| W V o y a g e a u L e v -a n -T->.
avant j que nous avions en vûë. le Cap Lagatai
qui eft prcs de. GèLîte lfle* Le z^ n o u s fûmea,
fort agitez, pat la,mer qui é.to.it furieufement
émue,fans pouvoir nien trer dansfe Port,, ni,
faire.voile.. Mais ce. qui mit tout le.monde.au,
defefpoir ^c’e^ q u e . dès que.nous fûmes a r r i v
e z àJa vû ü du Lagata , un coup de v en t
nous en. éloigna. A ce trille, accident chacun
commença à.regarder avec douleur fon compagnon
,/ les Grecs, faifoient dé concert des..
voeux.à S..,Georges leur, grand Patron,,, que-
toient par tout le vaiffeau ,. ôt demandoient
aux Procédants.memes, tant ils ètoient tro u blez
,.de. quoy pouvoir faire.à ce Saint une:
Offrande quand ils feroient arrivez au Port..
Nous paffamesen ce t éta£M ^fy'tt,m Qe. nnitrf.
& ce qui fut eucore plusaccablant pour nous,1,
c ’eft que le, lendemain matin nous nous traif-
vîm e s é lo ign e z de Damiette.de. cent dix m^"-
lés d’Italie plus que.nous n’en étions loin le
jour d’auparavant.. Alors le vent, commença,
à s’appailen, mais la.mer étoit encore, e x tra -
ordinairement agitée.. Cependant on jugez*
que le meilleur confeil que.l’ôn pût prendre
©toit de tourner vers Tripoli., ou S. Je and ’A?;'
ere. Après-midy on apperçût la terre , mais
nos Matelots ne faifoient là - deffus que. des
©o n j e élu res fort incertaines. Le z8. nous fur
me s ,to ut lem a tin à .ne faire que d ot ter à caufe
jÿljr E g y p T e , S y r I F , & C . 5
mu vent côntraire ; mais environ m id y , com-f
me nous eûmes pris un autre cours$ nous arrivâmes
1 deux heures devant Sour ou T y r ,
qui n’étoit pas peu éloigné du lieu où P ign o rance
de nos Matelots leur avoir fait croire
que nous arriverions ; aufii faut-il avouer que
ce font les plus pauvres gens de marine qu’ il
y ait au monde.
C e tte v ille eft dans la Galilée au M id y de
Saidou Sidon, &t au Nord de S. Jean d’Acre.
L a première chofe qui fe prefen te à la vûë lors
qu’on approche de cette v ille , c e â le Chanteau
; on ne vo it autour, fur lë bord de la mer,
que deF^nonceaux de pierres & d’anciennes
ruines, qu’on vo it ça et 1 à lë long du riv a ge ,
ôt dont il y en a quelques-unes aufqueiles on
peût reconnoïtre quelle a été autrefois la
grandeur & la magnificence de cette v ille û
célébré par fon commerce : on vo it aufft hors
de l’ eau quelques relies de ce Porr iî fameux
autrefois, ôt dont on pôurroit dire a p re fen t,
comme V i r g i le , de celui de Tenedos. ;
Nune tantum finus fiatto male fida carinh.
i l y a très-peu de maifons de refte qui foient
habitées, & c’eft un A g a qui y eomman-.
de. '
Mais. je m’étendray davantage fur cette
£ b b b i j ma-
Sokrtm
Tyr.