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Minerve des médaillés dTlium. La ville dc Pergame étoit aussi sous la
protection de cette déesse , dont l’image sc retrouve également sur les
médailles des Philétaires.
R° 3. Cistophorc sur lequel on voit, d’un côte la corbeille mystérieuse
entourée d’une couronne de lierre, de l'autre, deux scrpcns autour d’un
carquois; à côté est un dard , et dans le clmmp se remarquent plusieurs
monogrammes fo rm é s , l’un des premières lettres dumot Pergame, l’autre,
de la première syllabe du nom d’un magistrat, qui sans doute étoit alors
Prytanc. Les cislopliores étoient ainsi appelés , parce que ces monnoies
offrent toujours rimage de la cista ou corbeille d’où sort uu serpent, emblème
du culte de Bacchus. Les cistophores , Kinroipopoi , étoient proprement
ceux ou celles qui, daus les fêtes de Bacchus, dc Cérès et dc Proserpine
, portoient sur leurs têtes des corbeilles. On contracta dans la suite
l’habitude de désigner par le même nom dos monnoies grecques, sur lesquelles
sont gravées ces corbeilles mystérieuses , et qui frappées dans
plusieurs grandes villes de l’Asie mineure , étoient toujours en argent,
du memo poids, et au même titre.
Ces villes libres et indépendantes , mais unies par des rapports politiques
ct religieux , formoient une sorte de confédération , ct leurs relations
de commerce étoient à-peu-près les mêmes ; elles sentirent l’utilité
d’uiie monnoie uniforme pour simplifier et multiplier les transactions. La
balance du commerce étoit nécessairement en faveur de ces riches contrées
; leur numéraire s’accrut, sc répandit dans l’Orient, et les cistophores
y dcvircntunc monnoie généralement admise.
Quelques exemples conservés par l’histoire peuvent faire juger combien
les cistophores étoient devcnns communs , pour une époque où les
métaux étoient si peu abondans. Man. Acilius Glabrio, triomphant d’An-
tlochus-le-Grand, ct des Étoliens, fit porter parmi les dépouilles des vaincus
doux cent quarante-huit mille cistophores ( i ). Peu de temps après,
L. Emilius Regillus ayant vaincu sur mer un des généraux de ce môme
Anliochus, rapporta cent trente-un mille cistophores; L, Cornélius Scipion
en versa dans le trésor public trois cent trcntc-uii mille sept cents
après son expédition contre ce prince ; ct presque dans le même temps,
C. Manlius Vulso en fit voir deux cent mille cinq cents dans sou triomphe
sur les Gallo-Grecs. Ces cistophores n’étoicnt, au reste , qu’une foible
(i) Tit. Liv. Lib. XXXVII, cap. 46, 4 8 , 5g ; Lib. XXXIX, cap. 7.
partie des richesses montrées an pcuiile par scs généraux Irioiiiphans ,
et ensuite déposées dans le trésor ¡mbhc. Des sommes considérables en
d’autres monnoics, des lingols ct des vases d’or cL dargeiiL, l(;s inciihles
les plus précieux; cniiii, tout ce qui pouvoit éblouir la multitude, éloit
exposé dans ces solcimitcs : ct lorsque les généraux offroicnt à Iclal dc tels
produits des contributions, on peut bien supposer que les peuples vaincus
en avoient payé davantage. Aussi, Tile-Livc rapporte-t-il à lu première
expédition d’Asie l’origine du luxe et de la corruption, qui firciiL daus
Rome dc si rapides progrès. « Ce fut, dit-il, cette armée qui apporta dans la
capitale un faslç ot des excès étrangers : 011 vil pour la première fois des lits
ornés de bronze; ct nous reçûmes de fOrient ccsvêtemens reclierchés, ces
tapis précieux, tant de riches étoffes, et ces tables, ces buffets qui parurent
d’abord des meubles magnifiques. C’est alors que des musiciennes, des danseuses
et Lous les jeux des histrions furent introduits dans les festins : alors
un repas devint uiic affaire importante el ruineuse : un cuisinier, chez nos
pères le dernier des esclaves, fut porté à un prix immodéré, ct vit mettre
ses services au rang des arts : ct cependant, ajoute l’historien, à peine
étoit-cc là le germe du luxe monstrueux qui déprava les âges suivans » (i).
N° 3 . Revers d’un grand médaillon dc bronze de l’empereur Commode.
Il offre une composition intéressante. Hercule, armé de sou arc et dc sa
massue, regarde avec complaisance son fils Téléplie nourri par une
biche: sur une roche voisine, l'aigle de Jupiter, les ailes déployées,
indique la protection accordée au fils d’Hcrculc par le père des dieux : au
bas, 011 remarque uu lézard dont il n’est pas si facile dc donner l’explication.
On lit autour du médaillon :
€ m CTP. A IO A H P O Ï,
Diodorc étant stratège ;
au bas, nCPTAMHN. B. NCOKO.
(Monnoie ) des Pcrgaménicns , néocorcs pour la seconde fois (2).
N“ 4. Cistophorc frappé à Pergame, autour duquel on lit la légende
latine : Q- METELLÜS. PIUS. SCIPIO. IMPER.
Eckhcl a prouvé avec une grande sagacité que cette médaille fut frappée
l’an dc Rome 706, c’cst-à-dirc ¡dis avant J. C . , la même année où fut
donnée la bataille dc Pharsalc (3).
( i) Tit. Liv. Lib. XXXIX, <•
{g) Ibidem. Torn. IV, p. 36i-
Tome I I .
(a) Düct. > . vet. lo in. I l, p. 468.
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