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jfcra.
Arriyée à
Smyrne.
^ 4 V o y a g e a u L e v a n t ;
dit. Le C ap ita in e , autfi fier qu’auparavant;
fit dire au Commandant que sUl la vouloit
a v o ir , il falloit qu’il v in t lui-même la faire
enlever de Ion bord. Le matin donc on Ipv#
l ’ancre, 6c quand on fut bord à bord, on fit
encorp la même demande, à quoile CapitaLr
ne , fans fortir de fa cahute, ne répondit au-
trechofe finon, püifque léCommandant veut
avoir fa Statue , qu’il falîe donc ouvrir l'é coutille
, 6c qu’il la tire dehors. On le fit auf?
fi-tôt , 6c la Statue fut enlevée , enfui te de
quoi on retourna à bord. V o ilà ce qui le paf?
la alors,, je ne fçay pas au relie comment la
çhofe aura été prife en Hollande.
Le 14. du même mois aprés-midy 1-on mi|
le pavillon bleu pour ligne qu'il falloit par^
tir , 6c après avoir tiré un coup de canonoq
mit à la Vo ile . Le lendemain matin nous nous
trouvâmes au-déifions de Lille de Chio fan?
pouvoir avancer. Le j 7. nous palfam.es le?
Illes de Ghio 6c d’Ip fe ra , 6c le vent fe renforça
tellement le matin, que l’après-midy
nous moüillâmes au Fort qui eft a l’entre©
du Golphe de Smyf ne , où en arrivant nous
vîmes l ’Amiral de Venife avec cinq autres»
Vailfeaux de guerre , qui étoient à^Tancre
derrière la première Iile. Ils attendoient deux
Vailïeaux Marchands du même lieu quf
^toipnt devant Smyrne prêts à faite voile *
e n E g y p t e ; S y r i e J & } : G f
6c a é t en partirent le lendemain à la pointe
du jour. Les Vailfeaux de guerre font é lo ignez
du Fort à la diitance d’un bon coup de
canon, pour être hors de l ’infultedes TurCs,
6c le Fort effc lui-même éloigné de la V ille de
deux bonnes heures.
Autour de ce Fort, qui eft à Centrée du Golphe
, il y a quantité de maifoüs qui font toutes
habitées par dés Turcs 6c qui font une
elpeçe de Bourg.
Il n’y a pas long-tems qu’il a été b â t i, 6c
Ion dit qu un év énemen t. affez fingulier a
oblige de le placer dans cet endrpit. Ce fut
à 1 occafion d’un certain Douanier Arménien
qui fe tenoit à Smyrne. Il s’appelloit A n to ine
Silbi , 6c étoit extrêmement riche. On
lui fit .quelque avanie ; c ’eit-à-dire , qu’on
le chargea de quelque fauife accufation, qui
lui fit: donner ordre de la part du Grand'Sei-;
gneur de fie rendre à Conilantinople , fans
doute dans le delfein de lui faire perdre avec
l a t e te toqs les grands biens qu’il a v o ir , ,com?
me cela fe pr atique allez ordinairement chez:
les Turcs a l ’égard-de cette forte de gens.
Antoine Silbi en fut averti fort àpropos par
quelqu’un de fes amis, qui lui envoya un ex--
près qui fit plu&grande diligence que le Cou-i
r-ierdu Grand Seigneur. Le Douanier ayant
Tom,, I, j donç