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comme de petits Châteaux remplis de matiez
ré combuftible ; mais pour ce quiyeft de fça-
vo ir faire un beau £eu-d\arti£ae qui brûle,
dans t’-eau, c ’eft a,quoiils ne s’entendent point
du tout.
V o ilà une courte defcription de la Pâques-
des MahometanSj qui eft pour -eux une Fête,
de grand divertiffement 3 mais très-dan g é ré
ufé pour les Chrétiens -, car comme il y et
alors quantité de Turcs y vres qui rodent parles
ruësj & que toutes fortes d’i n fo le ri ce sfe m-
blent alors être permifes , il n’arrive que t rop-
fouvent que lorfqu’ils rencontrent un Chré^
t ie n * ils ne fe font pas une affaire de le pej>
cer de quelques coups • de. Kangiar Tl o u de. lui
fa ire que fqu’autre outrage. N eanmoins, pour
fatisfàife ma curioffté'-jj’allois me promener:
tous les foirs par la V ille * accompagné pour-
tant d’un Janiffaire , à qui Je fuis peut - être-
redevable de ce qu’i l ne m’arriva point de
mal ; car il n’y a point de meilleure; garde en.
Turquie, que ces gens-là.. :
C e 3 £ram:e& 1 a plus grandeEêtedes Turcs:*,
& auffi y ôbfèrvent-ils une coutume trés^di-
gne de lou an g e * c ’eft qu’ils dépoüillent alors,
tout re Sentiment de b aï ne , & tout defîr de
fe vanger » i l s fe réconcilient avec leurs en-
n ém is» mais bien plus fîneerement que ne
font fouvent les Chrétiens > ôç fans ce la ils
né
E m E G Y P T E ff S Y R I E §
ne croiroient pa s.être en état d% bien célébrer
leur Pâques. C ’eft auffi la coûtume que
ceux-qui font amis s’entrèbaifent lorfqu’ils fe
rencontrent durant ces trois jours-* qu’ils fe
fouhaittent mutuellement une bonne Pâques*
qu’ils fadlent bien des voeux les uns pour les
autres.: (a)
’* X a ) On ne doit pas oublier
ipi une des. p rincipales
Cérémonies du Baïram. Dès
la; pointe du, jour de cette
Pète on tire le canon du
Verrait, 8t d’abord àprèsles
Baltagis, qui font les portefaix
4ü Serra*!.» ornent le
^rand Vertibule d qui comr
munique à l’Apartement
Impérial » des {dus riches
«apis du Trefor , qui font
tous brodez d’or * ou femez
de perles St de pierreries ,
placent dans îe. milieu le
Trôtie d’or de Sa HautelTe *
qui eft tout éclatant de dia^
mants Je de rubis » Je dont
le fond eft garni d’une couverture
8e de couffins de
drap. d’or. Les Grands ;dü
Serrail s’aftemblerit devant
le jour, dans le Divan ; 8c
dès quel’aurore commence
a par oitr e vie Sultan monte
fur fqn Trôné » pour reçe-
A a a ij Ouvoir
les hommages de fefc
EfclaVe’s, aùfqaels on ouvré
Importé dç félicité » ïls.vonr
chacun à. leur, rang s’aquit-
,ter de ce' devoir ?’dâri$ lequel
on fuit le .cérémonial
avec un e fi grande cir coÉ<-
fpeétion» que l ’on obferve
même lep; mouvements du
corps’. Les uns baiferit la
main de Sa HautelTe 3 d’aifî
très la vefte » Je les autres les
manches qui pendent fur ie
tapis. Les Princes de Tar»
tarie entrent les premiers»
Je après s’être profternez
ils baifent la main. du Sultan
enlui difanz Heam
rifi que ce jour you§.foijt
heureux j &: après avoir reçu
les vertes de brocard
d’or doublées de Zébeline i
ils fe retirent avec refpeâr.
Le Grand Vizir vient en-
fuite à la tête des Begüer-?
beys,Yiiirs &,BaehasJjnttun