
f e : :P;f.SÏ> i
/ ‘ .I ■ T t< il
SR ï ' ii'i *
i V : : i# i lÈ ! t
t e 'I . " / ' i b / i ' t e ’
a : S r . ® ' ',|
' b v i " 7 ;|,. i
' ' 1-.; iiii
V(*
Lé
t e
K 'li
cli; longueur, elle paroîl, serpenlcr avec le Simoïs qui seuibic l’avoir
ereuséc, cï qui, dans le tc.nps de la route des neiges, la remplit toute
entière. Aussi ollrc-t-ellc partout rcmjirciutc des ravages causes par les
dèbordcmeiis de cette rivière inqnitueuse. Cependant, auprès de ees scènes
dc désolation, qucbiucs plateaux plus élevés, voisins des habitations,
ct parsemés dc vergers ct dc jardins, iirésciUcnt l’image dc l’abondance
à coté de celle de la destruction.
A l’c.xtrcmité dc ce défilé on arrive à Enaï, bourg agr(iablomcnt situé
à rentrée d’une grande jilaiiic qui s’étend l’espace de huit lieues vers
l’est jusqu’aux montagnes, d’où se (iréciiiitent toutes les rivières dc la
Troade. Celte plaine Irès-jietqilèc, ct assez Incu culln'cc, csl arroscc
dans loulc sa longueur par le Simoïs, cpii la icrlilise, et avec la vie, lui
donne la fraiclicur. On compte sept licurcs dc marche d’Eiiaï au village
d’Avdgilar siLuc sur les hauteurs à l’est dc la ¡»laine, ct à ¡»eu dc distance
dc la source du Simoïs. Avdgilar, dans la langue Turque, signifie
itillage des chasseurs. C’est la dernière station d’oi'i l’on pan ¡)our aller
visiter la source du lleuve, el pour mouler sur les sorameLs de fida.
Cette monlagne, cpie fon commence alors à voir dc ¡»lus près, offre
faspecl des plus hautes chaînes de fEuro¡)c. Des pics aigus ou arrondis,
souvent cachés par des nuages (q»ais el toujours eüvclü¡)])és de quehjues
vapeurs, paroissent couverls d'une neige éternelle; au-dessous règne
une longue zone dc forcis épaisses, el très-élenducs; et vers sa base souL
(¡(¡('[(¡lies terres labourées et dos pâturages. C’csl dans la panic des ibrèls
que sc trouve la source du Simoïs.
A¡)rès avoir moulé dilïicilemenl pendant (piclipies lieurcs à Iravers les
bois, on arrive sur un ¡»laleau formé par la nalure , d’où fou jouil
loul-à-cou¡» d’une vue ravissanle. Dans le loinlain, on aperçoit le
Gargarc, la ¡»lus haulecime de l’Ida, se dc’gageaiiL des nuages cpii fen-
Lüurcul, cl devant soi, un nomlire considérable de cascades lombant
lüiUes a la fois dc liauLeurs Irès-idcuaies, cl lonuaiil une vapeur cq»aisse
qui ¡»ermcl à ¡»eiiie de les dislinguer; fonde écumaiitc se précipite de
rocliers cn rochers avec un bniil é¡>ouvanlablc, cl bicnlôl elle se perd
dans des abîmes où l'u-il ne peul plus la suivre. De grands arlires, do-
boiil au milieu de la confusion, sembleiil conjurer forage, cl bers de leur
auli(|uc vigueur, ils ne redoulenl (pi’une secousse suliite ¡»our dispa-
roîlrc, eiilraîiiés par le lorrciil. Sur le sommet des roches, des pins plus
Tome 11. -n
%.
, f