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sont conslruils do grosses ¡»¡erres grises sans cimcnL. Ou y reiiiarqnc liait
portes, et rinUMicur est rotni»li dc diffiris. Ces ruines ¡»orient lo nom
de Chigoiir, Chigry ou Tcliigrv (i) . CelLc dénominalion relrace assez
évidemmcnl celle dc Ceiiclirées, forlercssc (¡ui, selon le même
Pachymèro, (doit siliud dans le lerriloirc dc Scamandros, ct servoit dc
rcruge aux liabilans dc la conliYc, lorsqu’ils cloieuL menacés d’invasion.
Les Turcs-Seldjoucides l’assiégc'renl vors Tau i 3oG;cllc résista pcndanl
<|uel(|uc temps; mais, obligée de sc rendre faule d’eau, elle dcvinlla proie
des vaiiK{ucars, qui v mirciiL lo ieu et réduisirent les maisons en cendres.
Les habitans l'nrcnl lous massacrés, à l’exccplioii d’un pclil nombre qui
put prendre la luile (2). Depuis ce lemps elle est restée abandonnée; mais
précéd(‘iumcnt elle servoit do prison d'Elal, cl c’éloil-là (.¡uc l’empereur
Michcl-Paléologuc, celui qui prit Conslanlinople sur les Français, Icnoit
cniêrmés ceux (¡ui avoicnl le mallieur de lui dtqilairc (3).
Quoique celle iorlcrcssc nc ligure que dans les derniers temps de
l’cmpirc Grec, son existence cependanl éloit beaucoup plus ancienne.
Elicmic dc Byzance dil : « Ccnchrccs, ville dc la Troade, dans laquelle
» 1 lomcrc séjourna pour s’itislruirc des fails relatifs à la guerre dc
ü Ti'(»ic ( j); » cl Suidas, dans son article''O,iz»poç rapporte que « la coiitrcc
j> dc Cciiclirécs dans la Troade, ctoit du nombre des lieux qui prétcn-
» doicnl avoir donné le jour au Princc des poètes (5) ». Nous n’ciilre-
prcndroiis point clc délcrmincr (juclle est la ville (¡ui a donné la naissance cà
l'an des plus l»caux génies de i’anLi(¡uiLé; bcaucoiq» d’aulrcs ¡»crsoiines
avant nous sc sont occupées de cet obj^t : mais nous dirons qu’il est bien
certain (¡u'ilomère avoit long-temps demeuré dans la Troade, avant
l’accidcnt qui lui ül perdre la vue, pu¡s(¡u’¡l on peint tous les détails
avec tant d’cxacliUidc cl de vcrilc.
Los parlies supérieures dc la Troade sont donc en rap}>orl direct
avec les récils d’Homère ! leur dcscri[»tion conl¡)lèlc la rcconnoissancc
que ce grand poèlc avoil làile des lieux, cl par consequent les dclails
(1) PockodeTravcIs.Tom- II-l'art. 11, caj). 20, ])ag.
107. Carte de Woud dans son essai sur le génie d'ilo-
inère. Carie générale dc la Troade (¡ui accompagne
ce Cliapilrc.
(2 ■ l'achymer. llist. Lib. V , cap. 27, Tom. II, pag.
3o(i et 307. Voyage dans la Troade de I.e Clievalier,
Tom. U,pag. 118.
(3) l’acliymer. Ibid. Lib. VI, cap. 3.1, Tom. l,p. 33l.
Sicpb. verbo Kt>xpi«i.
(5) .Suid. verbo Ôur.po;. Tom. I I . pag. Ü82.
Le nom de (ienclirécs (Ksyxpiw) indique assez que
cc lieu ii’ctoil pas éloigné des mines, car Suidas Itii-
iiiémc (verbo Kcyxocèv, Tom. II, ¡lag. 288) cl Pbotiiis
dans .son lexique actuellement imprimé (l.ipsiæ, 1818,
in-4°, verbo Kcyyftw,) disent que le mot Cenchrron
désigne un endroit où l’on sépare le mêlai, du sable
avec lequel il est mêlé.
dans lesquels nous sommes cnlros uc paroîUüiil ¡>as des ]ior.s-d’oeuvrc.
Nous allons actnellcmcnt rcLourncr dans la j,laine dc Troie, cn pas-
sanl par le ddlilé (pie nous avons [jris pour cn sortir, cl nous [tar-
ürons de nouveau dc l’cmplaccment dc rancienne llion, pour continuer
à docrirc les lieux situes dans la partie orientale de cette plaine.
(¿’E diteur .)
Nous sommes arrivés à Ilion en passant sur le Throsmos ct cn remontant
le long du Scamandre justpi’à scs sources. Nous allons prcndro la
route opposée cn descendant par la droite du Simoïs pour uous rappro-
clier do la mer cl du camj) des Grecs. Nous devons trouver daus cette
direction l’émincncc qu’Homcrc aiqidlc Calllcoloné el les ruines dc la
nouvelle Ilion hâtic par les Eoliens.
En traversant le Simoïs nous nous trouvons à l’entrée de l’ancienne
vallec do Tliqmbra, cl peut-être Irien près dc l’eniplacemeiit du temple
d’Apollon. Jo m’ètois d’abord laisse tromper par une dc ces analogies
apparentes, qui nous égarent d’autant plus facilement qu’elles semblent
faites pour nous guider; j’avois cru rcconnoîlre la plaine de Thymbra,
derrière les hauteurs du rivage dc Rhctèe, parce (|iie les Turcs appellent
cette vallée Tumbrck; mais un c.xamcn plus a|)proI'ondi tniomèrc ct de
Strabon m’a fait sentir fimpossibiliti; d’accorder leurs Kanoignagcs avec
cette prctcnduo conformité dc noms. Les indices de ce genre sont souvent
fort trompeurs, ct cc n’est jamais qu’avec prudence, iieut-étre même
.avec méfiance, (pfon doit les accueillir.
I.a vallée dc Tliymbra étoit très-voisine d'Ilion : c’est de ce côté que
setcndoit la droite de l’armèe Troyeniic, terminée par le camp de
Rhésus, tandis que la gauche occupoit le Tlirosmos, ct les liautcurs
qui bordent la mer Egée. A cette époque, le golfe, atijourtl’lmi comblé,
existoil on entier; cl le rivage sur lequel éloil rangée la flotte des Grecs,
sc trouvoit à peu dc distance tic rciidroit où est actuellement le village
nommé Kotim-Keui. Cette observation sufllt pour prouver que la tallée
dc Tliymbra nc sauroit être celle qnc les Turcs appellent Tumbrck, et
qui sc prolonge paralièlenicnt au rivage dc Rhétée. Ccllc-ci csl trop
voisine du terrain où fut lo canq) des Grecs, ctbcaucou|i trop sur leur
llaric, pour (pio la droite des Troycns pût y être établie, ainsi <|uc le
dit Homère ( i) .
(1) lltld. Lil,. X. V. 43o.
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