
p l a n c h e XIX. i
Carte de la p la in e de Troie.
L a plupart des voyageurs qui daus les temps modernes s’étoient arrêtes
quel,p,es instans snr les côtes de la Troade, n’avoient vu quo les ruines
d’Alexandria-Troas; ct par une erreur inexcusable, presque tous les avoient
prises pour celles d’Ilion. Instruits par les habitans qu’il n’existoit dans
l’intérieur aucuns restes d’anciens édifices, ils ne sentirent pas de quel prix
scroiciu des rccbcrelics géographiques sur cette contrée; et l’on pourroit
même les soupiiouncr d’avoir regardé avec un trop foihle intcrôl cette
plaine fameuse, immortalisée par tant de souvenirs.
Bclon, Pictro dclla Vallo, Grelot, ne jetèrent qu’un coup d’oeil rapide
sur la Troade; cl Sandys, qui peut-être l’auroit mieux examinée, n’osa
s’éloigner de ia mer (1). On ne voit pas d’abord sans ctoimemenl que
dc lous les voyageurs qui ii’avoienl fait qu’appercevoir cette contrée,
Lady Wortley Montagu ait seule désigné avec assez de justesse plusieur!
l»inls do la côte, ct distingué la véritable directiou du Simoïs et du
Scamandre. Il est vrai que, se bornant à contempler le pays du liant
du cap Sigéc, et n’indiquant que les objets les plus appareils, elle a
dù écl.a,,per aux erreurs dc délail : 011 pourroit même soupçonner qu’elle
a moins reconnu les lieux tels qu’ils sonl réellement, qu’elle ne s’est
rappelé les tableaux présentés à son imagination par la lecture de
l’Iliadc (2); mais enfin elle a eu le mérite, ou lo bonlicur de bien juger;
ct cc qui est plus rare encore, lorsqu’on raconte, elle a su s’arrêter à
co qu’elle avott pu voir. 11 fimt savoir gré de cette réserve à une femme
qui rcuiiissoit lous les genres do prétentions, ct qui, avant tout, vouloit
éblouir par son esprit ct par la grace do son style : elle auroit pu profiler
des rcchcrcbes déjà publiées par un dc scs compatriotes.
Les seules observations, en effet, qui, à celle époque, fussent de
quelque prix, étoicnt dues à l’infatigablo docteur Pockockc : C’est lui
qui, en 173«, parcourut la Troade avec les coniioissaucos qu’cxigeoit
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( i ) A Relalion of a jouriipy, coiUaiiiing à i
CMplioii of liieTurkish empire. London , 1Ü27.
Tome 11.
( a ) Lellres de Lady Mary Worlley Monia-zu
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