
N" 19. Rcyers <i’un mcdailloii Te M. Aurclc, précieux par sa rareté
ct sa parfaite conservation. On lit autour:
Elit CTP. T. KAAAÏCTCOT.
Titus Callyslcus étant stratège.
Au milieu est la statue d’Esculape élevée sur un cippc; ct des doux
côtés sont deux fleuves couchés, au-dessous desquels on ht les mots
CEAEINOÏC ct KHTEIOC, Ic Sclinus Ct le Cctius. Il existe une médaille
semblable an Cabinet impérial de Paris, mais elle est déligurée par la
retouche défectueuse d’un graveur, qui n’a pas su reconnoitre ct rétablir
les noms des doux fleuves.
N- 20. Revers d’un grand médaillon dc Caracalla. Un magistral tenant
d’une main une patère, de l’autre un rouleau, semble invoquer Esculape
placé plus loin dans sou temple : un sacrificateur immole un taureau,
quelques antiquaires prennent la ligure principale pour celle do l’Empereur
lul-même; mais rien uc le désigne; elle n’a point la lôtc couverte,
ainsi qu’on le pratiquoit dans les cérémonies romaines: il est plus probable
que l’on a voulu représenter le magistrat demandant au dieu la
guérison du souverain. Ou lit autour de co médaillon la même légende
que nous avons déjà remarquée sur celui du n” 18. Ils ont élé frappés
tous deux à la même époque, lorsque Caracalla vint à Pergame.
E æ p i . i c a t I O N de la Vigne tte qui termine ce Chapitre.
Pline, dans son immortel ouvrage, où nous puisons des notions si
précieuses sur les connoissanccs et les arts des anciens, parle dun pave
en mosaïque exécuté dans le palais dc Pergame, et qui scmbloit accuser
la négligence des valets. L ’artiste y avoit représenté les débris d’un fcstm;
ce qui avoit fait appeler cette salle asaroton, qui n’a pas été balayée : ct cc
nom resta aux pavés que l’on fit à l’imitation de celui-ci. Ou aimcroit à
penser que l’artiste n’avoil pas figuré des objets dont l’image ne sauroit être
agréable; que son art, dirigé par un goût sôr, ii'avoit exprimé que des
couronnes dc (leurs, des fruits ct quelipics vases brisés; mais il faut convenir
que l’expression dont Pline sc sert, n'est jias favorable a cette idee. Au
centre du plaucber, dont le marine, d'une couleur unie, avoit reçu ces
incrustations, on avoli placé un tableau particulier, représentant nn vase
circulaire, sur lequel étoient posées des colombes qui nettoyoient leur
plumage : Tune d’elles aloiigcoit, vers la surface dc l'eau, sa tête, donl.
l’ombre éloil parfaitcmcnL exprimée.
Celeberrimus in hoc genere, So sus , qui Pergami slravil qucm
'vocatif, asaroton oecoii, quoniam purgamenta cccncc in pavimenlo,
quoeque everri soient, veluLl relicta, fecerat parvis è testulis li/ic-
lisque in varios colores. Mirabilis ibi columba hibens, et aquam
umbra capitis infuscans. Apricantur alioe scabentes sese in can-
thari labro ( i ).
Cc genre d’ouvrages, perfectionne dans la suite par les Grecs, leur avoit
été transmis par les peuples de roriciU, ainsi que presque tous les arts qui
n’exigeoienl que dc l’adresse; et le luxe sans bornes des Romains encouragea
Lous CCS travaux, inférieurs sans doute aux productions du génie,
mais qui élcndoicnt ct varioicnL les jouissances de la richesse. On voyoit
dans la fameuse galère construite avec tant de magnificence par liicron,
des planchers couverts dc tableaux en mosaïque, qui offroicnt toutes les
scènes dc Tlliadc (a); ct cc qui est plus singulier encore, César, dans ses
expéditions, faisoit porter tm pavé du même genre, que l’on plaçoit dans
sa tente ( 3 ).
Eu 1787, le prélat Furietti, faisant fouiller dans les ruines de la villa
Adriana, crut avoir découvert l'agréable monument dont Pline a parlé,
ct qui du temps de cet historien dc la nature sc voyoit à Pergame. Hadrien
avoit mis un grand soin à rassembler des objets dignes d’orner sa vaste
retraite : il ne scroit donc pas impossible qu'il eût fait apporter d’Asie celte
mosaïque célèbre. Construite sur un marbre séparé, elle avoit. pu être
enlevée sans dommage du milieu de la salle où clic étoit placée à Pergame :
mais Winkclman n’a pas adopté cette opinion; ct si, par un sentiment
naturel à celui qui découvre un monument précieux, le prélat Furietti est
resté persuadé qu’il possédoit l'ouvrage même dc Sosus, le savant auteur
dc rilisLoire dc l’Art a pensé qu’il n’en avoit retrouvé ({u’une copie (/{.).
( l)P lin .Iib .X XX V I,c ap ,25. — LmiotiM imliquo
qui! ce tableau represenlniit les colombes, faisoit partie
tlu plancher cecos asarolos. Plusieurs paves eu
mosaïque, rticcmmeiU découverts, coiifinuenl celte
conjecture : le fond <
leur ; les plus niagnifiqu
d’une frise ; au centre es
table particulière de ni;
nécessaire à l'exécution
saïqucs, qui .sont d'un ti
s ont leurs contours enrichis
un tableau incrusté dans une
:bre , disposition également
et au Iransport dc ces mu-
ivail plus délicat que le reste
du plancher. Tels sont les pavés découveits par le
eardinal Marefosclii, cl donl le tableau représente des
centaines combatlaiU des lions ; tel esc celui qui orne
aujourd’hui une des pièces du musée du \ alicaii, et
qui offre des masques cl des altribuls bachiques.
(2) Taira f i rrdtra fasrUty àûamVf.oif iuyKsi-
Hittr b ait nr xariaKiearfiércr ras i rtfi ri'ir iKiafa juvîof.
Albeii. l.ib. V.
(3) Suct. Lib. 1.
(4j Hist, dc l’AiT, Liv, à I, cbap. 7.