3 9to .V o y a g e a u L e v a n t ;
nés,mais dont la plupart font des impies & dés
gens fans Religion, (a) Les Dervisp alfen t pour
les plus trait tab le si & les plus honnêtes, gens.
Ils vont fort fîmplemeiit v ê tu s , avec un gros
feutre
t(a) Il efl à propos de donner
dans ce Chapitre Une
idée plus étendue des differents.
Ordres de Deryis qui
font dans l’Empire des
Turcs. Il n’y a per tonne qui'
ne fâche s que la Religion
des Turcs eû un compofé
extravagant de celle» des
Chrétiens 6c de cèlle des
Juifs} il ne faut pasdouter
que ce ne fort fur le modèle
des premiers qu’ont été formez
leur s OrdresReligieux.
Quoique les Hiftoires* des
Turcs ,’ que nous avons en
Europe,né parlent des Der-
vis que depuis Archan II.
Roy des Turcs > Hui pp#ë-
pour en être le Fondateur
i& qui vivoitil y a eriviton
quatre cents-ans,; Il efl fur,
comme l’apprit M. Ricaui
des Doâeurs ,dç la Lqy de
Mahomet, qu’ils font aufli
anciens qué rëtabliffement
du Mahometifme ; on regarde
Chalveti, &C Nafebendt,
comme .les deux premiers
qui ont Fait des Règles pour
ces fou rcés de Refigieux.Be
çes deux loùrcesfbnt for tis
dans la fuite plülieuxs au-
très Ordres qui ont pris les
noms de leurs Fondateurs*
comme lés KàdriÂtRadeh
Les Méüëlevi de Mevélavâ,
ainfi des autres. Ces derniers
, qui font aujourd’huÿ
en plus grande réputation-»
ont leur prihcipàle maifon
àfCogüidans f Anatoiiè y ou
ilsfpnt plusdequatreçents.
Çette Maifon, quiefl: Chef
d’Ordre , commande toutes
les adirés1, qui, fmyëfit la
même Régie i en vertu du
Prîyilége qui lui fut accordé
par Ottoman premier
Empereur des Turcsi Cè
Prince aveût tant de vénération
pour cetiOrdré f %:
fur-tout pour le Supérieur ,
qui ayoit ét-é.autrefois fon
Gouverneur, qu’il lé fit un
jour monter fur fon T rêne.
Tous les Deryis dé cet Ordre
affe&ent de paroître
patiens.» hurnbles, mode-
ftësYêc ch’ariï’âblës* jls font
E % E GY P T $ j fc S" Y R r E T i &C. 3-9 t
feutre fort haut fur la tête i ils. mènent une
©fpece de vie Clauf t raleôc affedbent depaf-
fe r pour Santons-ou Saints ^ mais^eifimt^ i d i -
r e
tçûjoürs, eiï prefeiicè de
Supérieurs & des é-
i&anger-s-dans une poflure
refpeçlueufe:, &gardent un,
. auftere lilence. Leur linge.1
êt l’étsofe de leurs habits,
eft ce qu’il y a dé plus grof
Sep, & leur Chapeau, qui
efl comme un pain de fu-
crè ; i fans bords , efl: fait de
poil de Chameau j ils ont
outre-cela les jambes nues,
& la .poitrine découverte.
Outre le jeûiié du Ramadan*,
Commun à tous les Mahometans
, ils ne mangent les
1 teur Mevelava qui' tourna
de la forte quinze jours du-
tant? fans prendre, aucu-r
ne nourriture tomba ën-
fuite dans une extalè où-
; il'eutplufleurs révélations.
; Lés Bervisvde cet Ordre
fout profeflion de .pauvre-
I té , de i chafteté & dobéïfr
lance icotome parmi nous#
mais ceux qui demandent à*
; fortir pour fe marier , en
obtienneAtàtfément la per-'
miflion. Avec mut' cela ils'
■ n’ont rien à. faire que leurs
; Prières. Ils vivent dans une'
j grande ignorance, & dans
une grande oiflveté * ce que
en porte quelques-uns à apprendre
jeudis; qu’aprês le Soled
Couché.: Les Mardis & les
Vendredis ils afliflent au-
Sermon du Supérieur, après
lequel ils font une profçn-,
de révérence', & fe mettent’
à tourner au fon d’une flûte
, avecune volubilité aufli.
furprenante qué.la manie-
re dont ils s’arrêtent tout- I
d’un-coup', quand pet iri- i
ftrument cefle de. fe faite
entendre. Cette cérémonie I
efl: fondée fur une tradition 1
qui porte , que leur. Fonda- |
des tours de Gobelets,
pour amuferlespaf-
fânts &-eij tirer quelque argent,
avec lequel ils achè tent
du jâbac, du vin & de
1-éaürde-Vié. Ils afièaent>
jftëihe de. palier pour Sorciers
, publiants qu’ils fà-
Vènt charmer lès Serpents
qu’Ms apprivoifent en effet,
de maniéré qu’ils les portent
dans leur fein fans ew