
coniposoienl, dii Ihnodolo, Ir peuple le plus noiiibreux clc la Icvrc
aprcis les ludiciis ( i) . læs (ìvccs donuoieiiL cn c(‘i‘cL le nom collcclirde
Tliraccs à tontes les nalions comprises entre la còle seplenlrionalc dc la
mer Egée et le cours de ristcr (2?, et ils appeloicnt ainsi les Gèles
mêmes, malgré l’immense élcnduc de leur Icrritoirc.
Cependant la 'Vhrace proprement dite paroit avoir clé comprise entre
1a mer Egée, rilellcspoiit, la chaîne des monts llæraus, le Ponl-Eiixin,
cl le lleuve 8irvnioii. C'est dans ees limites que les auteurs aueieus nous
mollirent les Dolonccsdos Ciconcs, Icslîesscs, les Ristoncs,lesOdomaiiU;s,
les Édoniens, losPièrcs, les Sapæcns, et d’autres peuplades encore qu’il
est souvcnl difücile do dislinguer, ctqui portoientccs noms parliciilicrs:
ces nations d’origine scylhe, les tciioicnt sans doute, ou des clicfs qui
les avoient conduites, ou des lieux où elles s’éloiciit établies, lorscpi’a-
])undonnanl leurs terres natales, elles étoient venues envahir ces conirix's.
De nouvelles migrations s’étoicnt succédées ; des peuples entiers ddais-
soicnt les pavs qui les avoient vus naître : il paroit (pi’ils sortoicnl tous
dc cet immense plateau, surface la plus élevée du globe , aujourd’hui
presepio désert, où l’on croit rcconnoîtrc encore les vestiges d’une grande
population, ics ruines dc cpiek[ucs cités, cl des produits d’une antique
industrie. Cos troupes nombreuses, destinées à se partager le monde,
s’avançoient vers le midi; les unes passèrent cn Asie, d’autres dans la
l'iirace, dans la Thcssalie, ct dans le pays depuis si ci'lèbre sous le nom
dc Grèce. L ’üj)inion que je crois pouvoir adopter sur leur origine,
éclaire des laits (jui rcsleroicnt peut-être inexplicables, si ou Ja rejeloit:
et ¡lonrqiioi rcfuseroil-on d’admettre <à ccLle épo([ue un évaùicment cjui
s’cst depuis tant dc fois répété ? Les Scythes sortis dc la Thracc, ct qui
re(‘uieiit ensuite les noms de Pélasges et dTielIcncs, se seront alors
répandus dans la Grèce, comme d’autres Scythes, sous les noms dc
Goths, dc Vandales, d’iléruies, dc Gépidos, descendus des mêmes
ri'gions, ont dans les siècles suivans subjugué la Germanie, l’ Italie,
l’Espagne, toute l’Europe. Si de puissaiis empires oui élé entraînés
par ees lorrens dévastateurs; s’ils u’oiiL pu arrêter ces effluvions de
l’espèce humaine, pourquoi n’admollroil-üii pas que dans les siècles
aiiléricurs, dos nations liyperborécunes sc sont répandues sur des
(l) Çlçrf.w 9i fjvo; çiiyiexw, ¡ierxys iyiiibf, r.i
r.w. (liTodot. Lib. IV, cùp. 3.
(2) Pliii. Lib. IV, cap. 2
Ptolcra. Geog. Lib. III. r
Pomp. Mei. Lib. XI, cap. -i
contrées ¡iliis làvorisecs du ciel , mais habitées par un peuple inhabile
à riqiousaor dos peuplades fortes dc l’âpreié de leurs climats, e id e
fliabitude dc vaincre ?
Nous ne pouvons savoir précisément quelles connoissanccs les premiers
Seyllics sortis de la Tlirace trouvèrent dans la Grèce; quel étoit l’état
social du pciijilc vaincu par eux. Quelques débris de scs monumcns
peuvent nous éloniicr aujourd’hui par une prodigieuse antiquité ; mais
ils ne supposent que dc foibles progrès dans les arts, et ne contrarient
point les idées attachées par les anciens au nom dc Cyclopes ( i) : la
tradition les pcignoit à clemi-sauvagcs, vivant dans les forêts du produit
dc leurs troupeaux, ct se rendant redoutables par uuc férocité qui leur
faisoit attribuer des forces plus qu’humaines. De pareils habitans avoient
bien ]iu mouvoir dc lourdes pierres, cn polir les flancs, cl les entasser
pour en former des murailles , ou même des espèces de forteresses • mais
ou admettra difiicilenient que leur langage, nécessairement restreint à
des licsoins Ircs-boriu's, pùL contenir les élémcns de la langue admirable
qui depuis fut parlée dans les mêmes lieux, cl qui parvint si rapidement
au {dus liant dcgrc; de richesse cl d’ha rnioino. Di’s recherches iiigiuiieuscs
sur les idiomes du Nord, ont fait penser ([iic c'est à la langue primitive
des Scythes entrés cn Thcssalie, et qui {irirciii ensuite le nom d’ficlJcncs,
(i) T.imli.s que je rclroiivoi.s «huis k- KIoponi-sc,
à b'aupiin, à -Argos, à Myrùiics, etc., les aiilujue.s
(iéiiiis ob.sorvés par Pausanias, et qu'il attribue aux
Cyclopes, peuple antcrieiirà l'invasion des Péhi.sges,
un aulrc voyageur découvroil «le somidables constructions
sur pre.squc toute la surface «le l'Italie : il
recucilloil avec une grande sagacité de» preuves multipliées
de l’oxistenoe <111110 nation iioinbrense , eliez
laqiK'lle ks arts .semblent n'avoir eu d'autre but quoia
solidité
par lesllclld
bravé ]>lus de
liiielil
oper
d'uiK
le post
poit les contrées depuis illustré
les lloinain,s. Cos ruines. «
e siècles , porleul nn earaei.
el point «le les confondre as o'
.ire ; elles sont coinpo.sées «l'éi
(lissetnbhiliies, el priksenlaut des
l'S. Le.s làces extérieures «le ee.sbioe.s
nt telles «1(10 la nature les forma .
■renient lailléos ; mais les parties
joindre, sont
e ligure!
polygones irréguli
soni le pins sonv.
«luelqueloi» grossi
lalorale.s desliiuks à .sc touclie
toujours a|ipbnies, ct polies
Lorsque je ferai la desoription du Poloponi
donnerai des dessins exaels de.s eonsirnelions
poenues quej'y ai retrouvé-e.s ; niais c'esl dans l'oi
de Al. l'elil-liadel. eulh'cemonl emisaeroà Iraile
curieuse question, qu'oa «luit espérer dc lad
approfondie , du moins autant qu’elle peut l'ikro ; et
quand bien in«-nie la critique, qui, lorsqu’elle e.st la
plus impartiale, se fait un principe «l'étre oxigeanie
et sévèri! pour les idées nouvelles, ne lui pa.s.sei-oil
pas toutes les oonséqupiices qu'il lire «ie s«‘s observations.
ce voyageur éclairé n'eu auroit pas moins le
incrile «le présenter dos iH-oherelies d'un grand intérêt.
C'esl lieanooup d'avoir ainsi retrouvé qm-Iques
feuillets de plus de fliisloire. De telles «kx-ouvprte.s
seront toujours prt'cicu.ses. du.sseiil-eücs laisser subsister
encore de nonibreiises diflîeultés,
Deux membres de l'aradémie des belles-lettres.
Frerel el Geinoz , avoient jicnsé les premiers que les
l'él.isgos vcuoieiit delà Thrace, et qu'ils étoient Scythes.
l'iusienrs autres savans ont adopté après eux
cette opinion. Le eélèlire Iradueleiir d'Ilérodole vient
(i'enriehir s.1 ileniièrc édition «les plus précieux détails
el des plus savantes recherches sur les diver.ses nii-
graliuiis des Pélasges dans l'intérieur «le la Grèce; mais
i! les l'ail .sortir de f.\rgoti«le, el iieseci-oil p.as endroit
«le leur as-signer une plus aiieienne origine. Me par-
donner.a-l-il d'aa-oir osé m’approcher dc cc.s temps
dont i'obsenrilé lut paroit impénétrable, el de in'ètre
conlio à «les conjectures que d'heureuses a'raisem-
bianoessombletil appuyer?
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