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.,y(i V O Y A G E P - IT T O R E S Q U E
stades au-dessus du bourg dos lliens 'IAiî'»» ziigK. CcUe distance sc trouve
aussi assez juste, si l'ou ailiuel avec moi que cc bourg ctoit sur l'cnqila-
ccmcnl iV J k tch é -Keu i, à l’extrémité dc la [ilaine dcïliyiubra (i) . Je nc
(i) M. de dioiseul, sans trop se rendre coniple
des molifs sur lesquels it appuie son opinion, place
Callircloné sur la peule clc la colline à rcxlrémitéde
Iticiuclle éloit ‘siluéc Itium-Reccns, el le Bourg des
IliensMi villagecV.-/l’ic/nU’eca;maisconmic iliiaformé.
dil-il, .[UC des conjectures, qu’il regarde lui-nième
comme peu foiidfe.ll(;st possible dccherclierà établir
la position de ces lieux d'nne manière plus solide.
Callicoloné ou la belle éléoulion, éloit sur la droite
derariTiée des Troycns lorsqu’elle marchoit contre les
C.rccs; clic éloit peu éloignée du .Simoïs d'Homère,
et les Dieux favorables aux Troycus venoient s’y rc-
noscr i>ouv être speciaieurs des combats c[ui alloient
sé livrci’. Slraliou, eu se servant du coimncnlaiie de
Démétiiiis de .Scejisis, dit que « Callicoloné éloit
n éloignée de .'|0 stades dTlium-Beccns, ct que celle
„ êrafoeucc étoit à dix stades du bourg des lliens «
(llb. Xlll, p- 5ç)7 ct 598 ). 11 ajoute en même temps
que« ce bourg des lliens, Iliensium pagus, hvM->
. /¿an, otï Démétrius de Sccpsis plaçoit rancienne
„ Troie, étoil situé 5o stades plus haut que Uiuui-
„ Receiis, en remontant vcrslTda-, qu'il doit dans la
„ plaüie Cl qn’0.1 pouvoit focilenieut tourner autour .
(pag.5g5, 59Ü, 5q7i Syg). To.is ces lieux doivent donc
trouver leurcmplaccmcntdans la plaine en remontant
vers ITda? Les 3o stades évalués, loujours cusiadcs Pyilnqucs,
égalent 2î8otoises qui, cn les prenantàpartir
des murs iVIlium-Rrcens , portent le bourgdes lliens
dans la ¡daine même, entreuue branche du Scamandre
nu Simois d'Homère, qui s'asséche dans l’été, et une
petite nviere qui, à peu de distance dc là, va se jeter
dans leScamaTidfo, De ce bourg des Ilieus, Slrabon
compte .0 stades juqu’au Calliccloné ; cl, comme
ailleurs, il dit quecette colline esl à 4ostades d’ Ihum-
Receris; il s'en suit qu'elle esl au-delà du bourg des
lliens à l’éganl d’Ilium-Recens; on ne peut tlonc la
supposer sur la penic de la colline, à l'cxircmité de
lannellc est silnéo celle ville même; elle ne .st-roil
pas au-delà du bourg des lliens à l'égard de cette ville.
D'après cela je pense qu'il faut chercher dans la ¡.laine
au-delà de cc bourg, ua autre emplacement qui
lui convienne.
Lallicoloné .signifie belle élévation, et ce nom
de qn'llomère lui donne , semble indiquer
une colline isolée, ayant la forme d'un tumulus,
mais beaucoup plus grande. 10 stades Pylliiques font
Il - 5G toises. On ne trouve point d’élévation
...trticulière à cette distance dc fcndroit oi. se place
le bourg des ihens dans la carte de la plame de I roie.
Mais, nn peu plus loin, le village .f \ktclié-keu. s’ék-vc
sur une c.illinc isolée assez considérable qm pourroil
lrès-bien représenter celle de Callicoloné,- je pense
même que ce village est mal placé dans la caile ct
qu'il pourroil iHie rapproché vers fOuest, sans que
l'exaclilude générale en souffrit- .àlors il se Irouveroil
à la distance iiuliquéc par ,‘^tiabon, et l’élévation sim
laquelle il est silué scroit k Callicoloné.
A la vérité je nc suis pas k premier qui ait regardé
ia colline d’AklcIié-keui, comme pouvant représeu-
1er celle de CalUcohmè. Le major Rennell a émis
cette opinion avant moi ( observ. ou the loi-ograph,
of ibe plain ofïro y , p. 4 5 ); mais malbcurcusement
cette découverte ne fa pas mené aussi loin qu’il eût été
possible. En examinant le local de la Troade , il n’a
point eu deconfiance dans les cartes françaises; il u'a
pas voulu se lier à celle de M. Kiuiffer qu’il comiois-
lit et que uous donnons aujourd’hui au public; il '
qui
755 c
pkTcre ks caries anglaises qui sont moins bien levées
et moins cx.ictes, el même il y a ajouté des détails qui
ne CüiivicmienC point au local.
La colline Ac Callicoloné. sc\o->\ Strabon. est ime
élévation le long de laquelle, à la di.stanccde 5 stades,
coule le Simoïs'(Lib. X l l l , pag. Sg?). JI. de Choiseul
a iraduil, suivantfiiiiciemie inlerprétatiou, cetie coi-
üne avoil 5 stades de circuit ; maisM. Coray, dans une
note de la Iraducliou française de cel auteur, du (Tom.
IV, part, r , p. 177) qu’il a préféré avec l’aulmier de
Grciiiemesnil lire daus le texte Sà-/w au lieu dee>’/, et
ilaraison. 11 résulte donc de celte correction que celle
colline est bien près d’une rivière que Démétrius de
Scepsis, et Slrabon après lui, reconnoissoient comme
le Simoïs de leur temps. Le village à'Akiché-Ketu
n’est pas éloigné de deux petites rivières qui semblent
le cerner de deux côtés différcns; fuiie est le Tliym-
brius.que M.de Choiseul a lrès-bien signalé, et l’autre
plus au nord ne peut être que celle que Slrabon l’ê-
counoitpourie Simoïs de sou temps. Cette riviere
prend sa source clans une cbaiue inférieure du mont
Ida, pa.sse sous un aqiietluc ruiné qui lui fait donner
le nom dc Kimar ou Kamara, el va se jeter clans k
Scamandre ou Simois d’Homère un peu au-dessous de
fcmpliicemeiit que prend te bourg des lliens ol va
peu au-dessus A'tlium-Hecens. Elle n'est pas Ircs-
large. M. Dubois, qui fa pas.sée pendant l'iiiver, eu
allant du village de Tch.blak à Aklcl.é-Kcui, estime
qu’elle n'a pas pins de trois pieds de largeur, ctla
carte de M Kauffcr marque vers son embouchure les
ruines (fiin Irès-pelit polit en maçoiiiicvic.
lieiiiiell a également reconnu dans cette
nuis de Slrabon; niais il lui fait prendre un
rniirsquc celui cpi'elle a réellement. H la
à Tcliibliik, tandis
Le major
,1 pa:
qneeelk-ci n’est c
clans le village ck
I chiblak iné,
M. Dubois. Mais, ime anlre c
conduit le ninjor liemicll ii urn
niiiialioii mockrne (jii’il cloniic
le joui nal iiiaiiu.seiit cl 11 I)' • t.i
1 qiii p
cpii
clan.-, c
Sirnoïs, cluuiié
nom il c
à celle rivière. D'après
•lyk.il l'appelle i'/k-
reconnoilre celui ck
par Slrabon (pag. 3a ct
crois pas (|u’il y oiU une ville de TliymLra : ni Iloiiièrc ui Slralion ne la
jioinniciil; cl Elieunc de Bysance esl le seul (pii en suppose, peut-êlj'c
Ibrl legèrcrneiil, rcxisLonce (i) .
On peut faire dériver le nom de Thyinlira du mol grec ©yuh'piç,
agréable y q ui p la ît , et il laul convenir (]uc l’aspccl des lieux déjiose en
faveur dc celle étymologie; ne pourroil-on cc{)cmlanl pas supposer
avec autant dc vraisemblance (pi’il y croissoil une grande (¡uaiililé de
celle plante aroinaliquc, variété dc forigan, la sarieUc, cpic les Grecs
appcloicnl ©ytt^p« et qu'ils nommcnlcncurcaujourd'liui ©p#Coç, par une
légère altération dont beaucoup d’aulrcs mois offrenl des exemples?
Si la posilion du temple d’Apollon Tlivnibréen n’esl pas déleniiinée
par une recherche assez cxacle de ses fondcmens, si nous ne pouvons
proposer mi'mc que des conjccliircs, à Ja vérité fort prohalilcs, sur
la posilion dc Callicoloné, il n’en csl pas de même du lonilieau d’.E-
syélès, aussi hien conservé, <pioique beaucoup moins grand cpic celui
d’Ilus, ct qui sc trouve à la place désignée dans Slrabon. « Le tombeau
» d’Æsyétès, dit cet aulcnr, est éloigné de cinq sladcs dc la ville d'ilium
0 actuelle, il se trouve sur le chemin (¡ui conduit de cclLc ville à Alexan-
» dria-Troas (a). » Ces indicalions sonl ¡»arfaitcmenf justes, el l’on
ne peut méconnoîlrc le monliculc faclice, le monunicnl funéraire (3),
43). 11 me ¡.aroît bien certain que cette rivière e.^t le
Simoïs de Démétrius el dc .Slrabon, mais la dciiomi-
iiatioii de Shimar n’est point du tout dérivée dc cet
aucieii nom. Ou appelle celle rivière A'imor ou A'a-
marn, parce quelle passe sous la voûte d'un aqueduc.
Les Grecs iiommciit une voûte du mol latin
Camera, berceau, toit recoiirôé; et je pense que le
I/. Ctu’Iyk, qui avoit traversé celte rivière près du
village d’Eski-Aklché Keui, favoit également appelée
Kimar; mais que son écriture n'éluut pas bien nette,
k Major a pris pour deux lettres ce qui u’en formoit
qu'uiie ot a lu Shiniar-àu lieu de Kimar.
En jii’outiiU la rivière de Kimar ou Kamara ¡loiir
le Simoïs de Démétrius de Scepsis, et de Strabon, j'ai
cru pouvoir placer, sur ses bords, au village d’VXki-
.\kiclic-lxcui, l'ancien lieu ilc /’ oû'um,.appelé ensuite
PoUsma, où les .Aslypaléens avoient formé un établis-
seiiicut avant dc bâtir Jlium-Recens (.Slrab. Lib.
XIII, pag Gcii'. Je pense que c’est aussi k long do
celle rivière que fon doit chercher ie lombeau dc
Pandarus, ce chef des l-ycieus qui fut lué par Diomèdc
devant Troie (Ilom. lliad. V.v. aqot, et dont Elicuno
de liysauce fait ineuliou ( verho ZOfia).
Le village d’Aklchélxeiii, hàtisiir le Callicoloué ,
est aujourifliui en ruines. Ses habilaus l’out ahau-
ikiiué depuis queliptes aimées à cause du mauvais
Tome 11.
air. Les débris des maisons encombrent les rues, et la
mosquée u'a plus de toit; on voit dans l'intérieur de
celle-oi quatre colonnes de granit gris qui viennent
d’un monumeut antique. Beaucoup il’aïuiqnilés ont
clé transportées de ce village dans celui de lioti-
iiar-H.iciii. .Sur la pente de la colline d'Aktclié-Kcni, du
côté de Bounar-Bachi, M. Dubois a vu une grande et
épais.se table dc marbre, gissant sur le tenain, dont le
dessous paroit offrir du relief, ll n'a pu la faire relever;
quelque voyageur jilus heureux yiiou\eia peut-être
un morceau de sculpture intéressant. De ce même
côté, au pied de la colline, le üL (kirlyk a rencontré
deux tiimnhis , entre lesquels passe la roule. Le ¡.lus
grandest appelé A7m/2<j-/é/.é, et l'autre n'a p.is de
nom Rcniieil. Ihid. p.ag i 3-\ I c ¡iremieresl peut-être
le tombeau dcTroilc, uu des fils de Priam, qui.dii-on,
fut tué par .-kchille dans k temple d'Apolloiri'liym-
bvéon (Thcocriti vcl .Simmii ara. Lycophr. v. 3o7 ;
Tzclzès, Ibiii. Servius ad Virg. .Encid. Lib. I, v. 478 ),
cl k second celui dc Blié.»ii.s,iloni ks os furent enlevés
par les Athénieus ct liaiisporlés â Amphipolis sur le
Strymon . l‘olv.a-11. Slraieg. Lib. \ I , c. 53). J,’ Editeur)
(1) Sle|ih. lîys. verbo ©âuêsï.
(2) Strab. Lib. .Mil, pag. Sqq.
(3) Gc tumulus de forme ovale, d’environ 20
pieds de bauteur perj.endiciiLiirc, est situé sur le
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