et dos hommes. Priam,
aiilds étoioiil placés daus ia cour, sv ai/.i ; ou y k i- décide .1 aller redemander le corps de son lils, invoque
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