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mère , donl le génie les avoil déjà si bien servis , (¡ne leurs niàues voiiL
(Hrc redc\ables d’uu cvdlc nouveau.
L'adiiiiralion qu’inspiroienl les vers du Prince des ¡»ocLcs, ajouta beaucoup
encore au scnliaictiL religieux quo les Eoliens, liabilans de la
Troade, conservoicuL pour les héros dont lu renommée donnoit uu si
grand lustre a leur ¡>avs. Si l'ou monlrc aujourd'iiui dans les Pyrénées
les traces du prétendu passage el des iorccs jilus ciiéliumaiiics du paladin
Roland, il est bien naturel que roii conservât sur les ruiues dc
rilcllespont le souvenir des événcmens célébrés ¡lar lo ¡ilus grand des
¡lücLcs, dont les vers étoicnt ¡»arlouL enlcndiis et répétés avec enlhou-
siasnic.
La vénération des peuples pour la mémoire d'Achille cl le cidle (¡u'ils
lui rendirent assurèrent la conservation du Lombeau ; ils venoient y dé})0-
scr les ¡irémices dc leurs récoltes ct souvent apjiaiscr par des sacriiices
scs màncs redoutables. L ’on n’cùl osé passer la nuit ¡>rès du monument
dont ou lo voyoit, disoit-on, souvent sortir couvert de scs armes et agitant
su lance avec l'ureur; il étoil le souverain cl reflroi du ¡»ays, jadis
théâtre de scs victoires. Ce¡)endanl, la .superstition y voyoil aussi (¡uelquc-
fois des spectacles plus doux et ¡»lus rassurans; elle y surpreuoiL Lhétis
eiilüuréc de scs Néréides, s’élevant sur les îlots pour appeler ct pleurer
' un üls ravi trop tôt à sa tendresse (i).
A¡»rès la guerre de Troie, les Tljcssalicjis avoient envoyé pcndanl un
assez long lemps des dé¡)utalions ol'irir chaque année des sacriiìces, et
célébrer des jeux près le tombeau d’Aehdlc, mais les souverains qui sue-
cédèrent aux yEacidcs négligèrent, comme il arrive (¡uel(¡ucfôis, les
lionneurs dus â la dynastie ¡»vécédentc; quelques villes sculemeiil étoient
restées ¡»lus ildèles â la mémoire du héros; déjà même leur zèle s’éloil
rclroidi, ct cet antique usage alloit être totalement abandonné Jors([u’une
ai'ireuse sécheresse maniièsla le courroux des Dieux : l’oracle de Dodoiio
eonsultc reprocha aux Tiiessaliens l’oulili d’uu devoir sacré, ct leur
prescrivit d’envoyer l'aire chacjuc amice au divin lils do Pélée un doul)Ie
sacrillcc comme à un Dieu, el conimc à ini mortel sorti dc la vie.
Un navire ayant des voiles noires lI•ans¡)orloit sur les bords Troyens
(jualoi’ze ministres de cc culte religieux; deux taureaux, Fun blanc,
( I I Stral>. t . XIII, J). ioG-Pliiloslrat.rilà Aixillgp. L. IV,c. i i,p. i/j8;c. lü, p. i 5a. Ileroic. c. ;f),§ 12, p. 738.
D E L A G R È C E , 309
l'autre noir, nourris Jans les forêts dn mont Pciion ; le feu s.aeré .allumé
eu Tliessalic; et pour les libations, de Peau du Spcrcliius. C’esl à cette
occasion que les Thcssalicns ordonnèrent, les premiers , d’envoyer des
amaraiitlics pour couronnes funèbres, afin que, si les vents ii’étoicnl pas
lavorables, elles arrivassent snr les bords de l’Ilellespont sans être
lances. Le navire dcvoit entrer dans le port pendant la nuit; ct, avant de
toucher 1c rivage, on adrcssoit cet liymuc à Thétis :
@STi ¡cvctvia.,
Qîti riflAiia,
ron fj.iyctv tîkî<; uîoV 'AxiR-Acî,
roü 0n«7-a fjiv ¿Von (puViç
miy-Kî, Tpoi« Ac¿x^v,
raç J ¿JD11 cl^avoiTo'j yivsdç ttcíÍí
i<T7va.ijs, noVroç s#s<.
^cLivi Trpoç «.ÎTr-jn rôvJV xoAojvov,
fLiT AxiXKÍ(t¡q çaTTupa, (èaiv'
à^'àxp'JToç fiird Qsa-cctAÎctç ,
Qsti Kvavía.,
OÎti rinAsia (1).
• Tliétis, divinité dos mers, Tliétis, épouse de Péléc, c’cst toi qui
» donnas le jour au giaiid Acliille; il a laissé sur le rivage troycn toul cc
> ipi’il tenoit dc la nalure Immaiiic de sou père, ct le Pont-Euxin possède
« l’essence immortelle qu’il reçut de la divmc nature. Monte surceliiiut
» moiiumont cl iirciids ]iarl aux sacrifices qui vont être olfcrls à Acliille ;
» moule, el, suspendant les larmes, viens tc mêler aux cnfans dc la
» Thcssalie : viens, Tliétis, divinité des mers, Tlietis, épouse do Péliri. »
Arrivés au pied du moimincul , les Tiiessaliens couroient autour plusieurs
(ois, nus el armés, cn frapjiant leurs boucliers, ct ajipelant ..fcbillc
agramlseris; puis, après avoir orné de lleurs le sommet du tombeau, ils
y crcusoieiituiic losse, cl immoloiciUun taureau noir aux mânes du béros,
comme a uu mortel; les cx|iialioiis étant terminées, ils rcdcscciidoiciit au
rivage; ct lu sacrifioieiil â .Veliille im taureau blancavcc louteslcs cérémo-
(i) Nous avoiLs SUIVI ici I cxcclloiue <i<Ution des iUTOi(¡iies ilo l’hdostiate, donnée parM. Boisson.ide (ij. a3G ,
<Jiii a corrigé tout cc morceau d’après les manuscrits. {l'Éditeur)
J ' o t n c 1 1 . _ u