Différend
^.rrivé entre
.deux Procédions.
ï s V o Y A'C^E A U L E '-V 'A'«N:T $ ~
ardents, de clinquant, & d’ autres ornements,?
qui faifoient un bel effet à la v u e , &c cette
machine étoit de telle g ran d eu r , qu'elle
pouyoit aifémentpaffer par la feNKëf Tout«‘ cet
ap p a re il, à quoi je t fa i rien vu de femblaT
ble dans toutes' les autres Procédions;, étoit
porté par cent hommeisv & dès le lendemain,
au matin tout fut rompu & mis en pièces (9
parce que ce n’ eû pas la coutume de fç’ fer*
y ir plus d’une fois dé ces fortes d’ouvrages%
quelque bien fa its , ôc de quelque prix qu'ils
puident être.
L è s Ceremonies de Re ligion , d. faintes
&; fi refpeétable^s ’.en elles -'mêmes ,, ne fe
font pas; touj ours avec la modeftire & la piér
ré qui 1 é$* dévroit % me co mpagn e r . U n j oui
deux Procédions marchoient en même-téms
vers les degrez de Monte-Cavallo> l'uneidef
n o it de lafFontaine de T r ê v e , 6c l ’autre- de
la ruë apèllee le Cours. Je demeuroiscaiors
au coin dés degrez de Monte-Cavallo. Pour
avoir l ’honneùr dup'affage, ces-deux Proeef-
fions 'qui ne pouvôient marcher enfemble ,
à caufe q u è la ruë é to it t^op étroite', s'arrêtèrent
long-rems, dés mutin qui étoient à la
tête de cfiaque Procedion , difputant avec
opiniâtreté ne voulant pai> eédq^'le pas.
P ’abord çe ne fut qu'un combat.de paroles,
qui dura ad’ez long-tems a fans qu’ils, pu dent
^enir à aucune compofîtion. Toii$
tE N j j £ G X P T t y $ Y R I E , 1 7
Tous les adiftants attendoient ce. qui (en
pourrait arriver;, mais enfin la conc.lufion
fut que cette populace * oubliant La patience
àç l ’humilité qu’e lle anroit bien du. avoir à.
Ja yuë de la Croix commença à fe pouffer,
les uns les autres* dé-14 ifs p^dprent aux
.cjp-ups, le jdeford.re fi.it ü grand , qu'il y eut
p-Lufienrs perfo,nn.es de blpdces,Cela caufaune
tcjle allarme devant notre maifpn j q u ’il y
accourut une quantité'dèUipndp, dont quelques
uns s'étant jérfe,z au milieu dfse9lnbar>
rans > firent, tant par leurs doucespafolps, ôe
pqr leurs exhortations 3 qu’pn niit basfles ar.-
me^:pbur qu e lqu e tems^
Les.Italipns_; qui font plaifants de leur naturel
, ,&£flclins;à la ra ille r ie , fernocquôient
de cette avantu re , pendant que d’autre coté
les perfonn.es d’age , par conséquent plus
graves &c plus pofeesn, avpien t pitié des fem^
mes ôe|dqs f i l l e s q u i , aujfi-fiiej| quelpsJiomv
mes» àcçompagnoient la Pr o c e d i onpa r c e
qu’ils des vp yo ient fpjt, ^ll^rméôÿj,, fort
effrayééf d’une ayanturp fi peu attenduë.
- ;Ç e t orage * étant donc en quelque forte ap-
p a ifé , les femmes fongeoient à fe re tire r , &
l-o n efperoi t qup des - hommes re tourn e roi en t
a.uffi bien-tôt,en paix chacun chez fpi. ,
Mafs les deux Procédions é tan t arrivées
pn rnême-tenis près dpd’figlife de S. Jean dp
i^ p m I, C La