O V»\t i V o y a g e au L e van y ;
hambre du Capitaine , qu’ayant été vendife
il avoit été emmené bien avant dans le pais*.
Ôc que depuis cela il n’avoit jamais oiiy par»»
1er Hollandoisi, deforte que eette Langue lui
étoit devenue tout-à-fait étrangère ^juiquesi-
là qu’il ne pouvoir y répondre un feu! mot *,,
mais qu’il pouvoit pourtant tout entendre*,
ôcc. J’étois alors avec un de mes compagnons-
de Voyage qui étoit venu avec moy de Con-
ftantinople, &c qui parloir fort bien la Lan*
gue T u rq u e , de forte que nous lui parlâmes-
de diverfes c Lofes ; mais quoyque nous pûf-
fions fa ire , nous n’en pûmes jamais tirer un
mot de Hollandois, ce qui me fit foupçonner
qu’ il fe vouloit faire palier pour H ollandois *.
âfih de joüir du bénéfice du C o n v o y , &c d’être
appuyé de la Nation , lorfque le cas y é ch e r -
r o i t , &c j ’en dis mapenfée aux autres J Le jeu-:
ne homme ayant compris ce que je voulois
dire demanda une plume &: de l’encre ( .car il
avoit appris à écrire dans fa jeuneffe ) afin de
faire vo ir qu’il étoit véritablement Hollandois,
ôc il é c r iv it en effet ce qu’il avoit à nous
dire fur ce fujet., Cela nous parut fi étrange-,
que je lui demanday s’il youloit venir avec
moy chez le C on fu l, à qui je recitay ce qui
meus étoit- atriyé^; C e lu i- c y , qui n’ avôi-t pas
moins de curiofité que moy à cet ég ard , le fit
venir chez lu i , & appella un de fes Janiffài-
- res
E N , E G Y P T E y S Y R JE J &C. 5, z 3
tes qui avoir été E fc 1 ave £ n £ fp a gn e , auquel
J l donna ordre de-parler, avec nôtre homme*
4%: de Ta voir de lui de quel pais il pouvoir
ctre^r-Le lanilfaire-lapporta , qu’ a en juger
par fqn parle#, on autoit raifon de le prendra
pour un T u r c , mais qu’on pouvoir bien pour,-
tan t ajouter fp y à çe qu’il d ifo it , parce qu’jl
»étoit tombé dans l’efclavage de fort bonne
heure. Le Conful l’envoya donc à la Cuifine
a v e c ordre de le retenir dans fa maifon, parc
e qu’il vouloit éprouve/ s’il auroit quelque
fa c ilité â apprendre 1’,Hollandois, Et comme
f l y avoit quelques-uns des domeftiquCs qui
partaient Couvent flam an d , j l ne fe paifâ pas
trois jours que* l’EfcJavè commença à écorch
e r les m o ts , &: à cqnfirmer ainfi ce. qu’il
a vo ir donné à entendre des le commence3-
ment. Cependant, à la recommandation du
C o n fu l, i l fut mis fur le rôle des Matelots p aj
le Commandant, & on lui donna des habits
Sc tout le refte de l’cquipage. On lé mit donc
fur le v a ifleau , mais a condition qu’il revien-
d ro it à terre au bout de fept ou huit jours, afin
de vo ir comment fe tourne roit fon langage.
L ’expédient fut fort bon, car huit jours apreç,
é tan t revenu chez le C o n fu l, fa langue s’étoit
{tellement déliée à force
teints ., qu’ on pouvoit fort bien reconnçntre
q u ’i l étoit Z e lan d o is , n a t if deTcrvére. Tout
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