Force de
la coutume
àl’égard des
a lim en ts.
Articfiaux-
5^2,8 V Ô Y AGE 'AO £ E VA N Y |
on lapent manger fur le pain au lieu de betor»
re. Si l ’on y exprime un peu de j us de citron *
ou qu’on y mette un peu d èiyinaigré de
poivre & de fel battus enfemble, cela fait une-
faufle très-relevée ,, & propre à certaines for-'
tes de poifTon ; ôt 1 on s y accoutume fi. bien*
avec le tems>• qüon fepafferoit fort bien de
beurre, quelque excellent qu’ilp uiffe e tre .
En e ffe t, la coutume fait une-fécondéna~-
tare. L’ufage des aliments ne confifte , -pouEr
la plupart , qu’en cela. Les chofes qu on a,
fuccées avec le lai t , font comme attachées a?
nous, & durent tout le tems de notre vie.:>Çba>'
que pais a auffi quelque chôfe de particulier
dont on'ne fe peut d é fa ire , parce qu on y eft;
accoutumé dès l ’enfance. J ay vu fouvent que-
des femmes Grecques mariées a- nos Mar-'
chands, qui a vo ient ordinairement tè fep ro -:
vifion du meilleur beurre ôc du meilleur- fro-y
mage-de Hollande , n’en Vouloient; jamais,
mangerj mais au lieu de cela,par un gourttout
pa rticu lie r , elles uiangeoient des olives a demi
p o u r r i e s& des* feves ,eçqffees , de^aipe-r
me, maniéré que les petits artichaux fe mangent
à la poivrade y comme on fai t en Italie«*
Ils font auffi rôtit les artichaux fur le gril,avec?
un peu d’h u ile , de p o iv re , &,de fel entre lea-i
fe iiiilè s , ce qui eft un manger fort d élicat, 8c
qui n’eft pas fi fade que quand ils fontcuits £
nôtre
É N E ttYP r Êljâ S'Yft IEf &C. 4 1?
'Autre maniéré. Ils ont encore une autre ma-f
niere d’aprê ter les.ar»tchaux*, c ’eft de les cou-*
per en-quartiers lors qu’ils font jeu ne s, & de
les frire dans lapoële., c ’eftencore unmets af-
fez friande mais il eft-tems que• nous parlion$
auffi du breuvagei' i
Celui qui leur eft le plus ordinaire* c ’eft’
l ’eauvoü ie Kabue, que nous appellanscGafFéy
dont ils ufent a toute heure. Ils ont un autre*
breuvage , qu’ils nomment Sorbet, il eft fait*
avec du fucrgjdu jus de limon^ôs de l ’eau rofe,,
avec tin peu de parfum de Mufc ou ; d’Amh t e
gris. Ce breuvage eft trés-.3gréable~y b o n
en fait auffi une'pâte 8c uneefpece de^gâteau^
afin de le pouvoir porter avec foy iqu^nd.’ ooe
Yoy agey car il n’y aqii’ à le m êler dans de l ’eam
Marche- pour le ren dre potables J ’en portoii?
qrdinairement avec moy ,; lo-rfque j e .voya->
g e o is ,, 8c c’étoiü mon bTeuvage? ordinaire,
lorfque le . vin étoit un peu rare j mais lè mat
in 8c le: foir je prenbis"un peu d’eau*-de-vie
don t je me fuis toujours fort bien trouvé*. Oiv
en peut avoir par tout che-z les Grecs,; i f eft;
v ra y qu’e lle eft un peU;fodble , parcer quelle*
n eft faite'qüe de:bled-; mais) je l ’âméliorèisJ
en iam e ttan t dans des boUteillesv 8c en y rn ê ->
lànt un peu de fucre.y de cîous de gerofte., 8c.
■ d cCore d’orangeou de citron, c Mais lôrfque?
je pouvois trouver de l’e âu-de-vi© de Franc
par: