Serrails
particuliers.
ff 48 V O TA GE A ü L B V feWTy.i 'M
Lorfqtie lei G ra n d Seigneur v ie n t d mou£
r ir , il Faut que toutes, les Dames • fortent dm
Serrai! , à la referve de 1 Impératrice Mers
du nouveau Prince , & I on re mp li t. aufli ~toc
le Serrail de: toutes les plus .belles perfonnes>
qui fe trouvent > & qu’on envoyé de. tous les
endroits de l’Empirè. Les autres font renfermées
dans le v ie il Serrai! y mais on laide:
leurs..jenfans dans celui du Grand Seigneur,,
afin qu’ils y foient é leve z. Celles qui n’o n t
pointeù d’enfans de l’Empereur défunt, peuvent
obtenir du Prince :1a permifïion de fe:
marier.,(<*p . , *» » *
O n voir? en co re à? GonÆanti'nopfe .«beau-
coup d’ autrëf Serrails, ou Palais des Grands.;
Il n’y paroît aucun ornement p a r -d eh o r s ,
mais ils ont par - dedans de belles chambre^
:• \ îm k 'S êM m ^ ■ ôc
lamortdü GrandSeignéur*
les Meres des Filles ont la
liberté de for tir du Serrait
& defe remarier àrelleper-
fonne de qualité qu’il leur:
plaît j mais celles qufbht
des fils font mifes dans .la
vieM Serrail, #où elles pa
fortent jamais , . à jpainst,
que quelqu’un de leurs.fils
venant à l’on tour à monter
fur le Trône , ne les appeW
le. auprès de fa personne *. J
ne maniéré proportionnée |
au rang de fon époufe. Ces r
Alliances, quoi que très-ho-
iiorables, ruinent foüvent 1
les maris ; 8c ces Princeffes, !
devehuësiéurs femmes, les
traittent ordinairement.a- -
vec beaucoup de hauteur , êc
exigent des égards que les.
Turcs n’ont pas accoutumé ]
d’avoir pour leurs femmes. 1
(a) Il faut remarquer auflb
ayec Mr Ricaut, qu’après
E (S^ÎÜT ï 14?
& de belles Salle s, dont quelques-unes font
enrichies, d’or & d’azur , où ils e n t r e -m ê lent
quelques feuillages qui font un alfez bel
effet; .(^} . ; .ip .... J: t . Leur
ner que le nom de Serrail
loin defliné . le Çalats du
Grand Seigneur , puifquéce
mot dans la Tangue des Per-
fél” véul dire une * M aifon.
Les: Serrails < des particuliers,
dit-le Solitaire Turc,,
traduit .par Mr. de la Croix ,
font allez conformés'à. fa
maïiieredë vivre desTùres,
Ms n’ont point cette, appàv
rence extérieure des, mai-,
fons des autres peuples ; on'
les- erifeVelit au contraire
ââhsdehaùtes murailles -, 8c-
©n .en cache la beauté avec
affectation, de crainte d’ex^
citer la curioftté où la jalou-
fiè du Sultan. Ces Sef rails
confident en deux corps de
logis, l ’un defliné à. l’habitation
des hommes y 8c l’autre
pour des femmes. L’a-
partement. des hommes efl
compëîëd’unDivan , quîeft
un Veflibuls où l’on reçoit,
les vifi-tes , lequel donne
Communication à une Salle
d’Àüdience faux Chambres
du Maître ,- 8c à 'celles des
Efclaves.Celui des femmes,
nommé Hdram1, efl cbtiL
flruit de la même fynamé-
trie, entièrement couverr
de murs élevez, 8c fermé de
plufièurs portés , gardées
par des Eunuques Noirs »
chez les personnes de con-
fidération y 8c çhezles fim—
pies particuliers -par de
fvièîIlês'jfemmeS , 8c dafis>
leqüeMe foui mari 8c les Eunuques
ont la permifliom
d’ent-rer ? çhaqu.e particulier
étanj auffi jaloux 8c aufïi
M c ife fu r'çëfIftiêle y que.
le Grand Seigneur lui-même^
|Ces Serrails ont fou-
vent des appartements magnifiques,
lambfiïïèz » în-
Cruflez 8c pavèztoù de marbre,
ou de porcelaine, avec
des plafonds peints 8c dorez
, avec des, meubles fu-
perbès , des eflradés couvertes
de tapis de Perfe *,
quelquefois brochez d’or,
avec une grande quantité
d’oreillers couverts d’étoffés'
précieufos, fuivant les
moyens dé ceux àquiiis'ap-
partiennent. -