
malheureux, le.s plaroicuL sur io froiiL de leurs troupes, pour qu’ils
rcçusseul cl leur é\ ilasscuL h‘ leu dc reniieml. Chaque parti avoit le même
droit sur eux. Toute la prévo\ aiice du ministère olloman sc bornoit à dè-
Iriurc l'un par rautvc des sujets Iroj) puissans; mais les janissaires alors
mailrcs dc Belgrade, cl ciix-mèmcs en pleine révolte, prévirent que l’excès
dc Topprcssion soiilcvcroil les Chréliens , cl que la Porte trouvcroit ainsi
pour allit's cl pour vengeurs d'aulrcs sujets rehellcs, dont peut-être elle
avoucroilct h'gitimcroiL rinsurrectioii. ils voulurent empêcher les Servions
de sc conccrlor, dc se réunir à ceux d’entre eux dont l’inllucnco
pouvoit dicter d'tiuergiqucs mesures. Le commandant des janissaires de
Belgrade qui tcnoicnl le pacha captif, sc fit désigner des familles que les
souvenirs placent encore au premier rang dans fojiinion dc leurs compa-
Irioles, ciuoiqu’clies en parlagcnt les moeurs agrestes elle sort rigoureux.
Rien n’a j)u ebranler depuis dix siècles le respect cl la confiance dc cc
peuple pour les descend ans des clicls qui I ont conduit jadis dans ces
contrées ; ct ces nobles qui laljourcnt, qui soignent des troupeaux souvcnl
les moins nombreux du canlon, reçoivent sous leurs cabanes des hommages
dont les litres ne sont jamais méconnus dc leurs compagnons d’in-
foiTune. Ces chefs furent lous dthoués à la mort : des émissaires turcs
munis d'ordres secrets sortent de Belgrade ct sc distribuent dans les campagnes
pour exterminer ces lamiiles respectées : le premier meurtre qu’ils
commeltciil rcqvand l’alarme; on s’enqiarc des assassins; ils avouent les
ordres dont ils sont chargés; les villages se soulèvent; ils n’ont cjuc
des bâtons ct des faulx, et ils châruiscnl un corjis dc janissaires sortis
contre eux dc Belgrade; ils s’emparent dc leurs armes; loule la Servie
les imite ; ces paslcurs dcvieiincnt de braves guerriers ; ils sont joinls
par des milliers de Bulgares, sc choisissent des généraux , et ne lardcnl
pas à rcconnoîtrc parmi eux riiounnc supciricur appelé à les conduire
aux combats. I.e suprême pouvoir est chdéré â Czcnii-Georgc qui chqà
auroit eu la gloire d’affrancliir son pars, s’il ciU reçu les secours promis
à sa valeur. Le temps seul apprendra si cc chef courageux est destiné â
ceindre le bandeau des rois , ou si sa tête sera cxjiosée aux porles du
sérail. Mais ces faits cl cet avenir apjiartienneuL à l’Insloire ; et je ne
dois j-)as m’éloigncr jvlns iong-lemjys des cotes dc la Tlirace.
Nous cxanhnorons dans la suite la carte de flJellcspont : nous nous
occuperons alors de la Fhevsonèso , ainsi que des rivages du goKe de
Sai'os, Mêlas sinus; nous allons dans ce moment Iraverser ce golfe,
pour arriver sur ic cap Sai piâlonion, et dc là, suivre rapidement la cote
jusqu’à la ville d’Ahdèrcs.
Le jiromoiiloirc Sarpiyoïiioij, ajijoiird’lmi le cap Paxia ou Grèmia,
CSL doniiiie par la moiilagiie que Jcs anciens iiommuicnL la roche Sarpc-
donicniic : cc fut à l’ahri dc ce cap ct sur ce rivage, cpic la flotte dc Xcrxès
cul ordre dc mouiller cl d’attendre l’armce dcbarrjtuic dans la Chersonese
( i) : cette immense armée ctoit forcée dc lonrjicr le golfe Mêlas
pour sc rapprocher, à Doriscos, de la côte qu’elle devoit suivre dc
concert avec la flotte. Le pas.sagc d’IJcrodote ot'i se Irouvc indiquée cette
double disposition, n’ofirc plus aucune obscuriliq cl la carte explique
clairemcnl cc que les plus habiles coinmciitatciirs avoient ru peine à
comjvrcndrc.
Au nord du mont Sarpiulon , cl sur une presqu’île qui n'a pciiL-èlre
pas clé toujours jointe au contiiieiil, est l’auliquc ville d’.Lnos; elle n’a
encore ui perdu, ni même vu altérer ic nom qu’elle reçut, non pas d’I-iiiéc
comme quelques auteurs l’ont pri’Lcndu, mais d’un des compagnons
d’Ulysse (•<). Celle ville existoil déjà avant la guerre de Troie ; elle s’ap-
pcloit Apsinlhos, ct donnoit son nom au peuple maître de la contrée
comprise entre le golfe Alélas ct le cours dc rilèbrc (.3). Les Apsinlhiens
ne sont point nommés parmi les nations dont Xcrxès traversa le tcrri-
lüirc ( j ) ; ils exisloicnt cepeiidaiit encore .sons celle déuominalioii,
puisque peu dc temps après, .jyg ans avant .b’sus-Clirist, ces barbares
sacrifièrciil à leur dieu Piislorc uu général perse qui s’étoit érba|,pi: dc
la ville de 8eslos assi(!gée par les Alluèiiens (a). Fornioient-ils une iialion
difrérente des Ciconcs, dont il est parlé dans Homère, dans Virgile cl
dans Pline ? ou plutôt cc nom de Ciconcs n’étoit-il pas originairemeiil
celui d'un peuple nombreux, dont quelques-uns jirirenl le nom d’Ap-
sinlhiens, lorsqu’ils furent èuablls près du lleuve Apsiiithos?
Æiios s ajipeloil aussi Pollioliria, lorsque Hercule j fut reçu par Poltvs,
frère dc Sarpiuloii, roi dc '.fliraec (6); cl Strabon, ainsi qu’Elieiuic de
liYsanec , en nous appreiiaiil que daus la langue thracc Bria signifie une
ville, nous donnent la (aeilc elvniologic de ec nom, qni n'étoit peut-être
'¡ ) norixlot. Lil), \ n . caji. 58 <■( 5g.
(Q Serv. ;ul \ irg. I.,l,. I1|. y. i -, Poni)). Mei, Lil), II,
cap. 2. Aurei. Mou ,1,. ovigh). Rom. p. 201.
(3, Siopl,., vopb,
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(.1) Ilorodot. Lib. VI, (
V. S-.i.
ip. 34. Dionys. Perieg.,
(5 ) Ilorodot. Lil). IX, c,ip. 118.
(6) ApolUI. l.ib. H,cap. 5 , S e t'