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A V E R T I S S EM E N T .
LAïc Nolico liisloriquc sur 31. do Choiseul é to it indispensable. M. Dacîer, son
confrèri' vX sou am i, a b ien ro u h i y p o u rv o ir, en me p ermeUant d'im p rim e r le
discours cfuil p ro n o n ç a dans le sein de r in s liliii, pre sq u e au momciiL même où
. la u o iu e lle de la morL de M. de Choiseul se ré p a n d it dans Paris. 31. Paya,
succ('sseur de rA u te u r à l’Académie, e t 31. le duc de Lev is, qui a reçu 31. I.ay a ,
m o n t a ccordé la même laveur p o u r les discours q iiils o n t p ro n o n c é s dans cette
occasion; et ces dilTérens m o rceaux, joints à u n e no tic e également intéressante,
p a r 31. de F é le tz , compose ront une iiisloirc complète de la vie e t des ouvrages
d(i 3L de Clioiseul.
Ih ic table a n a ly tiq u e , faite avec le p lu s g ran d soin, d o n n e ra au lecteur la
facilite' de re tro u v e r, à v o lo n té , les passages d o n t il p o u rro it avoir besoin.
y Pour ¿ire approuves.,
.) De semblables projets vcuIenL être aciievés
NOTICE
L A V IE E T L E S O U V R A G E S
DE M. LE CO.MïE
DE CIIOISEUL-GOUFFIER.
P a r m . D.VCIER.
SECRICT.VIRE PERPÉTUEI. DE l ’aCADÉMIE ROYALE DES l.NSCRIPTIONS ET BELLES-I.ETTHE.S.
Voilà ce que me rép o iid o ien t q\iclques-uiics des personnes à qui je lalsols p a rt
d u mien. J 'a i rem p li la co n d itio n q u e lle s m 'im p o so ien t : puisse le suffrage du
p u b lic être le p rix de m o n travail !
]No t a . Je réclamerai l'indulgence du lecleur pour différentes interversions dans l'ordre luiinéritjuc
des Planches, en quebjues endroits du Tome II, paiiiculièrcmeiiL dans le XM.'' Chapitre, ces
transpositions étant l'ellcl de circonstances touL-à-i'aii indépendantes de ma volonté. Cependant
aucun numéro ne man(|ue : un court examen suffira |)our sen assurer.
jVT- le comte de (:noi.sRm.-Gor«-iEn (M.U'ie-G.ibiiel-.Vugiiste-Florenl)
naquit à Paris, en 1732, d'une de ces nobles et antiques races dont l’origine
se confond presqtie avec celle de l’auguste dynastie qui nous gouverne, et
dont toutes les pages de notre liisloiro attestent l’importance des services et
la continuitd de 1 illustration. M. de Clioiseul fit ses ¿ludes au collège
d'ilarcourt, et ne s'y fit pas remarquer ¡jar ces progrès rapides, ces talents
precoces, qui promettent presque toujours beaucoup plus qu'ils ne tieunciit :
mais il en remporta toute l’instruction qu’on pouvait alors y acquèrii-, et
un goût décidé pour les lettres, et particulicrcmcnt pour les arts. A cette
époque un grand nom et une grande fortune ne senaicnt trop souvent qu'à
inspirer aux jeunes gens celui de la dissipation et des amusements frivoles,
bien sûrs qu'ils parviendraient san.s peine .aux emplois et aux lionneurs
dont la carrière leur était ouverte par leur naissance. M. de Clioiseul fut garanti
de la contagion dos exemples qu’il avait sans cesse sous les yeux, pat-
son attrait pour l'étude, et par la culture des arts du dessin, auxquels il
consacrait constamment la plus grantlc partie du temps que lui laissaient ses
devoirs et les bienséances, auxquelles il était assujetti par sa jiosition dans
le monde. 11 était surtout teUemcnt épris de l'antique Grèce, qu’à peine
sorti de l'enfance il montrait le [ilus vif désir de voir celle contrée rendue si
célèbre par les arts, par les talents, cl par les grands honimos dans tous los
genres auxquels elle a donné le jour, et dont le nom seiü coiumantle le respect
et l’admiralioii-
Ccpendaiil, sans perdre de vue le projet de son voyage et sans cesser
de s’y préparer, d’autres soins vinrent l’en distraire, et en retardèrent
l’exécution de quelque» années, pendant lesquelles il épousa l'béiilière
de la maison de üoufller, dont il associa le nom au sien, el fut nommé
colonel, grade que les liommes de son rang obtenaient ordinairement
Le moment tant désiré par M. de Choisotil arriva enfin, après une assea
longue attente. Guidé par les conseils, éclaiia- par les leçons du célèbre .abbé
Itarlliélcmy , el accompagné d'artistes el d'Iiommes rapablcs do le seconder
dans scs rcclierclics et dans ses travaux, il s’cmbav(|ua sur VAinlanie, au
mois de mars 177IÍ, étant alors âgé d'environ u4ans, pour aller visiter en
plnioso|ilie les coiuréos que, bien des siècles auparavant, scs ancêtres av.iicnt
|iareonrurs en pèlerins armés, |iüilanl )>artoul avec eux la Icrrenr et la
dévnsialion.
VAlalanle était commandée par M. le marquis de Chaberl, capitaine des
vaisseaux du roi et memlire de l’.-Vcadémie des Sciences, qui était chargé de
donner une carte réduite de la Méditerranée, et qui avait pris avec -M. de
Choiseul l’engagement do le conduire sur tous les points où il voudrait aborder,
et de l'y attendre pendant tout le temps qu’exigeraient ses courses et
ses perquisitions dans rinléricur du pays-
A la manière dont .avant son départ M. de Choiseul parlait dans le monde
do son projet de voyage, le grand noiubre pouvait croire qu’il no sc propo-
soil pour but que l’umiiscment; ou était étonné qu’il allât le clierclicr si
loin el à si grands frais, quand il pouv.ail le trouver près de lui; et 011 se
demandait où jiouvait le renconti-cr, sur une tcri-e inhospitalière et asservie
à la pins grossière ignorance, un jeune colonel, l’un des hommes les plus
distingués p..rmi ceux qui l'étaient le plus par un nom iiluslre, la faveur
du prince, l'écint du rang, la noblesse du caractère, les ngiémenls de
l'e-pi-il, et cette élég.inte urbanité dont ,1a France a toujours fourni les
luodeh'S.
Mais M- de Clioiseul parlait dans les cercles avec la légèreté d’un homme
du monde et de ceux qui l’écoulaient; et il pensait et agissait en sage. Ce
n'était pas la Grèce op|)riméc par le farouche cl orgueilleux Musulman
qu’il brûlait de visiter; il n’.aurait eu qu’à gémir sur de hautes et accablantes
infortunes ; il demandait à la Grèce c.aptive el humiliée des impressions plus
douces, quelques traces non eiuièremcnt clfacées, quelques faibles restes de
sa splendeur p.asséo; il y cherchait la Grèce d'Uomère et d'ilérodolc, et,
remontant de trois mille ans dans l’espace des âges, il voulait retrouver les
vieux peuples, les vieilles divinités, honorer à Dclos le berceau d’Apollon,
y i-cvcr l’entrée pompeuse des lirillanlcs Théories d'Athènes; h Troie
plcnvcr sur les fils de Priam et sur les malheurs de toute sa famille; cou-
lomplcr Athènes et fouler le sol de la ville de Minerve, incertain peut-être
s’il porterait ts )>rciuiei-s
temple de la déesse ou à l'école du
divin Platon.
Fidèle au plan qu’il s’élail formé ava
dant son séjour dans la Grèce, fouilla
coiubres, interrogea toutes les ruines, s;
qui e.st elle-même une ruine vivante et
Il son départ, M. do Choiscul, pcn-
tous les débris, remua tous les dé-
ins négliger la population moderne,
infortunée de cette antique cl heureuse
population, qu’honorenl depuis tant de siècles noire admiration ■
regrets. Il recueillait avec un soin scrupuleux ha forme ou le.i rosies d’un