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qu a onze heures du fo i r , toujours- entre des
Villa g e s dire&ement vis -à-vis l ’un de l ’autre
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Le nous avançâmes fort peu y parce due.
nousi avions Je vent contraire., D an s ce tems-
là nous vîmes cinq ou fix Païfans Arabes qui
dîné Lent, fur le bord de la riviere.; ils étoient
Maafer«^ affis i terre &; avoient au milieu d’eux un
quelques, grand plat de bois plein de lait * dans Lequel,
Païfans A- ils puifoient tour à tour avec le creux de la
main , qu iis portoient enfui te à la bouche
pour humer le.lait. Cette maniéré de manger
me lit faire reflexion fur la prévoyance de la.
nature > qui a donné aux hommes le moyen:
de fe fe r v ir eux-mêmes quand les autres cho-
fes leur manquent. Je m’étonnay cependant
de cette, m aniéré de manger j m a is je compris
que la pauvre t é y qui fait que noua nous fer-
vons des moyens Les plus extraordinaires jü
avo it enfeigne celui-cy aux pauvres gens, de;
ce païs-LL
Le î l e vent nous fut un peu plus favora-"
b le r ce qui fut caufe que nous Iaidâmes nos
voiles .déployées ju fq u a environ minuit ^
après avoir palfé foixante Villages.*
Le i 8. avant le lever du Soleil , nous cofl-*
tinuames notre v o y a g e , & environ trois heu-»
res apres-midy nous vîmes fort diftinétemend
Les trois Pyramides. Deux he tires apres nous
paf;
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ï N’/ E g Y P Ï E y S Y R I E , &C. 587
J^lTâmes auprès de l’autre bras du N i l , qui a
îo n cours à main droite au Nord - EU de Rosette
: on compte qu’il eft .éloigné] du Caire
de quinze milles d’Italie, Le foir nous avions
encore palfé quarante-cinq Villages , fans
compter ceux que l ’obfcuripé d é jà nuit nous
«voit,empêché d’apperçe.voir, ôc.à dilx heures,
nous vînmes à .Boulac y qui eft un grand
Bourg fitué à l’Orient du N if qui eft le
Port du Qaire , parce que,la v ille même eft
bien. une, demi-Jieup avant dansfle p&ï§. Nous
palfâmes la nuit dans; la. barque, ^ •<
l 'V o ic yd e ncmdesiVilJes quLfqnt entre Damiette
& le Caire , la Manfoure, qui eft raifon-
nablement grande , fituée à l ’Orient du N il.
Senieriut, qui eft'a l’Occident. Cettë v ille eft
en tr ian g le , & eft bâtie fur le bord de la R i viere.
Tous les Vaifleaux qui vont au Cairo
font obligez de s’arrêter pour y payer un cer-
tain droit. Afitgamir, qui eftauffi une v ille af-
fez grande fur la rive Orientale du Fleuve.
Elle a un fort beau Bazar ou Marché, ôc plu-
fleurs belles maifons-. V is - i-y is eft un gros
Bourg.appellé Pour ce qui eft des Villa^
ges , ils fo n t, comme on le peut aifémént inférer
de ce que nous ayons déjà d it, en gran-*
de quantité, & pour la plupart les uns vis-a-
lds dés autres, ce qui fdlit «ne agréable perfpe-
î E e e e ij ...
Boulac. |
Villes entra
EXamiette
& le Caire.