598 V o y à g e a u L e v a n t y' “
que ce que ces joueurs chantoient étoit trcs^
beau. Je répondis que j ’en étois très-perfua^
de, puifque ce lap la iioit à des Seigneurs'd’ef-
prit comme eux , mais qu’à mon grand re*
gret je n’avois pas* le bonheur de le pouvoir-
entendré. Ils fe prirent à rire,- & ils'me dirent
qu’ils Oroy oient en eft'et que la-plus grande
peine qu’eût un voyageur dans les pais
étrangers, c ’étoit de n’entendre pas la » langue.
Ils me firent enfuite diverfes questions,
tant fur ma p a tr ie , que fur les autres pais que
pavois v u , & ils me demandèrent ce que je
penfois de Çonftantinople,' 8c'fi j ’avois j amais
vu de V ille qui l’égalât, Je répondis que je
l ’avois trouvée admirable, 8c je leur en par-
lay toujours d’une maniéré à ne leur pas dé^
plaire. En un mot , nous nous réparâmes fort
contents les uns des autres., & ils mé'foubai*
térent toute forte de bonheur dans mes vo y a ges^
8c un heureux retour en mon pais, | -
Lorfque nous fûmes venus aux enyironsda
Vieux C a ire y nous rfncôntrâmes uné*' troupe
de ces femmes débauchées ; qui f©; tiennent
ordinairement là auprès des Mafures, ou à
l’omBre d’unarbre,en a tten d a it quelque bon-
ne fortune, 8c l’arrivée de quelques galants,
avec qui elles n’ont point de honte de s’abandonner
aux plus grandes difïblutions P à lavû$
même des paifants, J ’avois auparavant oiiy
■ É N É O t É , S .Y R I Ê i & C . . 55)(J.
parler denesyforteg; de femmes , 8c je ne fus
pas fâché que d’expérience meconfirmat ce
que j ’en avois oiiy dire -, niais je ne vouloispas
en prendre une plus grande connoiffance; en
^ ’approchant d^ellff^iC© qui même, fans pauj .
1er des autres inconvénients- 3 ne feroit pas
trop iur pour un*hranc, parce que toutes ces
femmes ion t M ah om e ta nés. j
. j Le yieuxQaâre eft environ aune demi-lieue v
de l’endroit où eft à prefént le;nouye.au3. à 1’0-f, Cail
rient du N il dans une Plaine yvisr-à-vis du lieu
où a. é té-, Me mphismapr ès la ruine de laquelle
elle fut la,Capitale de l’E g yp te , comme elle
eft éncoçe la plusraUci^mue du celles qui fub-
h ft e n t au jo u r d ’.h u y j les Arabes l’appellent.
Adajèr du nom de Mijr'aint fils d e Ch a tn , $c peti f?
fils de N p ë , qu’ils çroyent en avoir été le Fon-*
dateur. Cette v ille a été autrefois; grande &
magnifique * mais Comme les révolutions qui
arrivent dans une longue fuite d’années caut
fent.toûjours de grands changements y elle eft
àprefent ruinée en grande partie, 8c on y vo it
peu de reftes de fon ancienne fplendeur. j |
Les Chrétiens d’Egypte y ont trois Eg life s,
dont l ’une eft dédiée: à- Barbe > l ’autre à
S. Georges , &: la troifiéme à leur Patriarche
Sergius.
La première: eft l ’Eglife des Coptes, & la
principale de toutes > il.y a fous çetçe Eglile
une