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■ Dardanek fei |
5.04 V Ç> Y A G E A U I 'E .V A . ’n'ï >
pointez à fleur d’eaju & obliquement , afin que
ç.eux d un des Châteaux n’ondpmmagen t point;
L'autre quand on les t i r e , ce qui afr iv c roit
s’ils étoient pointez tout d ro it, parce que le
trajet qui fépare ces deux Forterelfes n’a pas
plus d’un-demi mille.
Il y a des Auteurs qui croyent que cpsdeux
Châteaux, & les Bourgs qui font auprès, font
bâtis fur les ruines de deux anciennes Ville s 4.
Seftos & Abydos 3 dont ilsiont même retenu les
noms -, puifque celuy qui eft en Europe s’appelle
-Seftos > ôe .celuy qui .efl: en Afie cAbydos >
q u o y qu’il en f o i t , ce font Les deux Clefs de
Conftantinople, dont ils ne fontôjoignez que
de cinquante milles d’I ta lie , &*il ne p.afle l i
aucun Vaifleau qui ne foit vifité. (<r)
Le m atin, environ furies dix heures, nous
: nous
(a ) Sefie & sibyde étoient
deux Villes connues , fur-
tout par l ’Hiftoire de Hero
6c de Leandrç, dont Ovide
a écrit les avantures dans
fes Epîtres. On fak que
Leandre étoit obligé de paf-
fer ce Détroit à la nage pour
aller voir fa Mait’refFe , qui
mettoit un Fanal fur le haut
de fa maifon pour ^avertir
qu’elle l’attendoît , & qu’une
tempête,qui s’éleva dans
le tems qu’ij. paffoit l’ayant
fait périr, les flots portère
n t fon corps aupied de la
Tour où demeuroit fa Mai?
trèfle. Rien n’eft plus touchant
que la Lettre qu’Ovi-
de fait écrire à Hero , qui
fe plaint du retardement de
Leandre , ce Poète ayant
peint avec une vivacité,
dont luy feuï étoit capablè,
tousles mouvements que la
crainte & l’impatience peiir
vent produire dans le cçepjt.
4’une Amante/
E N Tf-<g Y R T É , r S Y R I E , & ¥ . 50 5
nous remîmêstà la voËé j &t nous paffâmes les
deux nouveaux Châteaux, qui font éloignez
des vieux d’environ quatre heures. Iis font de
même que les autres, des deux cotez du r i v a-
ge , m ais le trajet y eft.bien plus la rg e , ayant
au moins c inq quarts dp m ille .j de for te que fi
L’on voulait tâcher de les-canoner, on ne pour-
roit tout au plus y atteindre qu’â la faveur du
vent. (-^ )
- i Celuy d’Europe eft.fitué fur 1 a pente d ’une
M ontagne $ & accompagné d’un Bourg raison
n ab lemen t g ran d , tel qu’on le voit repre-
fenté itiy. L ’autre , ‘ qui efl: en Afie , eft dans
la P la in e , ôc il a pareillement un Bourg à côté.
L e'C an on de ces Châteaux eft aulfi pointé
à 'fleur d’eau. Maislau relie ils ne font ni l ’un
l î i l ’.autre d’une grande force, n’ayants qu’une
fimple muraille, fans foflez ôc fans b allions.
Près de.cet. endroit eft ce fameux D é tro it ,
que les Anciens ont nommé l ’H e lle fp on t, â
caulè
: % a) Pour bleu entendre
çe que I’Âuteur dit'dans
tout ce Chapitre, il fautfa.-
Voir que ce Détroit de Met,
pu;Xerxès Roy de Perfe
jetta un Pont de bâteaux,
pour faire pafler fon armée
en Grece, a deux noms anciens
& deux noms moder-
Xew. /,
nés. On l’appelloit ïlellef
pont, comme qui diroit la
Mer d’Héllé, ou Détroit de
Svfie & â’^fbyde., à taufe des;
deux Villes qui étoient fur ,
les bords de la Mer des deux,
cotez. Lès deux noms modernes
font les Dardanelles
& le Détroit de Gallipoli, 3 sfr 1
Particularité
z touchant
l ’Hellefpont.