45§ V o y a g e a u L e v a n t
à ia Jtmfpmd-ence|î ils fê h o tMent à entéïîdr#
rA lc o ra tt, dans lequel êft compris tout leur
Dro it G iy il êc Eeclefiaftique. Plufieurs s’ad-f
donnent a la Poëlle , danslaquelle ils reiiflif-;
fent affez b ien y mais comme la Langue T u r que
m’eft pas fort riche,, f 4 ) c.’eft la Perfanner
à^éntiurn ; fi- connus parmi
les Anciens , Comme on
peut le voir dans les Auteurs
(qui en parlent} & même
à une autre forte de de-
vination plus ancienne,
dans laquelle on le fer voit
de deux déz 3 qu’on faifoit
jettet à celui qui cherchoit
à s’inftruire d é l’avenir , &
le Prêtre formoit larépom
le fur la chance qu’on aràe'-
noit.
^X)Lâ Langue Turque eft
une Lâiîgüé première & originale*
} dit M. Theyenot,
c ’efi-à-dire, qui n’eft point
dérivée d’aucunes Lan gués}
ni Orientales, ni Occidentales
que nousconnoifliôns.
Elle eft fort grave, agréable
j & aîfêe à apprendre}
mais elle n’eft guéres. ample
, 6c il lui manque beaucoup
de mots qu’elle emprunte
de l’Arabe & du
Perfan j St avec ce fécours
j on peut dire qu’elle eft très?
riche & très-ample., Cnfaif5
que les Turcs njont jamais
voulu admettre l’Imp rime-
rie parmi eux}, leurs Livres
font tous écrits à la main ,
6c la plupart avec une grande
propreté » 8c des ornements
très-bien entendus»-
Mais on peut dite; > en générais
que tous, les Maho-
metans font très-ignorants*-
êc qu’ils ne filent guéres'
que l’Alcotan 8c les Livres
de Prières.'; Cependant je
crois qu’il eft boncl?ajouter
icy ce que M. Ricauf rapporte
des études: que font
les ichoglans dans leSefrail.
Car quoyque le plus grand-
nombre t Comme' l ’avofiè
cet Auteur k s?appiiquent
aux exercices du corps 6c
au maniment des armes,
par l ’expérience qu’ils ont
que c’eft - là le chemin le
plus court 8t le plus fûr >
L O ï f î E j ÿ r . 45^
leur ie r t dans la plupart de leufs poëiîes
&c de leurs chaulons.
pour parvenir aux grands
-emplois aux premieres
Charges.} l’étude ,8c la mér
sdifatign ne fouppas touf-à-
.£yt'.bat^ieskde:j^s§É^i|§
Mt,les ou Précepteurs
.jde ces jeunes ;Pages # ; ont
; principalement pour but
de leqr apprendre à lire Sç
; Aucrke j^ n qj^ii&ppilïèpt
avoir paf.-lje - ponnoiffance
..des Livres* qui ; traitent de
fleurs Lqix, 8c de leur Religion
, partiçulieire-meiJt
M l’Alcqran' 5 ils ,leur epr
deignênt > enfuite l’Arabe,
(;Car c’eft- dansreette Langue
quu&pt itousfes^r e-fops}^; i
toutes les tiehéffes de ifurs ;
Loix- -8c de leur- Religion.
yAinfi il eft, necdfaire.qu’un
Hacha, ou un.Miijiftre d’Etats
la fâche, pour être en
.état d’entçndre&, d’approur
ver oü annullet lès Arrêts f
les autres ' procédures des
ICadis pu,. C^qiets de jüfti-
ce, qui fontdbus' içqr ■ Jutijl
,di£tion. Lorfque jeunes
gens Lavent d’A-rabe, on
■ leur enfeigne le PerJan-, où
^|ls trouvent Une infinité de
M m m Ij , j ; ; JJne
mots agréables j, un accent
doux , un e éloquence in fi-
nuànte » par-là ils deviennent
capables., par lapoli-
.tefle & ja geutilleffe de leur
elprit, déplaire à leur Maîr
tre &de.le divertir, ,8c fou
peut dire que. s’il y a quelque
pplitçftedans leSerrâil,
on en eft redevable àf etudç
de cette Langue, Cn leur
enfejgne auffi ,à fe former »
fur l’exemple.des PerLans.,
& ,à iiniter leurs aéHops.ver-
tueuips^k héroïques, par la
leélure des Romans 6c des
noUyelles Perfapnes. Les
Livres dontqe, pafiedqy ’,
font le Damjian ^.çhâhidi,
|e Pend.-attar ,6c quelques
autres,.. Pour ee qui regarde
ie Mulsmma^ quoy qu’il.foit
. compoXé de vons; mots Ara*
s'6c Perfans, qui font un
melapge ,^e prpfç ' 6c . .de,
Vers^, ileHécritcn Çin'guq:
Turque. .Ces Livres font
plaifants, pleips jd’efpti.t; &
d’expreftipus-agréables,;, i a-,
.yec .ce rfeu, .Orientai dont
noi^s;; ayqus,%. .vu -, plufifeur^
traits- en, nqfre