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haranguent, et réveilicnt leur courage. Sensililcs aux reproches, Jion-
Icux d’avoir un moment (bibli, les Grecs conil>aLlenl avec une nouvelle
ardeur. Ajax renverse Hector cn le frappant d’ime énorme j)iorrc : 011
le croit mort. De toutes parts on coinlial. près dc Uii ; les nus j x n i r s’ciu-
parcr de son corps, les autres pour le conserver ; ses guerriers y |)ar-
vioimcnt. Pcndanl cette longue ct sanglante mêlée, ils le transportent
sur les derrières dc l’armce, el le disposent près du Scamandre, vomissant
des lorrens de sang, ne reprenant qu’un instant ses esprits, et
rctomijaul aussitôt dans uu étal scml)lable à la mort, (1).
Les Grecs proiîtciit de la consternation où la retraite d’Hoiior jette
les Troycns, el ils les poussent avec pins do fureur; des deux cotés
LonilieuL des chefs distingués. Les Troycns, a]»rcs une perle considérable,
sont enfoncés, conlraints de repasser le fossé, fuycut dans la
plaine, et sonl ramenés non loin de la ville, jusqu’à rendroil où Hector,
déposé sur le bord dn Scamandre, hutc contre la mort (2).
Ici, Homère feint que Jupiter sc réveille daus les liras de Junon, ct
voit, avec indignation, les Troyens cn déroute, les Grecs acharnes à
leur })Oursuitc, et Hector expirant dans la ¡»laine. Le père des dieux
envoie Apollon ranimer ce héros, et lui ordonne dc le reconduire
victorieux jusqu’aux vaisseaux d’Achiilc (3).
Hector, abattu pour quelques instans, mais qui n’a élé que légèrement
blessé, retrouve scs forces et son courage, rallie scs Iroupcs, et
rcxicnl à la charge. Ceux des Grecs (¡ui, lro¡» ardenl.s, se sont ¡»ort(\s en
avant de l’armée, cl. i i l c u i i s , s ’c n V .a y en i., s’ (d>ranlenl ;
les plus braves restent seuls, et font lètc aux J’royens, tandis que les
antres corj»s foni leur retraite cn désordre. La troupe qui couvi'c el
protège cc mouvement rétrograde, (¡uoique commandée par Ajax, Alé-
rion ct Teucer, est enfin force® de se rci»licr, après avoir épi-ouvc une
forte perle et vu tomber plusieurs dc scs chefs : toutes Jcs Iroupcs
grcc(iu(‘S repassent le fossé ct rentrent dans leurs retranchcmens. llcclor
les poursuit, achève de renverser la muraille, ct prescrit à tous les clicls
de diriger leurs efforts contre les vaisseaiLx, de tout hasarder pour les
brûler. Ces prodiges de valeur, et do si grands succès, semlileiit ne
¡»üuvoir ('tre ([tic l'ouvrage d’uu dieu; ou croit voir Apollon coniballant
à côté du héros troyen. Hector n’a ¡»oint oublié le sage conseil de
!k)h damas; tontes scs forces sont dirigées vers un seul point, à la droite
(kl camp des Grecs, il a pénétré dans l’intérieur; on se bat dans l’e.s¡^acc
( 1 ) llomcr. Iliùd. Llb. XIV, V. 153 — 43g.
¡2} la. Ibid., V. -uo - Ó2 3 , Cl Lib. XV, V.l
(5) Ll. IbLl. Lib. XV, T. 4 — 3:
qui sépare dc la muraille le fronl dc l’armée (dans h S r u A , ) ( ,) ,le s
uns sur leurs vaisseaux, les auttcssur leurs chars. Hector est parvenu au
vaisseau de Protésilas; Ajax, qui vole partout où le danger l’appelle, le
prévient, et tue Calétor, fds dc Clytins et cousin d'Hector, au moment
ou ,1 lançoit la dammc sur le navire dc Protésilas. Toutes les troupes
de son parti, Troycus, Dard.aiiiens, auxiliaires, combattent pour sau-
ver son corps ct son armure (2).
Ménélas ct Autiloque secondent la valeur d’Ajax, qni tient forme
avec sa troupe sur le vaisseau dont il a entrepris la défense. Ces antres
troupes, enfoncées ct forcées de plier, ont abandonné leur position,
et reculciu à Iravers la première ligne des navires, malgré les instance!
et les reproches de Nestor, ct no se rallient que derrière les proues <nii
les protcgent (3).
Heclor parvient une seconde fois an vaisseau de Protésilas ; il y met
le feu malgré la résistance d’Ajax, dont la lance s’est brisée. La flamme
s’élève; Acbilic, dès ce moment, vengé d’Agamemnon, ordonne à son
ann de voler au secours dc la flotte. A la tête de cinq bataillons de
Tbcssabcns, et revêtu des armes d'Achille, Patrocle repousse les
Troyens, et les poursuit daus la plaine, où il ne tardera pas .a trouver
la »uort (.-j).
Ici, 1 attaque du camp est terminée; mon objet sera rempli, si,
comme je l’espere, on a pu suivre, sans embarras ot sans obscurité, la
marcbc dos opérations célébrées par Homère. Déiionillé des ornemens
ct des fictions qni pouvoicnt donner lieu a quelques erreurs, ce récit
u’est alors qu’un simple rapport militaire, ot il devient facile dc saisir
l’enchaînement des faits, ainsi dégagés de féblonissante atmosphère
qu’eiitredenucut, autour des productions d'Homcrc, les bominages ct
l’acliniratiou des siècles (5).
Suj' h sens des mots ix àpiaxtod dans le vers 1 1 8 du Livre X I ]
de t l lia d e , et dans les vers 326 et 760 du Livre X IU .
En nous occupant du nom donné à la porte d’Ilion,
la porte g auche, nous .avons observé, page aSo dc cc volume, que
(1) Il Cloil Iiiv“c d’un piellirc, selon uu Sciioli.islc de
Venise ( :,d llfod. Lib. V l l l , V. 2 i5 ) , c’csl-à-dirC dc
100 pieds ¡ii'ccs.
(2) llomcr. liiad. Lib. XV, v. 256 - .128
(5) ld. Ibid., V..12I,- 688,
Tome II.
(i) Id, ll>id.,v,689— 746,e iL ib .X V I ,v . i_ G 87.
(5) Ou trouvera sans doute col eslrail d’Homère un
peu sec. M. de Clioiseul s’en occupoit pendant la maladie
qui l’il enlevé; il n’a vraiscmblablciueiit pas en lo
tem])s d’y mettre la dernière main. ( L ’Editeur.) 9^
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