V o y a g e a u U v a m t J <
n e z , nous le vîmes tout à nôtre a ife , fans faî^
re paroi tre pourtant que ce fû t nôtre curiofité
qui nous eût fait trouver dans ce l ie u , & nous
avions eu meme la précaution de p rendre fur
nôtre tête un Kalpac, ou bonnet fourré > tel que
le portent les Grecs ÿ au lieu que les Francs
vont- ordinairement avec des chapeaux. y
| Il étoit d’une taille médiocre , de couleur
brune, ay ant peu de bar*be, & âgé d’environ
quarante ans. Il étoit alors Pere de deux Fils
• qu’il avoit toûjours àfes cotez , tant à la chaf*'
fe que dans les autres o ccafions,excepté lorsqu’il
alloit palfer le tems avec quelqu’une des^
Dames du Serrail. L’aîné étoit âgé de quinze
ou feize ans, bien fait & robufte de corps * le
plus jeune , au contraire , yparpij&it d’une
eompléxion plus délicate , mais il étoit plus;
beau garçon,
Soft Sacre. Lors qu’un nouveau Prince v ien t â la Couronne
j il fe fait mener par eau à laMofquée
de Prup, qui eft fi tuée à l’extrcmité de l’entrée
du Port, Auprès de cette Mofquée il y a un
C lo ître au milieu dè ce C lo ître une Pl ace
élevée qui eft de marbre, & appuyée fur quel*
ques colomnes de la même matière. Lorfque
le Prince y eft monté ; le M o u ft i, après quel-
ques Prières , & quelques autres ceremoniês^
lui ceint l’épée, & le Prince monté fur un ehe-
$ral y dont la beauté répond à celle de fon harjaois
y
É M É GYP TÉ , S YK I É ; 46^
iio is ,fa it fon Entrée à Gonftantinople, fuivi
d ’un nombreux, cortège , qui l’accompagne
ÿufqu’à la porte du S e rrail, où tout, le monde
met pied à; terre &: o ù il entre feul à cheval
jufqu’ à la fécondé ; Cour. Rien n’égale la magnificence
de ces fortes de Càlvacakles, tant
pour la beauté des habits de tous les O fficiers,
qui font à la fuite du Sultan > que pour celle
des chevaux & des harnois, qui font la plû—
part couverts d’or •& do pierrèriesv Cet-te ceremonie
tient â Gonftantinople, la place de
èe que nous appellonsjle Sacre de nos Rois. (a\
Depuis
(a), CommeCorneille id
Éruyn n’a rapporté cette
cérémonie que for la foy
d’autruy , ne layant pas
vue lui j même , il pàroîc
qu’il a obmis des circon-
ftances qui font rapportées
par d’autres Voyageurs,-
Qiiand le Sultan eft mort,
on conduit' fon fuccelTeur
dans ¥^és-oda, pour y prendre
pofteffion du Trône Impérial
, & où le Moufti , le.
Grand Vizir & tous les
Grands de. la. Porte vont luÿ
Faifer la vefte > & prêter le'
ferment de fidélité ,,enfoite
Un. Héro^ikîe iQge l’ame dp
l’Empereur N. joüijje d'un re
pos éternel &â<Puri répits' étrer-t
I nelj & que l’Empire deSultaW
N. feit heureux & glorièu&
1 Le nouveau Stiltan lait efi$:
foite aflembler le Dïv<my-.
pour rendre la jufticé & dfe
ftribuër les prefentsà tous!
| fes Officiers. Céttte ceremonie
, qu on appelle l’/«->
Jfallàeion y eft'foivie de céife:
duCouronnementquiie fait
le lendemain .Dès la pointe
dujour le M o u ftile Vizir,
& les autres Officiers dé la’
Porte., fe rendent au Serrail,
pour accompagner le
Sultan qui va a avec une fu-
perbé Cavalcade, à la Mof-*
quée de Prup, qui eft àl’ex*