4 V O Ÿ A G E ' A U “ L E VAN T ^
qu’ils étoient fur le fumer unepipe de
tabac ÿ &; je lui difois de le cacher fous fe's habits
, enfuite je commandois. a mon Ch ie4 »•
qui n’avoit point été alors auprès de nous,
d ’aller chercher mon mouchoir, ôc aufli-tot
la bê te , après .avoir un peu fenti autour * fe
je t toit d’impétuofité fur celui qui l’avoit ea*~
4fcfoé‘, qui pour n’être pas fouillé par l’attouchement
du;C h ie n , étoit: contraint de je t ter
le mouchoir bien loin deluy * Ce qu’il faifoiç
d ’brdinaire avec tant de furprife & avec de i l
grands cris que cela nous f ai foi t, p a me r de
r ire . Et pour ce qui eft desTur e s , commeils
ne font pas Accoutumez a voir rien de fem-
bl abfe en leurs Chiens ,,ils ne pouvoienteom-
prendrê comment on les pouvoir fi bien
drelfer. P5?? i <t*pj
J’ay fo u v en t,: pendant mesrvoyages,r caufe
un femblâble-étonnement aux Turcs quin ont
pas accoutumé : dé; vo ir cette adreflç de nos
Chiens., C a r lorsque nousratrivions aveenô:-
t^ C a r^m e zaKouak, Gu au lie u o ù i’on devpit
fe rep o fe r , après avoir laide mon mouchoir
à-un quart de lieue ou environ , je fai fois à
mon Chien le ligne accoutumé, &t auffi-tôt
il partoit de toute fa force, pour l’aller chercher.
Les TikrcAquilevoyoîent courir ai-nfi,’
croyoient qmil ne reviendroit plus^ mais iq
voyant revenir avec le mouchoir empacque-
4 te*
E-N E G Y P T E , S ŸRI'E > 0 4
■ te dans fa gueule St me faire des car elles en
me le rendant , toute la Caravane étoit fur
p ied , & fa furprife étoit fi grande , qu’on la
lifo it aifément fur le vifage de tout le monde.
Ils ne fçavoient quelles carefles fajLre àA cette
bête.,& lorfqu’i l arrivoir qqê quelques Chiens
en vouloient approcher,. ceia.leur faifo.it autant
de peine qu’a moi , ôc ils lcs obaffoien t
d’autour de luyP
| , Le cinquièm ed ë rq iê t^ ^ de
la Loy des Mahomet-ans, eft d’entreprendre
au moins une fois en fa v ie le voyage de-U
Mecque. C*qft c’éluy de tous qui eft Je p lu i m ai
obfcryçq; Qpr.sTl y ejç a quel ques - uns q u f s ’e ju
acquittent , &: même plus * d’une ib is ,;il eft
négligé par fa plupart des autres, foi* parce
qu’ils n’ont pas dé quoy faire les frais de CO
v o y a g e ,o u quelorfqu’ils s’y difpofent, ils-en
font empêchez à chaque fois par fies affaires
qui leur fur viennent;. {Cependant ils tâchent:
toujours de fe mettre eij état dé lé pouvoir
entreprendre ,'»parce qu’outre que cela leur
eft commandé, ceux qui ont fait ce vo y age
font en très-grande eftime, &rTon aioûtebien
plus de foy à leu r p arole. q il ’ a ce lie de.sî;àdtrés|
comme fi ce vo y ag e’ cpnféroit une efpeçe de
fainteté.. (a) A v an t
’ ( Le nombre de çeuz J la Mecque n*eft pas fi grand
qui fe difpénfent d’aller à I que |e prétend ici nôtre Au